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Harper et le Bonhomme Carnaval

Le Québec aura un grand rôle à jouer dans la consécration de Justin Trudeau, dans le maintien au pouvoir de Stephen Harper ou dans la survie de la vague orange de Thomas Mulcair.
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Si Stephen Harper fait des galipettes avec Bonhomme Carnaval et se fait voir au Québec, c'est qu'il mise sur la « flèche bleue » pour remporter les prochaines élections.

Dans son entreprise de séduction, le premier ministre canadien est allé jusqu'à signer une « lettre d'amour » (c'était la Saint-Valentin) enjoignant le CN de repeindre le vieux pont de Québec. Il était alors flanqué d'un autre personnage de la Capitale, l'incontournable maire Régis Labeaume, tout sourire.

Voilà, le Québec est redevenu important aux yeux du gouvernement conservateur. En 2011, Stephen Harper est allé chercher une majorité, bien qu'il n'ait fait élire qu'une poignée de députés issus du Québec (rappelez-vous la vague orange).

Les deniers sondages démontrent que la lutte est serrée en Ontario avec le Parti libéral et, dans une moindre mesure avec le NPD, alors que les Maritimes se préparent à se jeter dans les bras de Justin Trudeau.

D'où l'intérêt de ce que les organisateurs du PC appellent la « flèche bleue ». Le site 308 suit la situation de près et note que les conservateurs ont pris 8 points au Québec depuis le mois de novembre. Au plan national, les libéraux de Trudeau sont en régression constante depuis 6 mois.

Selon les projections de 308, les conservateurs pourraient récolter, à l'heure actuelle, 15 ou 16 comtés au Québec (la fourchette maximum étant de 22).

Il y a le groupe des 5, soit les comtés détenus par des conservateurs : Beauce (Maxime Bernier), Bellechasse-Les Etchemins-Lévis (Steven Blaney), Lac-Saint-Jean (Denis Lebel), Lotbinière-Chutes-de-la-Chaudière (Jacques Gourde) et Mégantic-L'Érable (Christian Paradis).

Trois comtés néo-démocrates seraient prenables. D'abord Jonquière, où le député NPD Claude Patry a joint le Bloc québécois en cours de mandat (il ne se représente pas). Dans Louis-Saint-Laurent, la députée NPD Alexandrine Latendresse a annoncé qu'elle quittait la politique. Montmagny-L'Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup est aussi dans la mire du PC.

Charlesbourg-Haute-Saint-Charles, Portneuf-Jacques-Cartier, Chicoutimi-Le Fjord et Pontiac auraient un fond bleu intéressant.

Dans la région immédiate de Québec, 3 autres comtés sont identifiés, soit Beauport-Limoilou, Louis-Hébert et Beauport-Côte-de-Beaupré-Ile-d'Orléans-Charlevoix.

Les conservateurs auraient des chances dans plusieurs autres comtés tels Gaspésie-les-Iles-de-la-Madeleine, Argenteuil-La-Petite-Nation, Vaudreuil-Soulanges....

La grande question est de savoir si Thomas Mulcair pourra répéter l'exploit de Jack Layton et maintenir ses sièges québécois. Le Bloc de Mario Beaulieu ne représente plus une force dominante et devra, par ailleurs, vivre dans l'ombre du nouveau chef du PQ.

Signe de son intérêt renouvelé, le PC a déjà aligné quelques candidatures-vedettes. Gérard Deltell bien sûr, mais on dit que Lawrence Cannon, ambassadeur du Canada à Paris et ex-ministre des Affaires étrangères, se présentera dans la région de Québec. Ce dernier a siégé à l'Assemblée nationale jadis.

À Montréal, le PC a fait connaître les candidatures de Pascale Déry, ex-animatrice de LCN, et de Michel Suprenant (père de Julie et président d'une association des victimes de criminels). Alain Rayas, maire de Victoriaville, est sur les rangs pour les conservateurs.

On attend toujours les vedettes libérales, mais Mélanie Joly c'est un bon coup. Justin Trudeau a toutefois commis une erreur de taille en accueillant Ève Adams, le rejet du Parti conservateur.

Après 10 ans au pouvoir, la partie est jouable pour Stephen Harper et, qui l'eut cru, c'est grâce au Québec. Pourtant le gouvernement conservateur a ignoré le Québec plus souvent qu'autrement depuis 2011. La nomination d'un ministre des Affaires étrangères unilingue (Rob Nicholson) s'ajoute à une série de camouflets.

Il est de bon ton au Québec de détester Stephen Harper, mais il faut regarder les alternatives dans une période d'insécurité.

Le Québec retrouve un peu de son « bargaining power ». Fin stratège, le Premier ministre conservateur a bien vu cette ouverture et doit se demander si cette embellie peut durer jusqu'à l'automne.

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