Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Cloutier ou Lisée, qui est le plus redoutable?

Cloutier ou Lisée, lequel serait le chef le plus redoutable face à Philippe Couillard et François Legault? C'est une question que les stratèges du PLQ et de la CAQ se posent depuis le début de cette course au leadership.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Cloutier ou Lisée, lequel serait le chef le plus redoutable face à Philippe Couillard et François Legault?

C'est une question que les stratèges du Parti libéral et de la Coalition Avenir Québec se posent depuis le début de cette course au leadership déclenchée en juin par le Parti québécois.

Notons au départ une grande différence d'âge entre les deux meneurs, presque 20 ans, Jean-François Lisée a 58 ans et Alexandre Cloutier à peine 39 ans.

Les péquistes ont déjà fait le pari de rejoindre la jeunesse avec André Boisclair en 2005, en le préférant à l'expérimentée Pauline Marois. Boisclair avait 41ans. Il serait injuste de comparer les deux hommes sur la base de leur âge uniquement mais, déjà à cette époque, le PQ craignait de devenir le parti d'une génération.

Alexandre Cloutier apparaissait, en juin, comme le choix naturel, il a fini 2e la dernière fois, un score honorable (29%), après le passage en coup de vent de Pierre Karl Péladeau sur la scène politique.

Qu'il aime ou non la comparaison, le député du Lac-Saint-Jean est identifié, à la suite de l'élection de Justin Trudeau, comme le représentant d'une nouvelle génération de politiciens.

Au PQ, la question qui tue est de savoir si le nouveau chef tiendra un référendum ou non sur l'indépendance. Lors de la course précédente, Alexandre Cloutier proposait la création d'un registre devant recueillir 1 million de voix avant d'aller de l'avant. Au début de cette course, il s'en remettait à son flair de premier ministre pour décider du timing. Sa pensée a évolué quelque peu et il propose maintenant de soumettre la décision à un conseil national du PQ.

Si les péquistes le choisissent, les autres partis auront vite fait de ressortir la menace référendaire, bien que l'option continue de stagner dans les sondages. C'est un boulet que devra traîner Cloutier s'il devient leader.

Jean-François Lisée dispose pour sa part de la question référendaire pour une période de 6 ans, peut-être plus diront les sceptiques. Cette trêve pourrait plaire aux électeurs fatigués des libéraux. Lisée a donc les coudées plus franches è ce chapitre.

Sur le plan des idées, Alexandre Cloutier est un péquiste classique, à gauche sur l'échiquier qui propose, notamment, de réinvestir 1 milliard$ en éducation. Sa proposition la plus audacieuse: un train rapide entre Québec et Montréal dont les contours demeurent flous.

Jean-François Lisée est plus insaisissable, porte-étendard de la «gauche efficace», il a tenu durant cette course un discours que l'on retrouve normalement au PLQ ou à la CAQ: il dénonce la voracité de Revenu Québec, promet de libérer les PME de la paperasse, veut que le gouvernement soutienne porte les familles endettées...

Parfois, Lisée est ce fils d'un entrepreneur de Thetford Mines à l'écoute des gens, parfois, Lisée est le héros de la gauche montréalaise.

Son but avoué est, s'il est élu, d'aller chercher les électeurs réfugiés à la CAQ de crainte d'un référendum.

C'est ainsi que depuis quelques semaines il a ranimé la question identitaire. Mario Dumont de l'ADQ et François Legault se sont fait traiter de racistes pour avoir osé dire que le Québec devrait accueillir moins d'immigrants. Lisée maintient la même chose maintenant et réfléchit à interdire la burqa dans l'espace public.

Nul doute que J-F Lisée est un débatteur hors pair, lui qui raffole de la joute intellectuelle.

C'est également un stratège retors rompu aux coulisses du pouvoir. Par contre, ses astuces se retournent à l'occasion contre lui comme l'a illustré l'épisode «Charkaoui appuie Cloutier».

La course au PQ occupe beaucoup d'espace dans les médias parce qu'il y a un suspense. Toutefois, ce n'est rien de comparable à l'arrivée de PKP au PQ il n'y a pas si longtemps.

Dans l'entourage de Philippe Couillard, on relativise en rappelant que le premier ministre affrontera, en peu de temps, son 5e chef de l'opposition. À la tête du PQ, le taux de roulement est élevé.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

«Vive le Québec libre!»

La souveraineté du Québec en dix citations

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.