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Retrait de Rick Santorum. Et maintenant?

Au-delà des considérations partisanes, la lutte entre Romney et Santorum a démontré que le parti républicain est un parti dynamique au sein duquel on débat sur des idées, sur de grandes orientations politiques et sur un mode de gouvernance. Que des candidatures aussi différentes que celles des deux principaux protagonistes puissent avoir eu du succès au sein d'un même parti témoignent de l'ouverture de cette formation politique et de la variété des points de vue qui peuvent y être exprimés.
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Rick Santorum a quitté la course à l'investiture républicaine pendant qu'il en était encore temps. Plutôt que de continuer à jouer les trouble-fête, il a opté pour une sortie honorable, ayant un minimum de conséquences négatives pour son avenir politique. Contrairement à Newt Gingrich, dont la course traîne en longueur, Santorum s'en va sans trop de dettes et en ayant le sentiment du devoir accompli. De plus, il peut légitimement invoquer des motifs familiaux pour son forfait.

Que l'on apprécie ou non les opinions politiques de l'ancien sénateur de la Pennsylvanie, nous devons reconnaître qu'il a su relancer une course rendue moribonde après l'implosion des campagnes d'Herman Cain, de Rick Perry et de Newt Gingrich.

Improbable covainqueur en Iowa, Santorum aura su rallier à sa cause bon nombre de conservateurs républicains, au point de réussir le tour de force de remporter la victoire dans une dizaine d'États américains. En plus d'être solide dans les caucus et les primaires des États du Sud (manque-t-il quelque chose?), il a fait belle figure dans le Midwest industriel, devenant en quelque sorte le porte-parole des travailleurs et des gens moins fortunés.

Le parti républicain peut aujourd'hui remercier Santorum et son opiniâtreté. Sans lui, l'intérêt pour les primaires du parti aurait rapidement diminué au fil d'un couronnement trop aisé pour Mitt Romney. Santorum aura servi à mettre le parti et ses idées de l'avant tout en forçant l'ancien gouverneur du Massachusetts à se dépasser et à s'améliorer.

Un parti qui aime débattre des idées conservatrices

Au-delà des considérations partisanes, la lutte entre Romney et Santorum a démontré que le parti républicain est un parti dynamique au sein duquel on débat sur des idées, sur de grandes orientations politiques et sur un mode de gouvernance. Que des candidatures aussi différentes que celles des deux principaux protagonistes puissent avoir eu du succès au sein d'un même parti témoignent de l'ouverture de cette formation politique et de la variété des points de vue qui peuvent y être exprimés.

Si l'on tient compte de la candidature de Ron Paul, le spectre idéologique est encore plus large. Le parti républicain démontre qu'il n'est pas un groupe homogène, fermé aux différences, comme les démocrates aiment souvent le prétendre. Le parti républicain est essentiellement conservateur et à la droite de l'échiquier politique c'est vrai, mais ce conservatisme prend plusieurs formes et il serait outrancièrement réducteur de croire que tous les républicains sortent du même moule idéologique.

Alors que le parti démocrate articule présentement sa ligne idéologique autour des préoccupations de la Maison-Blanche, les républicains se permettent plus de débats et ils marquent davantage leurs différences.

Faire l'unité

Comme à la suite de toute investiture, il reste maintenant un grand travail d'unité à accomplir pour le candidat gagnant. La vigueur des débats d'hier ne doit pas se transformer en divisions fratricides et Mitt Romney devra s'avérer un véritable rassembleur dès aujourd'hui.

Au premier chef, il devra convaincre une fois pour toutes l'électorat conservateur que sa candidature tient compte de ses préoccupations et qu'il peut porter son message. À ce sujet, un appui sans équivoque de la part de Santorum ne nuirait certainement pas. En second lieu, Romney doit cimenter ses appuis auprès des candidats républicains aux postes de sénateurs et de représentants. Ces gens ont beaucoup à gagner d'une candidature présidentielle forte et vice-versa. De plus, les efforts de financement d'un candidat à la présidence ont plus de chance de succès si l'harmonie règne entre le candidat et le reste du parti. Ce fut un des grands problèmes de John Mc Cain il y a quatre ans, alors qu'il avait tissé peu de liens avec les autres candidats.

Enfin, Romney doit rallier les leaders d'opinion conservateurs qui travaillent dans les médias. À ce chapitre, on peut penser à Sean Hannity, animateur télé à Fox News et au célèbre animateur radio Rush Limbaugh. L'appui de ces leaders d'opinion est essentiel à toute campagne présidentielle républicaine et Romney n'a pas encore réussi à obtenir un appui indéfectible de leur part.

Développer une plateforme

Une fois l'unité du parti recrée, le principal défi de Mitt Romney sera de développer une plateforme électorale cohérente qui sache rallier conservateurs et modérés. Bref, en appeler à la droite et au centre droit.

En ce moment, les analystes parlent beaucoup de la motivation des républicains à vaincre le Président Obama. Il est exact de dire que bon nombre d'électeurs veulent un changement de cap, mais encore faut-il que l'alternative sache se montrer sous un jour favorable en présentant des mesures intéressantes dont le pays a réellement besoin. Provenant du monde des affaires et ayant l'expérience de la gouvernance en tant qu'ancien gouverneur, Romney était de loin le meilleur candidat républicain pour développer un solide plan en ces temps économiques difficiles.

Après avoir débattu de ses idées afin d'avoir l'appui de l'électorat républicain, le candidat à la présidence devra le faire devant la nation américaine tout entière. En maintes occasions, il devra agir en funambule afin d'assurer un équilibre précaire entre séduire l'électorat au sens large tout en satisfaisant la base conservatrice républicaine et s'assurer qu'elle aille voter.

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