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Force ou farce inégalée?

Le Québec-nation vaut et veut un pays et ce ne sera manifestement pas le Canada. Des fédéralistes doivent le comprendre.
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Si le NPD prend le pouvoir à Ottawa, le Québec aura au Conseil des ministres une force inégalée depuis une génération, déclare Thomas Mulcair dans l'édition du mois d'août de la revue L'Actualité. Ce qu'il nous dit, c'est qu'il a besoin d'une nouvelle vague orange au Québec. Et pour y arriver, il tente de recycler l'attrait pour un «French Power» auprès des Québécois.

Mais ceux-ci se souviennent de celui qu'avait réussi à constituer Pierre Elliott Trudeau, à la suite de l'élection fédérale du 18 février 1980 , à laquelle il avait obtenu 74 députés sur 75 en provenance du Québec, et le résultat que l'on connaît. Plutôt que de livrer la marchandise promise lors du référendum qui a suivi, le 20 mai 1980, qu'un Non signifierait un Oui à du changement, ce French Power cautionna la disparition de la nation québécoise de la Constitution canadienne, laquelle, en plus, fut rapatriée unilatéralement sans le consentement du Québec en 1982.

Et ce pouvoir inégalé des Québécois au conseil des ministres engendra donc le consentement à la camisole de force pour notre nation par la provincialisation du Québec, échangée contre l'appui, en pleine nuit, des provinces canadiennes au rapatriement de la Constitution de Londres et à l'inclusion d'une Charte des droits. Ce French Power, loin d'avoir été une force pour le Québec, fut tristement une farce monumentale et inégalée à ce jour.

Depuis, en réponse et pour éviter que se reproduise ce genre de farce, surtout après le deuxième affront de l'échec de Meech en 1990, le Bloc québécois est né dans le but de protéger strictement les intérêts du Québec à Ottawa.

Oui, mais on dira qu'il sera nécessairement dans l'opposition. À cela, il faut répondre que c'est la seule place digne pour un vrai French Power, ce qu'est le Bloc, pour protéger les intérêts du Québec, pris pour l'instant dans un Canada qui persiste par ses politiques et ses valeurs ,tous partis fédéralistes confondus en «bloc canadien», à vouloir le minoriser définitivement.

On en est là. Canada ou Québec ,cette nation doit avoir un pays. Et cela ne peut être que le Québec, car jamais les provinces canadiennes accepteront de rouvrir la Constitution pour y intégrer le Québec en tant que nation avec des pouvoirs conséquents.

Non, monsieur Mulcair, les Québécois savent que ce que vous appelez et espérez, soit une force inégalée, si elle advenait, qui serait une réédition et un cautionnement de la farce inégalée que fut le French Power de Pierre Elliott Trudeau de 1981-1982. Car vous défendez sa Constitution, vous défendez son multiculturalisme, vous défendez les libertés individuelles sans égard aux valeurs collectives des Québécois, en particulier le port du niqab lors de l'assermentation d'une nouvelle citoyenne, et surtout, vous ne proposez rien, absolument rien, pour favoriser la réintégration du Québec dans la Constitution canadienne, dans l'honneur sinon dans l'enthousiasme.

Le Québec-nation vaut et veut un pays et ce ne sera manifestement pas le Canada. Des fédéralistes doivent le comprendre, ils doivent comprendre que seul un gouvernement minoritaire, conservateur ou autre, avec la balance du pouvoir à un Bloc fort ne peut servir les intérêts du Québec à moyen terme, en attendant l'indépendance.

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