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Comment guérir d'une fracture (et se sauver des os)

Comment bien guérir d'une fracture? Quoi faire avant, pendant et après?
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Course à pied, ostéoporose, accident de travail, mauvaise chute... les causes des fractures sont vastes et nous concernent tous, peu importe notre condition physique. Mais comment bien guérir d'une fracture? Quoi faire avant, pendant et après la période d'immobilisation? Voici des informations et des conseils concernant la guérison d'une fracture en commençant par de brèves explications sur les différents types de fractures. Bonne lecture!

L'os : un tissu vivant

Vos os ne sont pas qu'une carcasse qui supporte votre corps. Ils représentent votre plus grande réserve de calcium et ils sont responsables de la production de la plupart des cellules de votre sang.

De plus, l'os est un tissu en perpétuel changement et qui se renouvelle sans arrêt. Par exemple, les cellules qui se trouvent aujourd'hui dans votre humérus ou votre bassin ne sont pas exactement les mêmes qu'il y a quelques mois.

Vos os arrivent à se renouveler et à se réparer en cas de fracture notamment en raison de la présence :

• d'ostéoblastes : ils s'occupent de la formation osseuse ;

• d'ostéoclastes : ils s'occupent de la résorption osseuse (destruction de l'os) ;

• de vaisseaux sanguins ;

• d'hormones, notamment l'œstrogène et l'hormone parathyroïdienne ;

• de nerfs, dont certains sont connectés à vos os et envoient, lors d'une fracture, un signal d'alarme, soit un message de douleur que votre cerveau reçoit quasi instantanément.

Quand ça fait crac

Bien souvent, la fracture survient lors d'un traumatisme important comme un accident de voiture, une chute ou un impact direct. On peut la qualifier de blessure démocratique, en ce sens qu'elle peut s'abattre sur pratiquement tous les os et qu'elle survient à tous âges et peu importe la classe sociale. Les personnes de plus de 70 ans seraient cependant plus souvent touchées. Les fractures de hanche et de vertèbres seraient les plus fréquentes chez les aînés et, parmi les adolescents, les fractures représenteraient notamment 10 % des blessures de ceux qui pratiquent un sport de façon compétitive.

Qu'est-ce qu'une fracture de stress?

Il est possible qu'un de vos os subisse des blessures microscopiques (et de façon répétée) en raison de stress causés par une activité physique, particulièrement celles qui entraînent des impacts répétés du poids du corps sur les articulations. Malgré les processus de réparation qui se mettent en place, l'os se fatigue et n'arrive plus à se remodeler comme il le fait normalement. La guérison ne peut donc pas se faire complètement et, avec le temps, ces petites blessures invisibles à l'œil nu se répètent, abîment l'os, le craquent et causent une fracture, même en l'absence d'un élément déclencheur unique, comme une chute ou un impact direct sur l'os. Notez qu'une fracture de stress n'entraîne généralement pas de déplacement des fragments osseux et qu'elle a lieu sur un os qui peut être en parfaite santé.

6 choses à connaître sur les fractures de stress

• Les régions du corps les plus touchées sont les jambes, les pieds et le bas du dos.

• La géométrie de l'os semble jouer un rôle déterminant dans le risque de fracture de stress chez les athlètes, cela a été démontré pour les os du pied ainsi que pour le tibia. La vascularisation de l'os pourrait aussi être un élément important à considérer.

• Une bonne technique de course peut avoir un effet préventif pour les fractures de stress au tibia.

• Les fractures de stress comptent parmi les blessures les plus fréquentes chez les personnes qui pratiquent régulièrement une activité sportive. Elles le sont aussi chez les athlètes âgés de 15 à 24 ans.

• 1 % des blessures subies par les adolescents qui pratiquent un sport de compétition seraient des fractures de stress. Les filles seraient plus à risque que les garçons.

• Les facteurs de risque d'une fracture de stress incluent la pratique régulière d'une activité physique à impacts répétitifs comme la course à pied ou les sauts, une faible densité osseuse et une préparation insuffisante avant une performance sportive.

Des conseils pour vous aider à prévenir une fracture de stress

• Adoptez un régime d'entraînement qui respecte les règles de l'art, notamment en valorisant les périodes de repos et en évitant les changements brusques dans les paramètres de vos entraînements (durée, fréquence et intensité). Consultez un kinésiologue qui vous aidera à cet égard. Pour en trouver un, visitez le site de la Fédération des kinésiologues du Québec.

• Portez une attention particulière au choix de vos chaussures, que ce soit pour marcher ou pour pratiquer un sport.

• Portez une attention particulière au revêtement du sol.

• Maintenez des capacités physiques adaptées au niveau d'effort de l'activité, notamment votre force, votre endurance et votre souplesse.

• Maximisez votre densité osseuse par une saine alimentation et l'activité physique.

• Assurez-vous d'un apport adéquat en calcium et en vitamine D. Consultez une diététiste qui pourra vous donner un avis éclairé en considérant les particularités de votre état de santé. Pour en trouver une près de chez vous, visitez le site de l'Ordre professionnel des diététistes du Québec.

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Qu'est-ce qu'une fracture ostéoporotique

L'ostéoporose est une maladie de l'os qui altère la solidité et l'architecture de l'ossature. En affaiblissant l'os, elle le prédispose à une fracture, celle-ci survenant la plupart du temps en l'absence d'un traumatisme apparent et à l'insu de la personne. L'ostéoporose ne touche pas systématiquement tous les os d'une personne ni au même degré. Souvenez-vous que les fractures ostéoporotiques demeurent sous-diagnostiquées et sous-traitées, tant chez les hommes que les femmes.

Des conseils pour vous aider à prévenir une fracture ostéoporotique

Une façon efficace de prévenir les fractures ostéoporotiques consiste à préserver un niveau d'activité physique adéquat (soit un minimum de 150 minutes par semaine incluant la marche), à maintenir un apport adéquat en calcium et en vitamine D, et à en discuter avec votre médecin, entre autres si votre risque est élevé. L'avancée en âge, une ménopause précoce et une histoire familiale de fracture font partie des principaux facteurs de risque non modifiables sur lesquels il vous est malheureusement impossible d'agir. Or, plusieurs autres facteurs de risque peuvent être modifiés et ils sont des pistes de solution encourageantes. Voici quelques-uns d'entre eux :

• la sédentarité ;

• un déficit en vitamine D ;

• l'utilisation régulière et prolongée de corticostéroïdes ;

• la cigarette ;

• une consommation élevée de caféine ;

• l'abus d'alcool ;

• une force musculaire insuffisante aux activités de tous les jours, incluant la montée d'un escalier.

Les fractures pathologiques

Différents contextes de santé peuvent être à l'origine d'une fracture pathologique. Ces situations requièrent un suivi médical à long terme. Le cancer, un kyste osseux et l'ostéomyélite (infection) comptent parmi les maladies qui peuvent blesser l'os et le fracturer.

Les moyens de réparer l'os

La réparation d'une fracture peut se faire principalement de quatre façons et le choix de l'une d'entre elles sera déterminé par votre médecin de famille, un chirurgien orthopédiste, un physiatre ou un médecin spécialisé en médecine sportive. C'est lui qui vous donnera les indications et les contre-indications à suivre pendant la période de guérison.

• Le repos : il est parfois impossible (ou non requis) d'immobiliser un os fracturé. C'est le cas des côtes et des vertèbres dorsales et lombaires.

• L'immobilisation : le plâtre est certainement la plus connue des méthodes d'immobilisation. Il en existe d'autres, comme une attelle, et dont les caractéristiques varient considérablement d'un os à l'autre. L'évolution des technologies de fabrication permet désormais d'offrir plusieurs propositions quant aux matériaux employés. Parlez-en à votre médecin.

• L'immobilisation partielle : l'attelle ou l'attelle plâtrée font partie des options régulièrement employées. Elles permettent à votre articulation d'effectuer une partie du mouvement et elle ne sont pas nécessairement portées de façon constante. Certains bandages élastiques ou sangles sont aussi utilisés, notamment pour l'épaule et certains cas de fractures de clavicule.

• La réduction interne : lorsque les fragments osseux sont déplacés, il est nécessaire de les replacer dans leur configuration originale, du moins lorsque le contexte le permet. Pour y arriver, le chirurgien orthopédiste utilisera notamment des tiges et des vis. Cette façon de réparer l'os nécessite également une immobilisation partielle ou complète.

• La greffe : il arrive qu'une greffe soit nécessaire (ou un autre type d'intervention) afin de redonner à l'ossature une meilleure forme et de maximiser les propriétés biomécaniques de l'articulation. C'est parfois le cas en présence d'un cancer de l'os.

7 conseils pour mieux guérir d'une fracture

- Au moment de la blessure -

1. Consultez votre médecin le plus rapidement possible après un traumatisme lorsque celui-ci semble avoir blessé un os, une articulation, ou s'il a déclenché une douleur vive.

2. S'il n'y a pas eu de traumatisme (ex. : fracture de stress) mais que vous êtes tout de même aux prises avec une douleur aiguë et subite, apparue sans raison apparente, consultez votre médecin rapidement afin d'obtenir un diagnostic et un plan de traitement.

- Pendant la guérison -

3. Suivez les recommandations du médecin à la lettre. Celles-ci peuvent inclure des contre-indications concernant certains mouvements ou certaines façons de mettre du poids sur la région du corps blessée. Souvenez-vous qu'un retour prématuré à vos activités peut notamment altérer la guérison de l'os et entraîner des séquelles graves, comme de la douleur chronique et une perte de mobilité.

4. Pendant la guérison, prenez soin des articulations qui n'ont pas été blessées ou qui ne sont pas immobilisées par un plâtre, une attelle, ou selon les recommandations du médecin. Dans la mesure du possible, assurez-vous de maintenir leur mobilité, leur force musculaire et stimuler vos capacités cardiovasculaires. Ces conseils doivent être adaptés à vos capacités et ils demeurent valables pour tous les types de conditions physiques, que vous soyez sédentaires ou sportifs, jeunes ou moins jeunes.

5. Si votre fracture concerne un os des membres inférieurs, n'hésitez pas à utiliser une aide à la marche, comme des béquilles ou une canne, même si le médecin vous permet de mettre la totalité de votre poids sur le côté blessé. Il est important d'éviter une boiterie ou un mauvais patron de marche pendant la guérison de votre fracture ; une aide à la marche peut être fort utile à cet égard.

- Après la guérison -

6. Consultez un physiothérapeute afin d'obtenir une évaluation complète et un programme de rééducation, car il est indispensable que vous récupériez complètement vos capacités physiques, comme votre mobilité, votre force et votre équilibre ; des composantes qui ne peuvent être évaluées par une simple radiographie. Le physiothérapeute vous proposera peut-être un programme de réadaptation à faire à la maison ou des traitements de physiothérapie. Vous trouverez un physiothérapeute près de chez vous en consultant le site de l'Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec et de la Fédération de cliniques privées de physiothérapie du Québec.

7. Consultez un ergothérapeute afin d'obtenir une évaluation de vos capacités fonctionnelles, notamment si vous avez subi une fracture à un os de la main. L'ergothérapeute pourra aussi vous aider à adapter votre environnement, que ce soit à la maison ou au travail, dans un contexte ou, malheureusement, des incapacités physiques demeurent présentes après la guérison de la fracture. Vous trouverez un ergothérapeute près de chez vous en consultant le site de l'Ordre des ergothérapeutes du Québec.

Denis Fortier est physiothérapeute et l'auteur du livre 99 façons de prévenir les effets du vieillissement. Denis est aussi présent sur Facebook.

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