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«Après Kinder Morgan, que nous reste-t-il à faire?»

La bataille est loin d'être finie. La version 2.0 de Kinder Morgan n'est pas encore construite. Peut-être qu'elle ne le sera jamais. Comme dans le cas d'Énergie Est, cela dépend en grande partie de nous.
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La semaine dernière, à la Fondation David Suzuki, par courriel ou au téléphone, sur Facebook et sur Twitter, plusieurs d'entre vous nous ont fait part d'un sentiment généralisé de peine, de frustration et d'impuissance suite à l'approbation du projet Kinder Morgan et de la Ligne 3; sentiment partagé par tous ceux qui ont le climat, l'environnement et les droits des peuples autochtones à cœur, comme vous et nous.

Vous nous demandez ce que nous allons faire d'autre. Je vais répondre à cette question en commençant par discuter de ce qu'on fait déjà.

Notre opposition aux pipelines et à toute nouvelle infrastructure pétrolière est claire. Ces projets destructeurs mettent en péril les engagements pris dans l'Accord de Paris et retardent la transition inévitable et nécessaire vers les énergies renouvelables. Nous le disons dans les médias, à chaque entrevue, et nos équipes de communication travaillent d'arrache-pied pour sensibiliser et conscientiser nos publics les plus éloignés de la nécessité d'agir de manière urgente.

Il y a des employés hautement qualifiés à la Fondation David Suzuki qui passent beaucoup d'heures à créer des images et des messages inspirants pour nos communautés en ligne. Ces communautés, qui ne cessent de grandir, sont composées de mêmes gens qui tôt ou tard se mobiliseront davantage et qui auront le courage de poser des gestes plus poussés et plus exigeants, comme écrire à leurs députés, téléphoner à des ministères, manifester dans la rue lors des grandes marches pour le climat qui se multiplient ces dernières années, et surtout, voter pour des candidats qui auront un agenda environnemental plus ambitieux.

Dans ces échanges avec les décideurs de tous les paliers politiques, les représentants de la Fondation mettent de l'avance les questions urgentes dont il faut s'occuper pour régler la crise climatique et empêcher le pire. Chaque échange avec les gouvernements national, provincial et municipal est précédé d'un travail exhaustif de préparation, recherche et vérification. Nous ne discutons avec des décideurs que sur la base des dernières informations et données scientifiques, et nous cherchons à faire avancer le débat et les mesures favorables à l'environnement de manière non partisane. Ce n'est pas une tâche facile. Notre seul parti, c'est l'environnement et les droits des habitants du Canada à un environnement sain.

Mercredi dernier, moins de 24 heures après l'approbation de Kinder Morgan, David Suzuki discutait sur place avec des représentants des peuples autochtones en Alberta, eux qui seront le plus affectés par le maintien et même l'expansion des activités d'exploitation des sables bitumineux. Il donnait aussi une entrevue à un grand média national où il critiquait sévèrement cette décision insensée. En même temps, Karel Mayrand, le directeur de la Fondation David Suzuki au Québec tenait tête aux représentants de l'industrie dans des entrevues médias, et plusieurs employés et bénévoles de la Fondation manifestaient devant le bureau de circonscription de Justin Trudeau à Montréal, à côté d'autres groupes citoyens et ONG. À Ottawa, un autre représentant de la Fondation était à la Cour suprême du Canada pour se solidariser avec la Nation des Chippewas de la Thames et les Inuits de Clyde River qui se battent dans les plus hautes instances contre le transport et l'exploitation de pétrole dans leurs territoires. Nous étions partout, dans les communautés autochtones, dans la rue et à la Cour suprême.

Aujourd'hui, nous cherchons, comme vous, de nouvelles manières d'inspirer des gens qui ne se sont pas encore mobilisés contre les pipelines, mais qui pourront le faire si des gens comme vous continuent à nous aider.

Nous ne savons pas ce que l'avenir nous dépare dans cette bataille longue de plusieurs années. Manifestations monstres? Nous avons participé à l'organisation de deux grandes marches à Québec et à Ottawa en 2015. Contestations devant les tribunaux ? Nouvelles alliances? Campagnes en ligne virales qui feront changer la manière de voter et les priorités de millions de personnes à travers le pays? Peut-être un peu de tout ça. Peut-être même plus. Il y a beaucoup d'heures de travail consacrées à concevoir et exécuter les meilleures stratégies de pression citoyenne et politique. Et souvent les meilleures idées viennent de... vous !

La bataille est loin d'être finie. La version 2.0 de Kinder Morgan n'est pas encore construite. Peut-être qu'elle ne le sera jamais. Comme dans le cas d'Énergie Est, cela dépend en grande partie de nous. Soyons plus intelligents, créatifs, courageux et coriaces que nos opposants des lobbys des énergies fossiles, et nous finirons par gagner cette bataille.

Ce que nous savons sans l'ombre d'un doute, c'est ce que l'avenir nous prépare si nous arrêtons notre lutte ici. Nous avons un devoir de résistance et nous n'abandonnerons jamais. Comment pourrions-nous poursuivre la lutte sans vous? Alors, reprenons notre marche. Tous ensemble pour la suite du monde.

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