Pauline Marois mène actuellement dans la chasse aux candidats-vedettes. Elle a conscrit deux journalistes bien connus au cours des derniers jours: Jean-François Lisée et Pierre Duchesne. La candidature de l'ex -chef de bureau et analyste de Radio-Canada dans le comté de Borduas a soulevé une controverse tant son passage d'un univers à l'autre a été précipité, mais il demeure une bonne prise pour le Parti québécois.
Il n'a d'ailleurs pas tardé à afficher ses convictions politiques le jour où il a officialisé sa candidature.
En portant plainte au Conseil de Presse, un tribunal d'honneur sans pouvoir, le Parti libéral ne fait que lui conférer plus d'importance.
Le PQ a réservé le comté de Louise Beaudoin, Rosemont, à JF Lisée. Lisée est un communicateur de talent, un intellectuel qui a eu le mérite de développer un argumentaire pour aider les souverainistes à résister à ce dangereux «vent de droite» qui aurait soufflé sur le Québec, même si on cherche encore les traces de son passage.
Ses capsules sont disponibles sur le site du PQ. Son activisme l'a forcé à faire des choix et à sortir des coulisses pour devenir candidat aux élections générales. La première incursion de J-F Lisée en politique date de 1994 alors qu'il avait surpris beaucoup de monde en devenant conseiller du nouveau premier ministre: Jacques Parizeau. Il s'était taillé une belle réputation auparavant en publiant des brûlots dénonçant l'aplaventrisme constitutionnel de Robert Bourassa: Le Tricheur et le Naufrageur.
Il a donc été l'un des stratèges qui a mené au référendum de 1995. «Monsieur» était un souverainiste pressé et il a utilisé toutes les ressources de l'État pour faire monter la fièvre souverainiste. Études sur la souveraineté, grand-messe au Grand Théâtre, Commission itinérante sur la souveraineté, projet de loi envoyé par la poste, etc.. Ce fut une période active et le OUI est venu bien prêt de l'emporter.
Plusieurs de ces initiatives étaient associées à J-F Lisée, le conseiller spécial du PM, et les journalistes les identifiaient souvent comme les «patentes à Lisée». Le PQ a donc attribué deux comtés sûrs (des majorités de 4 ou 5000 voix) à deux "Parizistes" (Duchesne a pondu une biographie de l'ex-premier ministre).
Ce sont des candidats ministrables qui viendraient renforcer l'aile plus pressée de tenir un référendum, si le PQ était porté au pouvoir.
Le reste du Canada a peut-être raison de commencer à regarder ce qui se passe au Québec
Pauline Marois peut miser sur une équipe revampée avec de jeunes députés agressifs, Nicolas Girard (Gouin), Alexandre Cloutier (Lac-St-Jean), Véronique Hivon (Joliette), Bernard Drainville (Marie-Victorin), Martine Ouellet (Vachon)...
Si la chef péquiste rate son objectif de devenir la première femme Premier ministre du Québec, il y aura du matériel pour une course au leadership dans sa relève, à moins que Gilles Duceppe nous refasse le coup à nouveau.