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Débat des chefs: des jabs, mais pas de KO

Le débat Maclean's fut un bon débat où tous les protagonistes sont demeurés debout. Reste à savoir si les Canadiens y ont prêté attention et s'en rapelleront dans deux mois.
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Un challenger agressif qui doit se prouver, un «bon Tom» souriant et rassurant contre un tacticien qui doit porter 10 ans de pouvoir sur ses épaules. Je parle évidemment du premier débat en anglais entre Stephen Harper, Justin Trudeau et Thomas Mulcair. Elizabeth May, la cheffe du Parti Vert, a également fait partie du panel, mais sa visibilité étant inversement proportionnelle au poids de son parti, notons qu'elle a démontré une connaissance pointue de ses dossiers et joué, souvent, le rôle de la mouche du coche.

La surprise sera venue de Justin Trudeau qui, visiblement, avait le couteau entre les dents. Dans son cas, les attentes étaient au ras du sol et plusieurs s'attendaient à ce qu'il soit mis KO par deux adversaires expérimentés comme Harper et Mulcair. Ce ne fut pas le cas et, clairement, il avait pratiqué ses jabs politiques. En attaque dans la première partie du débat (économie-environnement), il a faibli dans la seconde alors qu'on abordait les thèmes démocratie et politique étrangère.

Un échange musclé avec Mulcair sur la loi de la clarté référendaire. Justin Trudeau, dans un élan qui rappelait son défunt paternel, a accusé le chef du NPD d'accepter de briser le Canada sur un vote (la règle du 50% plus un). «Quel est votre chiffre?», de contre-attaquer le leader néo-démocrate.

Justin devait démontrer qu'il méritait d'être dans le même ring que ses adversaires pour freiner la glissade du Parti libéral fédéral. «9 juges de la Cour Suprême», a retorqué le chef du PLC qui soutient que Mulcair est trop mou avec les séparatistes. Un uppercut aux dommages insoupçonnés dans le ROC. Stephen Harper, incrédule, se frottait les mains en assistant à ce «sideshow».

Thomas Mulcair a pris un certain temps avant de se dégeler, mais a fini le débat avec plus d'aplomb. «J'ai de l'expérience et j'ai un plan», a-t-il martelé. Au reste du Canada, il voulait démontrer qu'il peut gouverner au centre. Il a marqué des points en jetant qu'il veut créer des jobs alors que le premier ministre sortant veut sauver la sienne. Par contre il a été placé sur la défensive avec sa promesse d'un salaire minimum à 15$, celle d'abolir le Sénat, et une position ambigue sur le pipeline Énergie Est.

Sur la forme, le chef de l'opposition souriait, je dirais, à outrance. Au NPD, le mot d'ordre vise à casser le côté abrasif du chef (voir ses pancartes électorales sur lesquelles il a l'air si détendu). Après le «bon Jack» de 2011, voilà le «bon Tom» de 2015. Le danger c'est qu'il est l'air un peu fardé.

Stephen Harper a été égal à lui-même en cherchant une victoire aux points. Rien de spectaculaire, mais une bonne défensive. Sur la question de l'économie, ligne de force traditionnelle des conservateurs, il a paru parfois hésitant et on lui a fait admettre que le Canada est en récession.

Le coup porté le plus durement dans la soirée est venu du modérateur, le journaliste Paul Wells de Maclean's, qui a demandé à Stephen Harper s'il allait s'excuser pour avoir nommé des sénateurs qui sont sous enquête. Les dents serrées, ce dernier a dit que ce n'est pas son rôle de s'excuser pour les erreurs des autres.

Un bon débat où tous les protagonistes sont demeurés debout. Reste à savoir si les Canadiens y ont prêté attention et s'en rappelleront dans deux mois.

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