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Drôle de débat

À certains moments, c'était la cacophonie totale, les chefs s'enterrant de paroles les uns les autres.Si ce débat passe à l'histoire, ce sera pour rappeler ce qu'il ne faut pas faire quand vous avez 3 premiers ministrables et un thème en or sous la main.
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Le débat du Globe and Mail, le deuxième de cette campagne, n'a pas fait de gagnant très net. Il a permis à Justin Trudeau de se positionner comme l'agent de changement qui veut donner un coup de fouet à l'économie canadienne.

Il faut être un peu effronté pour promettre aux électeurs de faire des déficits durant 3 ans et d'investir 60 milliards de dollars dans des infrastructures. Les libéraux jouent la carte des investissements massifs de l'état à fond de train, un interventionnisme qui sied mieux d'habitude au NPD.

D'entrée de jeu, le chef libéral a martelé son thème et a expliqué que les faibles taux d'intérêt, un niveau d'endettement bas du Canada, fait en sorte qu'il faut ouvrir les vannes. Il veut canaliser le désir de changement noté par les sondeurs.

Le retour aux déficits est un élément de différenciation pour le PLC. Le jeune chef a été agressif, trop parfois, et on peut se demander s'il ne cherchait pas tout simplement à se définir comme le futur chef de l'Opposition à Ottawa.

Il faut reconnaître qu'il était toujours sur ses pieds après 2 heures à débattre avec deux politiciens expérimentés.

Toutefois, les esprits chagrins (moi notamment), feront remarquer qu'il est toujours plus facile de dépenser que d'économiser surtout si c'est l'argent des autres.

Thomas Mulcair a été égal à lui-même, mais l'économie n'est pas nécessairement sa matière forte. Il a marqué un point quand il a rappelé à Justin Trudeau qu'il était un partisan du retour à l'équilibre budgétaire il y a quelques semaines à peine. Quand vos conseillers vous proposent deux options, vous devez faire un choix, a-t-il lancé à son adversaire.

Pour convaincre les Canadiens qu'ils sont fiscalement responsables, les néo-démocrates sont obligés de promettre un surplus budgétaire l'an prochain, en dépit d'engagements ruineux.

Le chef néo-démocrate a patiné sur le cadre financier de ses promesses électorales. Trudeau et Mulcair sont demeurés vagues à souhait sur les coûts d'une taxe sur le carbone.

Le premier ministre sortant, Stephen Harper, a bien performé, sans être dominant, en faisant valoir en quelque sorte qu'il est une valeur sûre dans une économie mondiale instable. Voter NPD ou PLC, a-t-il répété, c'est voter pour des hausses de taxe et des déficits.

Le débat organisé par le journal torontois était mal foutu: zéro modération, zéro intervention du rédacteur en chef qui, curieusement, occupait un quatrième lutrin à côté des chefs de parti.

À certains moments, c'était la cacophonie totale, les chefs s'enterrant de paroles les uns les autres.

Si ce débat passe à l'histoire, ce sera pour rappeler ce qu'il ne faut pas faire quand vous avez 3 premiers ministrables et un thème en or sous la main.

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