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Est-ce que la destruction de l'Arctique est au menu ce soir?

Les consommateurs canadiens devraient pouvoir manger sans avoir à s'inquiéter que leur repas porte le goût de la destruction de l'Arctique.
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Les gens aiment savoir d'où provient leur nourriture. De plus en plus, nous considérons l'impact de nos choix sur l'environnement. Et quand c'est du poisson qui est au menu, on ne veut pas qu'il y ait anguille sous roche.

En mars 2016, le rapport de Greenpeace Jusqu'ici, mais pas plus loin (This far, No Further) a révélé comment des zones encore intactes de l'Arctique norvégien risquent maintenant d'être pêchées à mort et perdues à jamais à cause de l'expansion des flottes de pêches. Plutôt que de tenir compte des avertissements et de collaborer pour trouver des solutions, des représentants de la Norwegian Vessel Owners Association, Fiskebåt, passent leur temps à convaincre les distributeurs et les grandes marques alimentaires que leur pêcherie commerciale est durable. Mais est-ce réellement durable de pêcher en pratiquant le chalutage de fond dans des zones écologiquement fragiles de l'Arctique?

The bottom trawler Norma Mary 'Icefresh' observed in the mid- north of the Barents Sea, by Greenpeace researchers. Flagged out of Hull, UK, the vessel is ultimately controlled by the Icelandic fishing company Samherji. By using bottom trawl, the Norma Mary contributes to destructive fishing globally.

Tristement, en raison des changements climatiques, la fonte de la banquise arctique permet aux flottes de pêche de se déplacer encore plus au nord dans des zones jusque là intactes. Ces compagnies de pêche voient ce recul de la banquise comme une occasion d'affaires. Nous le voyons plutôt comme un signal d'alarme, un avertissement pour nous faire prendre conscience de la nécessité de protéger ce que les scientifiques reconnaissent comme étant une zone de grande importance biologique. Chaluter le fond de ces eaux pourrait détruire cet écosystème unique à jamais.

Ces préoccupations inquiètent certains distributeurs de produits de la mer, les incitant à prendre contact avec les compagnies de pêche et les autorités norvégiennes afin d'apporter une solution à cette problématique.

Il y a environ deux semaines, deux des plus importantes compagnies de pêche norvégiennes, l'Institute of Marine Research en Norvège, le ministère des Pêches de la Norvège et de grands distributeurs de produits de la mer se sont rencontrés pour discuter de la question. Ce que donneront ces pourparlers reste à voir. En revanche, le message venant de compagnies comme Fiskebåt et Havfisk ASA demeure que les stocks de poissons norvégiens sont en santé et que la gestion des pêcheries de la Norvège est de calibre mondial. Les stocks de poisson en Norvège se portent peut-être bien, mais la crainte ici ne concerne pas la surpêche. Il s'agit plutôt du chalutage de fond, une des techniques de pêche les plus destructrices, en quelque sorte l'équivalent d'une coupe à blanc qui anéantit les fonds marins et menace la biodiversité et l'écosystème qui la soutient.

Alors, comment mettre fin à cette destruction? Il est crucial que le gouvernement norvégien prenne les mesures nécessaires pour que les zones de la plus grande importance écologique et biologique de l'Arctique norvégien bénéficient d'une protection permanente immédiate. Depuis trop longtemps, et malgré son image environnementale positive à l'étranger, ce gouvernement permet au secteur privé de dicter la politique publique en matière pêche. La Norvège ne protège que 1 % de ses eaux côtières, un scénario bien loin de ces engagements internationaux voulant la protection de 10 % de ses eaux d'ici 2020.

Il est grand temps que la Norvège prenne la défense de ses eaux et de sa biodiversité dans l'Arctique. Cela serait non seulement un pas important vers la protection de l'Arctique en soi, mais aussi un exemple à suivre qui ferait pression sur le Canada et tous les États arctiques pour mettre la protection environnementale devant l'exploitation de l'Arctique.

Cette initiative donnerait aussi beaucoup de paix d'esprit aux amateurs de poissons d'ici. Les consommateurs canadiens devraient pouvoir manger sans avoir à s'inquiéter que leur repas porte le goût de la destruction de l'Arctique.

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