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Le sourire estival des chefs

Les élections partielles dans Jean-Talon, et surtout le comté de Chauveau, détermineront si Philippe Couillard, François Legault et Pierre Karl Péladeau passeront un bel été ou un été misérable.
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Les élections partielles dans Jean-Talon, et surtout dans le comté de Chauveau, détermineront si Philippe Couillard, François Legault et Pierre Karl Péladeau passeront un bel été ou un été misérable.

L'Assemblée nationale ajourne ses travaux cette semaine et les parlementaires ne se reverront qu'à la mi-septembre. Ils risquent donc de se faire parler du résultat dans ces comtés dans les BBQ et les épluchettes de blé d'Inde. Bien qu'on ne doive pas étirer le vote d'une élection partielle, qui ne change rien en Chambre, il donnera cette fois-ci une bonne idée de la force des organisations.

Les libéraux, les péquistes et les caquistes n'ont pas lésiné. Ils ont littéralement investi le comté de Chauveau laissé vacant par le départ de Gérard Deltell. Présence assidue des chefs, publicité dans les médias, débats, on se serait cru en pleine élection générale.

À moins d'une surprise, le premier ministre Couillard pourra compter sur Sébastien Proulx et en faire son leader parlementaire en remportant Jean-Talon (ex-comté d'Yves Bolduc) qui vote libéral depuis la nuit des temps. Une très bonne performance dans Chauveau, ou une victoire, (le PLQ a fait 29% en 2014) ferait son été.

Le gouvernement en conclurait que, malgré des compressions qui font mal, les Québécois le suivent.

Le chef de la Coalition avenir Québec risque gros. François Legault a annoncé rapidement la candidature de l'ex-journaliste-vedette Jocelyne Cazin ...et passé le dernier mois à tenter de la faire élire. La CAQ a quadrillé le comté avec ses députés et Isabelle Brais, l'épouse du chef, a plongé dans cette élection.

Les questions du chef en Chambre tournaient irrémédiablement autour des préoccupations des citoyens de Chauveau. La candidate Cazin a démontré une méconnaissance navrante des dossiers locaux et a tenté de faire oublier son étiquette de parachutée. Elle est en mode rattrapage accéléré. Il faudra voir si son statut fera recette, comme ce fut le cas avec François Paradis dans Lévis.

Il est incompréhensible que François Legault n'ait pas cherché un bon candidat de la région de Québec, incubateur de l'ADQ et de la CAQ, alors que le départ de Deltell était anticipé depuis des mois. Rien de nature à faire taire les critiques sur la «montréalisation» du parti.

La CAQ ne peut perdre Chauveau qui lui a donné une majorité de 9 739 voix sans que des questions se posent sur son avenir.

Les libéraux ont été habiles en jetant dans la mêlée l'ex-journaliste Véronyque Tremblay qui a mené une bonne campagne de terrain.

Le Parti québécois prêche dans le désert dans la région de Québec. Est -ce que cela va changer avec le nouveau chef Pierre Karl Péladeau qui, surprise, a fait le tour des radios privées ( Pauline Marois les a boudés lors de la dernière campagne).

Surprise aussi de constater que PKP a travaillé les deux comtés avec assiduité. Il a appelé sous les drapeaux sa future conjointe, Julie Snyder, qu'il épousera... à Québec svp. Le couple le plus en vue du Québec réussira-t-il à faire bouger les intentions de vote?

Les péquistes misent sur la vedette de la télé pour polir le côté abrasif de PKP. Une répétition pour des élections générales. En 2014, le PQ a fait 12% dans Chauveau et 22% dans Jean-Talon. Toute progression dans le vote péquiste sera interprétée comme une renaissance du parti et de l'option. Le décès de Jacques Parizeau est de nature à générer, par ailleurs, un courant de sympathie.

Non, ce n'est pas une élection comme une autre. La pression est d'abord sur la CAQ qui doit défendre son château-fort et démontrer qu'elle n'est pas victime de la traditionnelle polarisation PLQ-PQ.

Chauveau et Jean-Talon, c'est le portrait que garderont les Québécois avant de décrocher pour l'été.

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