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Au sein du gouvernement Couillard on n'est pas sans savoir qu'il faudra s'ajuster à un chef de l'opposition qui est un spécialiste du calcul politique.
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Jean-François Lisée n'a pas tardé à lancer ses grandes manœuvres. Le nouveau chef péquiste a proposé à Québec solidaire (et au Parti Vert) de s'allier lors de l'élection partielle dans Verdun pour faire tomber une forteresse libérale. Devant le refus, prévisible, de QS, Jean-François Lisée a trouvé une nouvelle astuce en lançant une pétition qui demande aux militants de convaincre leur parti de présenter un candidat commun.

C'est du Lisée tout craché. Il savait très bien que QS rejetterait la main tendue et il n'a pas pris la peine de communiquer formellement avec Françoise David avant de présenter son offre publiquement. QS repousse les avances du PQ depuis des mois et ne sait plus comment signifier un non catégorique.

En offrant cette Sainte-Alliance, le chef du PQ se pose en grand défenseur de la convergence antilibérale et place la direction de QS sur la défensive, obligée de justifier ce refus de collaboration pour une partielle. Il espère aller chercher le vote des solidaires souverainistes en contournant leur establishment.

L'idée d'une candidature commune est tentante, mais je ne suis pas convaincu qu'elle tienne la route. Quelles options défendrait ce candidat hybride en campagne électorale? Hormis le rejet du gouvernement Couillard, quels sont les points de convergence? Sur la question de la laïcité, par exemple, QS et le PQ sont aux antipodes.

Une fois élu, ce député «progressiste» et «indépendant» serait-il redevable au PQ ou à QS?

Le PQ deviendra-t-il, sous la houlette de Lisée, un Québec solidaire, version light, penchant à gauche en général et à droite quand il faut débaucher des caquistes? Avec Pierre Karl Péladeau, qui n'a fait que passer, les péquistes espéraient allaient chercher les électeurs qui se préoccupent d'économie, de création d'emplois, etc.

À la veille de la reprise de la session parlementaire à Québec, on retrouve donc Jean-François Lisée le tacticien, celui qui a alimenté Jacques Parizeau en stratégies durant les années qui ont conduit au référendum de 1995.

Au sein du gouvernement Couillard, on n'est pas sans savoir qu'il faudra s'ajuster à un chef de l'opposition qui est un spécialiste du calcul politique. Clairement, on aurait préféré Alexandre Cloutier. Mine de rien, le premier ministre fera face à son cinquième chef du PQ (Marois, Bédard, PKP, Gaudreault, Lisée).

Une phrase entendue à la veille de la reprise des hostilités parlementaires résume ce que pensent bien des libéraux: «Lisée, c'est Jacques Parizeau... sans la grandeur».

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