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Couillard écarte les distractions

C'est ce message de détermination que voulait laisser en fin de semaine le premier ministre et non qu'il réfléchissait à l'avenir des cégeps.
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Philippe Couillard n'a guère mis de temps à rejeter les propositions les plus audacieuses, et les plus controversées, de son aile jeunesse.

Habituellement, le chef du Parti libéral attend la fin du congrès de la Commission jeunesse du PLQ (CJPLQ) qui se tient toujours début août avant de commenter les résolutions adoptées. Pas cette fois-ci. Le nouveau chef a fait savoir, dès samedi, que 4 d'entre elles n'avaient pas d'avenir.

On parle ici de l'abolition des cégeps, de l'instauration d'un péage sur la Rive-Sud de Montréal, de la privatisation de la Société des Alcools (SAQ) et de modifications aux critères de sélection des immigrants qui auraient fait en sorte que la connaissance du français aurait perdu des points.

Sur les cégeps, les jeunes libéraux lui ont tenu tête et ont maintenu leur résolution, ce qui est tout à leur honneur. C'est un débat qui resurgit épisodiquement, mais qui n'aboutit jamais tant les forces de résistance sont grandes. Il suffisait de lire constater en fin de semaine la levée de boucliers de la Fédération des cégeps et des syndicats pour s'en convaincre.

Le cégep est une pure création québécoise ce qui lui confère, aux yeux de certains, une valeur immuable. Pourtant, il y aurait lieu de s'interroger sur le taux de dipomation de ce niveau scolaire. Les jeunes libéraux ont raison, par ailleurs, de souhaiter améliorer l'enseignement technique et l'arrimer aux besoins du marché du travail.

Le mot d'ordre en fin de semaine était donc d'abattre l'avion avant qu'il ne quitte la piste sur plusieurs dossiers chauds.

C'est Robert Bourassa qui a donné aux jeunes de son parti le pouvoir qu'ils ont maintenant. À une époque où le Parti québécois faisait un malheur chez les 18-24 ans, le premier ministre avait décidé de donner le tiers des votes à la CJPLQ lors des congrès ce qui en fait une force incontournable.

Son rôle est de «brasser la cage» et c'est Mario Dumont qui avait poussé cet exercice jusqu'au point de rupture sur la question des pouvoirs du Québec. Certaines des propositions de jeunes sont devenues des politiques le Fonds des générations, l'enseignement de l'anglais intensif en 6e année, etc.

Les libéraux laissent donc beaucoup de place à la Commission Jeunesse et son congrès signale la rentrée politique à Québec. Cette fois, c'est différent et il n'y a pas de place pour le flottement.

Le premier ministre n'avait qu'un message: il ne cédera pas devant la grogne syndicale sur les modifications aux régimes de retraite des employés municipaux. La commission parlementaire sur le projet de loi entreprend ses travaux le 20. Il donc choisi d'écarter toutes les «distractions» et d'enterrer ipso facto celles-ci.

Le gouvernement, a-t-il martelé, ne reculera parce qu'il n'a pas ce loisir. Il faudra se faire à cet objectif unique - le redressement des finances publiques - qui rappelle beaucoup la quête du déficit zéro par Lucien Bouchard.

Le problème pour les libéraux c'est que les citoyens ne croient pas que le gouvernement est déterminé à aller au bout de ses convictions et prendre la chaleur qui vient avec. Le scepticisme est le principal adversaire du gouvernement Couillard.

C'est ce message de détermination que voulait laisser en fin de semaine le premier ministre et non qu'il réfléchissait à l'avenir des cégeps.

Le premier test prend la forme du projet de loi 3 mais il y en aura d'autres.

Les sceptiques seront-ils confondus?

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