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Le Bloc, c'est le refus du Canada

Il se pourrait que le projet souverainiste prenne une toute autre dimension, que les énergies des souverainistes se concentrent exclusivement à désirer un pays pour le Québec et à innover.
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Le Bloc québécois, depuis sa fondation à la suite de l'échec de Meech en 1990, fut le parti politique québécois qui a incarné sur la scène fédérale le refus du Canada qui s'est constitué en 1982 grâce à Pierre Elliott Trudeau et ses députés fédéraux en sacrifiant le concept de nation québécoise et de peuple fondateur, au profit du statut de simple minorité ethnique au Canada.

Ce statut a été maintenu et renforcé par le rejet de l'accord du Lac Meech par les provinces canadiennes, à l'invitation pressante de Pierre Elliott Trudeau et de Jean Chrétien. Ce dernier gratifia plus tard Clyde Wells, premier ministre de Terre-Neuve, d'un baiser pour son excellent travail de saboteur.

Rappeler ces faits est devenu d'un ennui et d'une tristesse car, de plus en plus, nos fédéralistes québécois, tel Philippe Couillard, acceptent ce Canada et ne revendiquent plus rien de fondamental concernant le statut du Québec, pour ne s'en tenir qu'aux «vraies affaires» provinciales.

La présente campagne électorale illustre bien à quel point la défense du Canada d'avant et d'après 1982 est à l'ordre du jour. Jean Chrétien lui-même vient de faire une réapparition soudaine, disant qu'il a honte de Stephen Harper qui, en près de dix ans, a réussi à ternir sérieusement la réputation du Canada dans le monde, donnant ainsi de l'eau au moulin aux libéraux, néo-démocrates, verts, qui scandent en chœur le même slogan: il faut se débarrasser de Harper.

Étrangement, cette honte pour le Canada de Harper, des souverainistes la partagent et veulent y réagir. En conséquence, ils se proposent d'appuyer le NPD et de bouder le Bloc, du moins si l'on se fie aux derniers sondages. C'est ici que les choses se corsent, car un tel appui semble complètement illogique et, surtout, il offrira, politiquement, aux fédéralistes un beau piège à ours qu'ils utiliseront rapidement contre les souverainistes.

En effet, si le vote souverainiste en faveur du NPD se traduisait par l'échec de Gilles Duceppe et du Bloc québécois, voilà qu'à Ottawa nous ne retrouverions que des partis et des députés fédéralistes. Quelle belle victoire ce serait pour le fédéralisme et le Canada de 1982. Enfin, le Bloc étant mort, il serait facile de conclure que les Québécois acceptent maintenant le Canada d'aujourd'hui tel quel, qu'il soit, le 19 octobre, celui de Trudeau, de Mulcair ou même de Harper.

Et en prime, si une telle chose se produit, nos fédéralistes québécois jubileront et voudront croire et, surtout faire croire, que c'est la fin aussi du Parti québécois et du projet souverainiste.

Mais si une telle chose se produit, il pourrait aussi arriver, comme le diraient certains jeunes, qu'il y a «full trop de fédéralistes» et «full trop d'amour pour le Canada».

Mais si une telle chose se produit, il pourrait aussi arriver que le projet souverainiste prenne une toute autre dimension. Par exemple, que les énergies des souverainistes (40%) se concentrent exclusivement à désirer un pays pour le Québec et à innover concernant les moyens pour y arriver, étant donné qu'avec les résultats de l'élection, le Bloc n'existant plus, il n'y aurait plus de temps et d'énergie à perdre à refuser le Canada de 1982, ou encore à souhaiter son amélioration.

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