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Les cégeps, une richesse pour le Québec

Fort de ses 48 cégeps, le système québécois et l'appui qu'il a généralement reçu du gouvernement provincial font bien des envieux ailleurs au pays où il demeure un modèle sur le plan de l'accessibilité et de la qualité des programmes.
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Depuis près de 50 ans, le réseau collégial du Québec fait figure de chef de file en matière d'éducation postsecondaire, tant au niveau national qu'international. Fort de ses 48 cégeps, le système québécois et l'appui qu'il a généralement reçu du gouvernement provincial font bien des envieux ailleurs au pays où il demeure un modèle sur le plan de l'accessibilité et de la qualité des programmes.

Or, force est de constater que ce réseau est mis à mal depuis quelque temps ayant dû encaisser des compressions de 155 millions $ au cours des cinq dernières années.

Certains cégeps se sont ainsi vus contraints de présenter des prévisions budgétaires déficitaires pour 2015-2016 et l'on peut craindre qu'ils ne soient pas les seuls, même si cela leur est interdit par la loi. Dans de telles circonstances, il nous semble impossible que les services aux étudiants et à la communauté ne soient pas affectés.

Devons-nous encore rappeler que l'éducation collégiale devrait être perçue non comme une dépense, mais bien comme un investissement? Les données sur les nombreux bénéfices d'une éducation collégiale de qualité et de l'impact positif des établissements collégiaux sur leur communauté sont pourtant sans équivoque. Et ce partout au pays, où notre association représente les collèges, instituts et cégeps publics de toutes les provinces et territoires sur la scène fédérale.

Une étude récente de KPMG-SECOR révèle ainsi qu'en 2012-2013, les 48 cégeps, avec leurs centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT), ont rapporté près de 10 milliards de dollars à la société québécoise.

Cela inclut les revenus générés par la profitabilité accrue des nombreuses entreprises locales ayant directement bénéficié d'innovations et de percées technologiques réalisées par des experts et des étudiants collégiaux en collaboration avec le secteur privé au sein des CCTT. Des innovations qui génèreront des dividendes à long terme en maximisant la force de frappe des entreprises québécoises.

Au-delà des bénéfices économiques, les cégeps jouent également un rôle de premier plan en matière d'innovation sociale et demeurent des partenaires incontournables pour de nombreux organismes communautaires. Ces derniers bénéficient ainsi de ressources et d'expertises auxquelles ils auraient difficilement accès autrement.

De plus, il est reconnu que les diplômés des cégeps s'intègrent rapidement au marché du travail avec tous les avantages que cela représente. Selon les données du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), le taux de placement des diplômés de la formation technique connaît une augmentation depuis le milieu des années 1990 et a atteint un sommet de 94,3 % en 2011. Souhaitons que cette tendance ne s'inverse pas.

Malheureusement, les cégeps se retrouvent aujourd'hui à faire des choix difficiles qui risquent de limiter l'impact qu'ils pourront avoir dans leur communauté. Alors que les besoins en formation technique ne cessent d'évoluer, le Québec a tout intérêt à garder un réseau collégial dynamique.

Il est important de reconnaitre également que, comparés aux collèges des autres provinces canadiennes, les cégeps ont une moins grande marge de manoeuvre en matière de diversification de leurs sources de revenus. Ils ont donc très peu de moyens de compenser les récentes compressions.

Bien que les modèles de financement varient d'une province à l'autre, le gouvernement québécois pourrait s'inspirer de plusieurs approches adoptées ailleurs au Canada. Entre autres, l'on sait que la part des frais de scolarité des étudiants internationaux qui revient aux Cégeps est beaucoup plus faible au Québec que dans les collèges d'autres provinces.

Le récent rapport du Conseil supérieur de l'éducation (CSE) intitulé Retracer les frontières des formations collégiales, propose d'autres pistes de solution intéressante dont celle d'offrir un plus large éventail de diplômes au niveau collégial. Cela permettrait d'attirer une nouvelle clientèle, notamment en développant la filière de la formation continue, et serait tout à fait en phase avec ce qui se fait ailleurs au pays.

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Mai 2017

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