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«Promesse», de Jussi Adler-Olsen

Si cette sixième enquête du département V demeure une lecture agréable, force est d'admettre qu'il s'agit du plus faible roman de la série.
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Figure de proue du polar danois avec la série Département V, Jussi Adler-Olsen revient avec la dernière enquête du grincheux inspecteur Mørck. Promesse nous promène entre passé et présent et le savoir-faire de l'auteur est indiscutable dans cette intrigue qui juxtapose jalousie, meurtres, sectes et humour, mais allez savoir pourquoi, la sauce ne prend pas.

Toujours aussi bougon, le vice-commissaire Carl Mørck raccroche au nez d'un confrère de l'île de Bornholm qui lui demandait son aide. Une jeune fille a été trouvée morte dans les branches d'un arbre voilà dix-sept ans. À l'époque, la police avait conclu à un accident de la route suivie d'un délit de fuite. Le policier Habersaat est persuadé qu'il s'agit d'une mort suspecte et il aura passé sa carrière à tenter en vain d'en faire la preuve. Au lendemain de son appel de détresse au département V de Copenhague, il se suicide, forçant ainsi Carl Mørck et son équipe à reprendre l'affaire du tout début.

Jussi Adler-Olsen vit un conte de fées avec ses millions d'exemplaires vendus de par le monde. Depuis la parution du tout premier polar de la série, en 2011, le succès ne se dément pas. Cette réussite phénoménale est grandement due aux trois personnages qui forment l'escouade des affaires non classées. On retrouve le généreux, mais oh combien torturé chef, Carl Mørck, toujours prêt à faire une sieste au bureau, mais aussi à aider son prochain. Ses contradictions en font un personnage moderne fort sympathique. Assad, un réfugié syrien avant l'heure, qui traîne un passé trouble, se dévoile d'un roman à l'autre et est la clef de voute de ce département improbable. Et puis l'intuitive Rose, la plus jeune de l'équipe, un peu punk, pleine de revendications et d'inhibition mal contrôlée, trimballe son étrangeté quasi schizophrénique!

Ce drôle de département enquête sans relâche sur des affaires qui datent, soulevant la poussière, faisant surgir des morts et interrogeant le passé. Cette fois, ils sont sur la piste d'un gourou charismatique, Atu, et de sa fielleuse assistante, Pirjo. Les preuves recueillies par le policier décédé pointent dans la direction d'une secte tentaculaire qui adore le soleil et la nature.

Si cette sixième enquête du département V demeure une lecture agréable, force est d'admettre qu'il s'agit du plus faible roman de la série. On imagine bien mal un service de police reprendre une simple histoire de délit de fuite pour en faire une enquête d'envergure, dix-sept ans plus tard. Ce point de départ semble peu vraisemblable, mais on l'accepte tant bien que mal puisqu'il est mené par le saugrenu trio. Par ailleurs, les trop nombreuses digressions de l'auteur font perdre le fil de l'histoire. Le décès d'un cousin de Mørck, suivi de son enterrement, n'apporte strictement rien au récit, tout comme la cueillette de petits fruits de la dangereuse Pirjo semble créée pour remplir de l'espace.

Et puis cette suite sans fin de communautés ésotériques, de mouvements holistiques, de sectes diverses, de centres spirituels et thérapeutiques, bref, de charlatans de la croissance personnelle égrenés comme un chapelet, vient ternir le polar. Ajoutons même à cette litanie une théorie mystique apparentant Jésus à Horus et présentée comme une vérité absolue, alors qu'il ne s'agit, au mieux, que d'une amusante et mystifiante théorie, un canular de plus qui s'ajoute aux infortunes du web et aux comploteurs de toutes allégeances. Il aurait pourtant suffi du sourcillement d'un Carl Mørck pour renvoyer cette idée vers la mer des sarcasmes.

De digressions en invraisemblables, Promesse ne tient pas la sienne et l'intérêt s'en trouve donc réduit à une galerie de personnages magnifiques et fascinants. Un polar pour les irréductibles du département V. Pour ceux qui ne connaissent pas cette série de romans, initiez-vous avec le tout premier polar, Miséricorde, c'est quelque chose!

Jussi Adler-Olsen, Promesse, Éditions Albin Michel. Traduit du danois par Caroline Berg (Den Graenseløse, 2014). Janvier 2016. 649 pages.

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