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«Indépendance» est un mot à peu près disparu du vocabulaire politique québécois bien que le PQ en fasse la promotion depuis 40 ans. Il y avait là-dedans beaucoup de marketing politique un mot étant considéré moins menaçant que l'autre bien, qu'au bout de la ligne, il s'agisse de faire un pays.
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386478 01: Bernard Landry replaces his pen after signing the papers to officially become the new Premier of the Canadian province of Quebec March 8, 2001 during a ceremony at the National Assembly in Quebec City. Landry, 63 replaces Lucien Bouchard, who resigned for personal and family reasons. (Photo by Pierre Roussel/Newsmakers)
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386478 01: Bernard Landry replaces his pen after signing the papers to officially become the new Premier of the Canadian province of Quebec March 8, 2001 during a ceremony at the National Assembly in Quebec City. Landry, 63 replaces Lucien Bouchard, who resigned for personal and family reasons. (Photo by Pierre Roussel/Newsmakers)

Bernard Landry suggère d'utiliser les bons mots et de troquer souveraineté pour le mot, plus cru, d'«indépendance».

C'est à la fin des travaux des États généraux sur la souveraineté samedi à Québec que l'ex-premier ministre a affirmé :«regardons les choses en face, utilisons les bons mots, nous voulons l'indépendance», une tirade qui lui valu des applaudissements devant cet auditoire de convaincus.

«Indépendance» est un mot à peu près disparu du vocabulaire politique québécois bien que le PQ en fasse la promotion depuis 40 ans. Dans les années 60 on parlait ouvertement des mouvements indépendantistes comme le Ralliement national (RN) de Gilles Grégoire et du Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN) de Pierre Bourgault.

Le Mouvement Souveraineté-Association (MSA), lancé par René Lévesque en 1967 a cannibalisé le RN et le RIN et contribué au déclin du vocable «indépendance».

Il y avait là-dedans beaucoup de marketing politique un mot étant considéré moins menaçant que l'autre bien, qu'au bout de la ligne, il s'agisse de faire un pays.

Il est plus facile, semble-t-il, de se définir comme souverainiste qu'en tant qu'indépendantiste.

D'ailleurs, des orthodoxes ont toujours considéré que Lévesque avait dilué l'option surtout qu'il lui avait accolé la nécessaire association et, horreur, un référendum.

A deux reprises, en 1980 et en 1995, le gouvernement péquiste a déclenché des référendums sur la notion de «souveraineté».

Le plaidoyer en forme de question du premier référendum spécifiait que le Québec devrait pouvoir faire ses lois, lever ses impôts et mener ses affaires extérieures, «ce qui est la souveraineté». En 1995, la question posée demandait «acceptez-vous que le Québec devienne souverain....».

En fait, le PQ a gommé le mot indépendance de son discours au fil des ans craignant de faire peur au monde. Quant au mot séparation il a été carrément rayé du lexique.

Accusés constamment par les fédéralistes d'être des «séparatisses», les péquistes ont opté pour un mot moins chargé de connotation négative.

On peut s'étonner d'entendre Bernard Landry, ex-premier ministre, poids lourds du gouvernement, no 2 du régime, lancer, pour appuyer son propos: «Avez-vous déjà entendu dire que les Écossais allaient tenir un référendum sur leur souveraineté?»

Mais où était-il ?

Bernard Landry cherchait peut-être à ramener vers le PQ des sympathisants bien tentés par Option nationale qui, incidemment, préfère parler de souveraineté.

En politique, le vocabulaire sert la cause. Vaut mieux être «solidaire» que «socialiste», par exemple. On assistera peut-être à un durcissement dans le ton et le discours maintenant que la question nationale laisse la majorité indifférente et que le gouvernement Marois est menotté.

Devrait-on parler dorénavant de «gouvernance indépendantiste» avec une consultation à la clé?

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