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Gouvernement Marois: ouvrir les livres

Le gouvernement Marois aurait intérêt à faire le point le plus rapidement possible sur la situation financière du Québec, par un énoncé budgétaire par exemple. Toutes sortes de chiffres circulent depuis l'élection du nouveau gouvernement qui a annoncé une série de décisions à incidence financière. Interrogé à l'émission Larocque-Lapierre dimanche, le nouveau président du Conseil du Trésor, Stéphane Bédard, avait bien de chiffres à divulguer et il s'est contenté de répéter que le cadre financier présenté par le Parti québécois avait tout prévu. C'est loin d'être certain.
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Le gouvernement Marois aurait intérêt à faire le point le plus rapidement possible sur la situation financière du Québec, par un énoncé budgétaire par exemple. Toutes sortes de chiffres circulent depuis l'élection du nouveau gouvernement qui a annoncé une série de décisions à incidence financière.

Interrogé à l'émission Larocque-Lapierre dimanche, le nouveau président du Conseil du Trésor, Stéphane Bédard, avait bien de chiffres à divulguer et il s'est contenté de répéter que le cadre financier présenté par le Parti québécois avait tout prévu. C'est loin d'être certain.

M. Bédard n'est pas le ministre des Finances et il se retrouve plutôt à l'autre bout de la dépense dans la machine gouvernementale. Un cadre financier présenté dans le cadre d'une campagne électorale, alors qu'on n' a pas accès aux données les plus récentes, demeure un exercice utile (même s'il est présenté trop tard), mais limité.

Ce cadre financier prévoyait 992 millions $ de nouvelles initiatives sur 5 ans soit 200 millions $ par année, des hausses de dépenses de 2,4% et un retour à l'équilibre l'an prochain, dans la foulée des libéraux. On anticipait une perte de 150 millions $ pour l'annulation de la hausse des frais de scolarité et des «mesures compensatoires qui visent à amenuiser les effets de la hausse». Est-ce que cela incluait la bonification des prêts et bourses que Mme Marois a finalement cédé aux étudiants?

Les plus grosses dépenses étaient consacrées à l'ajout de 15,000 places en garderie, 177 millions $, et le développement des soins à domicile pour les aînés, 119 milions $. L'abolition de la taxe-santé représente un manque à gagner de 1 milliard $ récurrent. Pour financer ses promesses le PQ a ciblé 2 clientèles: les riches et les entreprises, dont les minières.

L'ajout de 2 paliers d'impôt (pour ceux qui gagnent plus de 130,000$) devrait rapporter 610 millions et les redevances minières «bonifiées», 388 millions $. Le nouveau ministre des Finaces doit encore identifier 875 millions$ dépensés dans le dernier budget Bachand. Par ailleurs, a-t-on appris, les rentrées d'argent moins importantes que prévu au cours des derniers mois. Est- ce que le déclassement de Gentilly 2 a des impacts financiers ou toute la facture est assumée par Hydro-Québec? Est-ce que le 200 millions $ octroyé à la Mauricie à titre de compensation apparaîtra dans le prochain budget?

Nicolas Marceau maintient que le déficit sera éliminé en 2013-14. Peut-être, mais comment? D'où proviendront les revenus additionnels? Il y a une limite à siphonner les gros revenus et l'alternative c'est de sabrer dans les dépenses de façon musclée.

Fringants, les nouveaux ministres vont monter à l'assaut du Trésor pour réaliser leurs mandats. Dimanche, Stéphane Bédard a évoqué l'hypothèse de couper dans les infrastructures, un début de réponse peut-être.

L'Assemblée nationale ne reprendra pas ses travaux avant la fin octobre. Si on s'en tient au calendrier, actuel, les élus ne siègeront qu'un mois et demi avant le congé des Fêtes.

Le ministère des Finances publie à l'automne sa Synthèse des opérations financières, le document qui boucle l'année et donne l'état réel des finances publiques, sans artifice. Le ministre Marceau devrait en profiter pour ouvrir les livres, y détailler les «imprévus», faire un peu de pédagogie, nous rassurer aussi.

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