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On croyait avoir tout vu après la candidature de Vincent Marissal pour Québec Solidaire, mais Gertrude Bourdon a changé d'allégeance en un temps record.
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Patrick Lauzon / FOTOimage

Si les libéraux conservent le pouvoir, la Santé sera clairement l'affaire du duo Barrette-Bourdon.

La conférence de presse de vendredi du premier ministre Couillard a servi à désigner Gertrude Bourdon non seulement comme la nouvelle ministre de la Santé mais la dauphine de Gaétan Barrette, présent sur place tout sourire, heureux de lui passer le relais.

Depuis la ministre en devenir a confirmé qu'elle n'envisage pas de réforme mais voudra consolider celle de son prédécesseur. Donc pas de remise en question. Cela ne devrait pas surprendre, Gertrude Bourdon, ex-pdg du CHU de Québec, est un pur produit de la machine administrative.

Certains ont noté que le nouveau président du Conseil du Trésor, le Dr Barrette, aura la main haute sur les sommes qui iront à la Santé qui grugent la moitié du budget du Québec. Le ministre le plus impopulaire du gouvernement a obtenu de préserver son héritage et de demeurer au centre de la partie.

Gertrude Bourdon a beaucoup butiné avant de choisir le PLQ. Elle s'est présentée comme une vraie magasineuse mais le nombre de rencontres avec le chef de cabinet de François Legault (Martin Koskinen) et la teneur des textos rendus publics démontrent qu'on avait dépassé le stade du lèche-vitrine. Mme Bourdon avait choisi une boutique et placé sa commande.

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Je crois que celle-ci a «choké» devant l'ampleur du mandat qu'on voulait lui confier, notamment récupérer 1 milliard $ dans l'enveloppe des médecins spécialistes. Le premier ministre sortant a donc accordé à sa candidate dans Jean-Lesage, une inconnue il y a deux semaines, ce que le chef de la CAQ lui a refusé, notamment l'assurance d'un budget fixe. Encore une fois, on constate que le PLQ est en mal de vedette pour remplacer ses députés-démisionnaires.

S'il est déjà arrivé de nommer un ministre en pleine campagne électorale, pour lui donner de la visibilité, il est tout à fait inusité qu'un premier ministre remanie son cabinet durant cette période. L'effet domino fait en sorte que Pierre Arcand se retrouve soudainement en ballotage, pour faire de place à une nouvelle-venue avec zéro expérience politique. Gageons que le pied-de-nez de Gertrude Bourdon à la CAQ a haussé sensiblement sa valeur sur le marché des candidats.

On croyait avoir tout vu après la candidature de Vincent Marissal pour Québec Solidaire, mais Gertrude Bourdon a changé d'allégeance en un temps record. Son magasinage de parti a entaché une candidature très intéressante au départ. Si on peut lui reprocher son magasinage, on ne peut lui reprocher son opportunisme: ses chances de se faire élire étaient plus grandes avec la CAQ dans la région de Québec.

La fin du carcan souverainiste-fédéraliste a libéré ceux qui briguent les suffrages qui sont devenus permutables.

Les libéraux de Philippe Couillard ont perdu une semaine dans l'affaire Ouimet et une autre avec la saga Gertrude Bourdon. Ils peinent à imposer leur agenda durant cette campagne en raison de ces distractions qui frappent davantage que les promesses.

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