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Les bienfaits thérapeutiques de la danse

De plus en plus d'études démontrent que la danse peut être utile pour nous aider à mieux bouger, et ce, que nous soyons malades ou en bonne santé.
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J'aime croire que le simple fait de bouger représente l'une de nos plus grandes libertés. Et lorsque la douleur ou la maladie nous en prive, en partie ou en totalité, notre vie s'en trouve métamorphosée. Cette perte de liberté survient de façon dramatique en présence de maladies dégénératives comme les maladies de Parkinson et d'Alzheimer. Et lorsque le corps ne répond plus comme avant, un sentiment d'impuissance se manifeste trop souvent. Bien sûr, il n'y a pas (encore) de remède pour guérir ces problèmes graves de santé. Toutefois, de plus en plus d'études démontrent que la danse peut être utile pour nous aider à mieux bouger, et ce, que nous soyons malades ou en bonne santé. La danse est une activité agréable, complète et complexe. Elle stimule notamment les interactions sociales, la créativité, les fonctions cognitives comme la mémoire, les capacités cardiovasculaires, et elle apporte de multiples bienfaits au cerveau ainsi qu'au système musculo-squelettique. Voici quelques-uns des bienfaits de la danse sur notre santé et qui vous convaincront peut-être que la fourmi avait bien raison de dire à la cigale: «Eh bien! dansez maintenant!»

Matière plastique

La danse a des effets positifs sur la plasticité du cerveau. Celui-ci peut être imaginé comme étant un labyrinthe dont les dédales sont formés par les nerfs. La plasticité du cerveau consiste en cette capacité de pouvoir améliorer les connexions nerveuses de sorte à augmenter, par exemple, l'efficacité de nos mouvements. La plasticité du cerveau fait notamment appel à la mémoire, à l'apprentissage et à la répétition de séquences de mouvements. Par exemple, c'est la plasticité qui nous permet d'apprendre et de mémoriser un pas de tango ou de fox-trot. C'est aussi grâce à elle qu'on améliore nos performances, que ce soit en danse, en calligraphie, dans l'apprentissage d'une nouvelle langue ou dans la pratique d'un sport. La danse aurait aussi d'autres bienfaits sur le système nerveux, comme dans la régulation de certains neurotransmetteurs (dopamine et sérotonine) ainsi que sur le volume de substance grise, selon une étude réalisée auprès de danseurs de ballet classique.

Top synchro

Les mouvements de tous les jours requièrent un minimum de coordination et la danse est une bonne façon de la stimuler. Elle le fait en utilisant plusieurs de nos sens. Voici trois exemples:

• Par la vision et le toucher. Nos mouvements peuvent être synchronisés avec ceux d'une ou plusieurs personnes, du french cancan à la danse en ligne. On y parvient en suivant du regard les personnes qui partagent avec nous le plancher de danse ou en plaçant la main sur l'épaule de notre partenaire.

• Par l'audition. La musique fait partie intégrante de la danse. Elle permet notamment aux personnes de synchroniser leurs mouvements en fonction de la vitesse, de l'accélération et des nombreuses variations, du pianissimo au fortissimo. Le tango est un bel exemple et plusieurs chercheurs ont d'ailleurs exploré son utilité chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

• Par la proprioception. Nous possédons un 6e sens qui se nomme la proprioception et qui nous permet de percevoir notre corps en 3D. L'exécution d'une chorégraphie la sollicite abondamment, comme en synchronisant une partie du corps avec une autre.

Alzheimer et Parkinson

Je garde un souvenir impérissable de certains moments passés auprès de patients atteints de la maladie d'Alzheimer qui ne marchaient plus, non pas à cause d'une diminution relative de capacités physiques, mais bien parce qu'ils avaient oublié comment se lever, transférer leur poids de gauche à droite ou fixer un point en lui donnant un sens suffisamment important pour les motiver à avancer. La danse leur a parfois permis de faire quelques pas, sinon plusieurs, comme si la musique ravivait leur mémoire motrice. Les bienfaits de la danse dans un contexte de maladie de Parkinson ont aussi été documentés par plusieurs études scientifiques, particulièrement lorsque la danse est instaurée au début de la maladie.

En ce qui a trait aux bienfaits à long terme, ils sont bien réels en ce qui concerne la maladie de Parkinson. D'autres recherches sont toutefois nécessaires afin de les étabilr pour d'autres pathologies.

Pour en connaître davantage sur les bienfaits thérapeutiques de la danse, écoutez la chronique de Denis Fortier au magazine Les éclaireurs, à ICI Radio-Canada Première.

Petit guide pratique de la danse, dans un cadre thérapeutique

Si vous souhaitez utiliser la danse pour améliorer votre équilibre, votre endurance ou pour aider un proche à mieux bouger dans un contexte de problèmes de santé, voici quelques conseils simples, pour la plupart tirés d'études scientifiques récentes. Si vous utilisez la danse auprès d'une personne dont l'état de santé est fragilisé, il est recommandé d'obtenir l'accord du médecin.

• La durée d'une séance devrait s'approcher de 60 minutes. Certaines études proposent même 90 minutes.

• La fréquence des séances devrait idéalement être de deux à trois fois par semaines. Des résultats ont toutefois été démontrés lorsque la danse n'était pratiquée qu'une fois par semaine.

• Les études qui ont documenté les bienfaits de la danse ont été réalisées durant une période de plusieurs semaines. Il est donc recommandé que la durée totale soit de plus de 10 semaines, période durant laquelle le niveau de difficulté devrait être adapté graduellement.

Les avantages

• La danse est une activité agréable et simple, qu'on la pratique en solo, en duo ou en groupe.

• Les études qui se sont penchées sur les bienfaits de la danse ont constaté un haut taux d'adhérence, comparativement aux personnes qui exécutent un programme d'exercices plus conventionnel.

• La danse peut être fort utile chez les personnes éprouvant des difficultés de communication.

• Elle permet d'intégrer de façon agréable les gains obtenus durant un traitement de rééducation en physiothérapie ou en ergothérapie, comme une meilleure mobilité, des réactions d'équilibre plus vives ou une meilleure posture.

• La danse aurait aussi des bienfaits sur la santé mentale, dans certains contextes.

Les bémols

• Une maladie dégénérative implique, par définition, une diminution des capacités fonctionnelles. La danse a donc ses limites en termes d'amélioration ou du maintien des acquis.

• Il faut éviter d'atteindre un niveau de fatigue trop élevé; la danse deviendrait alors contre-productive.

• La danse doit être pratiquée dans un environnement sécuritaire, en tout temps. Les personnes physiquement plus fragiles ont parfois un risque de chute relativement plus élevé. Il est aussi nécessaire de réévaluer régulièrement les capacités de la personne afin d'ajuster le niveau de difficulté de l'activité.

• La danse ne règle pas tout en terme de mobilité, étant bien loin du remède miracle. D'autres études sont nécessaires afin de documenter les bienfaits de la danse en terme de durée, de fréquence, du type de danse.

Denis Fortier est physiothérapeute et auteur du livre Conseils d'un physio, publié aux Éditions Trécarré et maintenant en librairie. Vous y trouverez une multitude de conseils, 10 autoévaluations et plus de 50 exercices thérapeutiques qui vous permettront d'évaluer et d'améliorer votre santé articulaire. N'hésitez pas à vous abonner gratuitement à l'infolettre et à visiter la page Facebook ainsi que le compte Twitter.

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