Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La bombe à retardement des radicaux islamistes

Les chrétiens sont aussi victimes des radicaux de l'EIIL : ils ont le choix entre la conversion, le paiement de la taxe spéciale avec humiliation ou la mort.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Les médias électroniques permettent de visualiser en temps réel des scènes d'horreur inimaginables dans l'esprit de bien des personnes : décapitations publiques, viols, crucifixions, esclavage et même scènes de cannibalisme. Le tout fait au nom de l'islam.

Le Coran accepte la présence d'adeptes des religions du Livre - les Juifs et les chrétiens - pour autant qu'ils soient soumis à une taxe spéciale tout en étant humiliés. Au cours de l'histoire, le statut de dhimmi a longtemps prévalu et été interprété tantôt avec laxisme tantôt avec une rigueur extrême. Par contre, les autres minorités religieuses n'ont quasiment pas droit à l'existence. Cette doctrine prend toute sa force de nos jours dans les territoires conquis par l'État islamique de l'Irak et du Levant (EIIL): les chrétiens d'Irak ont - en principe - droit au statut de dhimmi, et la minorité religieuse des Yazidis considérée comme païenne ne jouit d'aucun droit.

À la suite de l'invasion anglo-américaine de l'Irak, une esquisse de fédération chiite-sunnite-kurde a été mise en place. Or, le sectarisme du premier ministre irakien Maliki, chiite, a aliéné les sunnites. Le retrait - prématuré - des troupes américaines et l'amateurisme de l'armée irakienne constituée pour l'essentiel d'éléments chiites ont frustré la minorité sunnite qui ne s'est pas opposée à l'expansion des radicaux anti-chiites de l'EIIL. Ces derniers se sont emparés d'armements sophistiqués de l'armée irakienne et se livrent à des massacres génocidaires tout en déclarant l'avènement d'un nouveau califat islamique. Chrétiens et Yazidis - il n'y a plus de Juifs dans cette région du monde - écopent de ce sort cruel des islamistes rigoristes de l'EIIL.

Les Yazidis sont des Kurdes non musulmans et comptent près de 700 000 adeptes. Leur religion est syncrétique intégrant les religions du Livre et le Zoroastrisme. Ainsi, le baptême et la circoncision sont pratiqués et la croyance en la réincarnation des âmes fait partie du credo yazidi. Considérés comme incroyants, ils ont été victimes de massacres génocidaires au cours des derniers siècles, y compris de la part de Kurdes sunnites. À la suite de la conquête de leur territoire par l'EIIL, des dizaines de milliers de Yazidis ont trouvé refuge dans le mont Sinjar. N'eût été l'intervention américaine, ils auraient péri de faim et de soif. Quant à ceux qui n'ont pu se sauver, beaucoup ont trouvé la mort. Leurs enfants ont été kidnappés ou tués et leurs femmes ont été vendues en esclaves.

La majorité des chrétiens du Proche-Orient sont dénommés Assyriens et ne revendiquent pas exclusivement l'ascendance aux Assyriens de la Bible. Les chrétiens sont aussi victimes des radicaux de l'EIIL : ils ont le choix entre la conversion, le paiement de la taxe spéciale avec humiliation ou la mort. Près d'un million d'entre eux ont quitté leur terre natale et il ne compte plus que près de 450 000 Assyriens en Irak. Dans les faits, des maisons chrétiennes ont été marquées d'un N (pour Nazaréen, c'est-à-dire chrétien), des propriétés ont été confisquées, des églises ont été brûlées ou converties en mosquées, et des massacres perpétrés.

La reconfiguration des frontières du Proche-Orient à la suite du démantèlement de l'Empire ottoman a ignoré les aspirations nationales des Kurdes (80 millions aujourd'hui) ou même la protection des droits des chrétiens assyriens ou des Yazidis. Depuis la chute de Saddam Hussein, les Kurdes d'Irak jouissent d'une autonomie relative et sont prêts à protéger les minorités chrétiennes et yazidies dans la mesure où leur autonomie en est renforcée.

Dans les faits, l'Occident demeure quasiment indifférent face aux génocides des chrétiens et des Yazidis. Il ne semble pas prendre conscience du danger représenté par les radicaux islamistes qu'ils soient de l'EIIL, du Hezbollah, du Hamas ou de leurs commanditaires.

Il est fort possible qu'une nouvelle génération de djihadistes dont beaucoup proviennent d'Europe et d'Amérique ait recours aux assassinats et au terrorisme hors du Proche-Orient. Des mesures préventives doivent être prises dans l'immédiat avant qu'il ne soit trop tard.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Des réfugiés yazidis dans les montagnes de Sinjar

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.