Avec, en face d'eux, un gouvernement minoritaire, et souvent déboussolé, les oppositions à l'Assemblée nationale ont eu le beau jeu durant la session parlementaire qui s'est terminée à Québec.
Après le bulletin du parti ministériel, voici donc celui des partis d'opposition.
> Parti libéral
Le caucus libéral regroupe 16 anciens ministres et cela fait une différence quand on est «promu» opposition officielle.
Jean-Marc Fournier
Excellent leader en Chambre, respecté, il permet au chef Philippe Couillard de parcourir la province. Ce dernier a même pu se permettre de rater le traditionnel bilan de session.
Note: A
Raymond Bachand
L'ex-ministre des Finances a connu un passage à vide après le résultat humiliant de la course au leadership. Demeure la référence économique du PLQ. A fini la sesion en force.
Note: B
Pierre Moreau
Il est tout à fait à sa place en tant que leader parlementaire. Est retombé sur ses pieds après le leadership.
Note: B
Robert Poëti
L'ancien policier-chroniqueur est peut-être la recrue de l'année. Solide dans ses questions, disponible pour la presse.
Note: A
Gerry Sklavounos
Le jeune député a donné du fils à retordre au ministre Pierre Duchesne. Donnait l'impression de vouloir bouffer du carré rouge. Silencieux depuis la tenue du Sommet sur l'éducation.
Note: B
Marc Tanguay
Très combatif sur la loi 14, la Charte de la langue française, trop à mon avis. «La police de la langue», ça fait recette chez les Anglos, mais laisse les francos de glace.
Note: C
Julie Boulet
Une surprise, véritable tigresse quand elle affronte le flegmatique Sylvain Gaudreault qui doit commencer à la prendre au sérieux.
Note: A
Marguerite Blais
Elle a injecté de la passion dans la défense des aînés. L'assurance-autononomie devrait lui réserver de beaux moments.
Note: B
Jean d'Amour
Bon orateur il a mené une lutte féroce sur les redevances minières et le Plan Nord. A dû pédaler quand on lui a lancé qu'il avait, jadis, accepté une enveloppe brune.
Note: B
Yves Bolduc
Avec Réjean Hébert, c'est la bataille des docteurs, mais l'ex-ministre n'a pas marqué beaucoup de points. Revenu à la médecine, il sans doute moins de temps à consacrer à la politique.
Note: D
Lise Thériault
Elle a performé en début de session avec des questions d'éthique. Sens de la formule du genre «un chum, c'est un chum» pour expliquer les nominations partisanes. Effacée par la suite.
Note: B
Laurent Lessard
Plus à l'aise comme critique à l'environnement. Langage très coloré. Un père Fouettard (whip) apprécié de ses pairs.
Note: B
Robert Dutil
Plus discret que jamais. A proposé qu'un comité indépendant examine les conditions d'employabilité des députés.
Note: C
Dominique Vien
Bon travail dans un secteur peu «glamour»: le développement régional.
Note: C
Guy Ouellette
Nouveau porte-parole qui fait bonne impression. Au Travail il a entrepris Agnès Maltais qui se remet à peine du fiasco de l'aide sociale.
Note: B
Pierre Arcand
Ses questions sur le travail de l'AMF qui doit donner des certificats de virginité aux entreprises québécoises étaient excellentes.
Note: B
Sam Hamad
Plutôt brouillon dans ses questions en Chambre. A sapé en commission parlementaire le projet de loi sur la création d'une Banque du développement économique, projet repoussé à l'automne.
Note: C
Danielle Saint-Amand
Elle a démontré beaucoup de fougue dans la lutte contre la fermeture de Gentilly 2, au point de déraper et d'insulter la ministre Martine Ouellet en commission parlementaire.
Note: C
Lawrence Bergman
Il a mené son parti sur une fausse piste avec les élections à date fixe et une fête juive qui, finalement, ne posait pas problème
Note: D
Parmi les nouveaux, notons Stéphane Billette, France Charbonneau et Karine Vallières. Celle-ci a impressionné sur les compressions à l'aide sociale.
Enfin, un A bien mérité à Jacques Chagnon qui préside les travaux, travaux qu'il a interrompus à certaines occasions quand le climat se dégradait. Je souhaite que, un jour, il ose expulser une grande gueule pour faire un exemple.
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> Coalition Avenir Québec
Le rôle de le deuxième opposition est ingrat et la CAQ traverse une période de flottement. Elle aurait intérêt à retrouver son ADN avant la reprise d'automne. La CAQ a beaucoup misé sur l'intégrité, qui a été au centre de la dernière élection, alors que le travail se fait ailleurs (UPAC-Commission Charbonneau). La suspension de Daniel Ratthé tombait bien mal.
Le caucus caquiste a promis une opposition constructive et c'est ce qu'elle fait avec des amendements à la loi sur la Charte de la langue et les élections à date fixe notamment.
Le projet Saint-Laurent a le mérite de proposer une vision économique intégrée, mais il ne soulève pas les passions dans les chaumières.
François Legault
Il faudra lui apprendre qu'il ne sert à rien de poser 12 fois la même question qui ne provoque pas de nouvelles et n'embarrasse pas le gouvernement. Mauvaise idée d'en faire une pétition.
Meilleur quand il pose en champion de l'économie
Note: C
Jacques Duchesneau
Il dégage une forte impression et ses questions sont «punchées». S'est emporté en fin de session et traité les ministériels «d'eunuques».
Note: B
Christian Dubé
Le nouveau député avait épaté tout le monde à l'automne par son sérieux. Demeure LA révélation.
Note: A
Gérard Deltell
Rapide sur ses patins pour défendre ses troupes en tant que leader.
Note: B
Eric Caire
Redoutable critique du gouvernement.
Note: B
Nathalie Roy
Bonne performance de cette recrue sur les taxes scolaires
Note: B
François Bonnardel
Égal à lui-même et très efficace.
Note: B
Sylvie Roy
Celle qui incarnait l'ADQ est effacée depuis l'arrivée de Jacques Duchesneau. On chuchote qu'elle boude dans son coin.
Note: D
> Québec solidaire
Françoise David
Elle a donné un visage humain à son parti et éclipsé complètement Amir Khadir. Malgré son manque d'expérience parlementaire, s'est bien tirée d'affaire.
Note: A
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