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Garder l'espoir en un meilleur lendemain

Je me suis découvert une force insoupçonnée qui m'a poussée de l'avant, qui a ravivé mon âme gisant dans un état végétatif.
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J'ai rassemblé mon courage à deux mains et ce qui me restait de dignité, puis j'ai quitté le bateau. Je savais que je ne pouvais faire autrement, car l'amour n'y était plus.
Justin Lambert via Getty Images
J'ai rassemblé mon courage à deux mains et ce qui me restait de dignité, puis j'ai quitté le bateau. Je savais que je ne pouvais faire autrement, car l'amour n'y était plus.

Des flashs du passé me reviennent de temps en temps comme de petits nuages d'été que je m'empresse de chasser. Un pincement au coeur est inévitable comme une cicatrice qui gratte parfois sans nécessairement faire mal, mais juste assez pour rappeler son existence comme une piqûre de rappel dans les moments de doute et d'incertitude.

Pour faire de mon histoire courte, il y a trois ans, j'ai pris la décision de me séparer après un mariage de 14 ans et qui a abouti à trois magnifiques enfants. On entend souvent dire que «les hommes sont de Mars et les femmes de Vénus», nous c'était ça. Deux êtres, chacun d'une planète différente, mais qui cohabitaient.

Ça m'a pris 14 ans prendre cette décision pour toute sorte de raisons et d'excuses. Mais toujours dans la perspective qu'un jour ça allait fonctionner. Je carburais sur cet espoir. Ce n'était qu'une illusion.

J'ai rassemblé mon courage à deux mains et ce qui me restait de dignité, puis j'ai quitté le bateau. Je savais que je ne pouvais faire autrement, car l'amour n'y était plus. On était devenus deux étrangers qui fonctionnaient sur le pilote automatique. Je n'avais plus ma place dans un simili couple qui ne ressemblait plus à celui qu'on a rêvé et qu'on s'était promis.

Au cours de ces trois dernières années, j'ai connu beaucoup de hauts et de bas. J'étais souvent prise dans des montagnes russes émotionnelles qui s'emparaient de ma paix intérieure et mettaient à dure épreuve ma fameuse résilience. Je me remettais jour après jour en question pour tenter de comprendre ce qui m'est arrivé et surtout pour m'assurer d'avoir fait les bons choix et pris les bonnes décisions.

Des moments de doutes intenses

J'ai éprouvé une déception intenable envers la vie. J'ai ressenti beaucoup de colère et des fois de la honte. La honte d'avoir échoué à préserver mon couple et garder ma famille soudée, unie. De la culpabilité aussi quand je voyais le désarroi dans les yeux de mes trois enfants chaque fois qu'ils me voyaient effondrée, pleurant en boule sur le plancher froid de la cuisine. Ça m'a déchirée le plus.

Ce sentiment de culpabilité m'a souvent poussée dans un cercle vicieux infernal où aucune lumière ne brillait au bout du tunnel. La douleur était aussi physique que psychologique, elle était plus que réelle. Je souffrais. On souffrait ensemble tous les quatre. Chacun à sa façon. Leur souffrance me torturait.

Un enfant ne doit pas vivre cette peine démesurée. Je devais être forte pour eux. J'étais la poutre qui soutenait ma petite famille.

Je n'avais personne à mes côtés. Aucune famille. Et les quelques amis avaient leur vie et leur propre combat à livrer. Je me suis ramassée à la petite cuillère. Je me suis remise debout en m'agrippant à tout espoir, à toute pensée positive. Je me suis accrochée tant bien que mal à tout ce qui pouvait me redonner goût et confiance en un meilleur demain.

Au fil des jours, les moments difficiles étaient tranquillement remplacés par d'autres, plus faciles. Le sourire retrouvait son chemin sur nos visages. J'ai découvert une force insoupçonnée en moi qui m'a poussée de l'avant, qui a ravivé mon âme gisant dans un état végétatif.

Je me suis reconstruite au fil des moments. Aujourd'hui, je suis une femme épanouie, heureuse, plus forte et plus en contrôle. Ces expériences de la vie m'ont rendue plus sensible, plus humble et plus empathique.

J'ai appris à exprimer mes émotions et à m'ouvrir, afin de permettre aux autres de m'approcher et de m'aimer, alors que je vivais dans une coquille qui me servait d'armature et de refuge.

J'ose croire que j'ai cheminé. J'ai appris aussi beaucoup sur moi-même en faisant régulièrement de l'introspection. L'écriture a énormément contribué à ma guérison et à mon lâcher-prise. La méditation pendant de longues heures m'a appris à gérer mes émotions d'une façon plus efficace et canaliser positivement mon stress vers l'extérieur.

Il y a plusieurs mois, la vie a mis sur mon chemin l'amour à nouveau. Ce genre d'amour qui permet de fleurir et de s'épanouir. D'être soi. D'être libre. De rêver à nouveau et de vouloir bâtir ensemble un avenir où tout le monde a sa place. Mes combats ne sont pas terminés, mais la douceur qui a fait irruption dans ma vie les rend plus surmontables, plus faciles.

Je ne suis plus seule à me battre. Désormais, j'ai un complice, un coéquipier, un partenaire, un ami et un amoureux à mes côtés.

Quand j'entends résonner le rire de mes enfants dans les recoins de la maison et que je vois briller leurs yeux à nouveau, je sais que j'ai emprunté la bonne voie. La voie de mon coeur de maman. La voie de mon coeur de femme qui connait sa juste valeur et vénère sa force intérieure. Je ne peux qu'être reconnaissante envers la vie pour tout ce qui m'est arrivé. En sachant que tout peut basculer en une fraction de seconde, je ne tiens plus ce bonheur pour acquis!

Ce soir, je ressens ce besoin de faire un retour sur cette période afin d'apprécier toutes les belles choses qui m'arrivent et de chasser ces petits nuages passagers qui peuvent entraver la lumière du soleil de réchauffer mon petit coeur qui vibre au diapason de l'amour et de la vie...

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