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Science, religion et libre arbitre

Religion et sciences: ces disciplines convergent-elles pour prendre contrôle du libre arbitre?
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Man sitting under The Milky Way Galaxy with light on his hands.
bjdlzx via Getty Images
Man sitting under The Milky Way Galaxy with light on his hands.

La science a pour objet d'étudier les lois de la nature afin de s'en faire une conception cohérente. La science pure est fondée sur un système d'axiomes de base. Elle est extrapolée au domaine des sciences appliquées qui tentent de définir un commun dénominateur aux mécanismes qui régissent les phénomènes physiques.

La science appliquée évolue. Lorsqu'un phénomène particulier ne rentre pas dans le cadre d'un principe énoncé, on tente d'en formuler un qui soit plus général encore. Les sciences physiques idéalisent des modèles pour les adapter dans une structure logique et cohérente tout en procédant à des vérifications expérimentales.

Qui plus est, nous savons aujourd'hui combien les concepts scientifiques sont limités par leur anthropomorphisme. Ainsi la théorie de la relativité a mis à jour des concepts nouveaux qui échappent à notre perception du temps et de l'espace. Un peintre qui décrit ce que les choses lui semblent être est probablement moins dans l'erreur qu'un scientifique qui veut savoir ce que les choses sont. En effet, les théories de science appliquée sont élaborées à partir de notions et de données approximatives fondées sur nos sens. Dans chaque science appliquée, il y aurait une part de fiction...

À la recherche d'un absolu

Par la spiritualité, l'être humain aspire à une certaine élévation qui va lui permettre de mettre en perspective tant ses besoins personnels que ses rapports avec autrui. Pour cela, les religions mettent de l'avant un absolu - un axiome - qui est celui de l'Être suprême. Elles rejoignent en un sens les sciences pour lesquelles le principe de causalité est fondamental, car elles proposent une forme de causalité première. La richesse de leurs enseignements au fil des siècles est bien loin d'avoir été tarie. Par des contes, des paradigmes et des lois, les Écritures tentent de confronter l'individu au sempiternel problème du Bien et du Mal, problème qui se rencontre au quotidien et tout au long de l'existence.

Religion personnelle et religion institutionnalisée

Il y a lieu d'établir la différence entre religion personnelle et religion institutionnalisée et de saisir l'importance de l'influence civilisatrice de la religion. Les institutions religieuses ont défini le credo des croyances englobant la compréhension de l'univers et la destinée de l'humanité. Elles ont développé un sens de la communauté, de la solidarité et de la consolation, mais ont également cherché à imposer leur credo religieux. Elles ont souvent eu une influence considérable sur le pouvoir politique en plus d'avoir recours à l'anathème.

Des objectifs différents

Les sciences pures ont tenté de comprendre la nature. Les sciences appliquées tentent de la contrôler et le font avec un succès certain et une finalité discutable. La question pertinente sur laquelle il convient de se pencher est: est-ce que les découvertes scientifiques sont bénéfiques du point de vue éthique et écologique?

Quand bien même qu'un électron pourrait parler, nous ne le comprendrions pas! Les Écritures, elles, parlent à l'être humain en tenant compte de ses dimensions multiples : intellectuelles, affectives et spirituelles toutes incarnées dans l'être de chair et de sang avec sa dimension physique et matérielle. L'objectif fondamental des Écritures - même si certains passages sont réfutables - qui est celui de la morale, du libre arbitre, du pardon et des choix difficiles qu'il faut faire dans la vie.

Le libre arbitre sur la sellette

Admettons pour l'instant que ni la science ni la religion ne peuvent offrir des définitions ou des réponses définitives en regard de l'essence fondamentale de l'univers et de l'humanité et concentrons-nous sur le problème du Bien et du Mal.

La morale religieuse vient offrir à l'homme un idéal de perfection conciliant l'ensemble de ses dimensions, idéal vers lequel il devrait aspirer par ses pensées, ses actes et ses activités. La science évolue pour redevenir révolue dans un cycle sans fin, mais le libre arbitre demeure une constante de l'être humain. Ferions-nous confiance à une prochaine génération de robots qui différencieraient le Bien du Mal et prendraient action après jugement?

À bien y réfléchir, n'est-ce pas justement ce qui est en train de se produire avec les nouvelles technologies informatiques qui réduisent de plus en plus l'interaction entre les humains? Avec les technologies de surveillance et de communication invasives qui alimentent les banques de métadonnées? Avec l'ubiquité grandissante des algorithmes d'intelligence artificielle ? Nous orienterons-nous bientôt vers la justice prédictive et prescriptive et vers le cyberclergé de la justice virtuelle?

À l'heure où le transhumanisme réingénierie littéralement l'être humain pour modifier son affect et augmenter ses capacités physiques, intellectuelles et biologiques, nous orientons-nous vers une humanité dont l'équilibre déjà précaire sera encore plus déstabilisé au point qu'on laissera à la machine le soin de réguler et l'être humain et la société?

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