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Avec des titres tels que,,, vous conviendrez qu'il n'y a pas là de quoi intriguer un amateur de roman noir! Comme il y a un petit peu de préjugés là-dessous, j'ai décidé de plonger dans son nouveau polar,.
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Ça fait quelquefois que je reçois des romans de Lisa Gardner. Jusqu'ici, aucun ne m'avait semblé assez attrayant pour entamer l'œuvre et la terminer. Avec des titres tels que Famille parfaite, Preuves d'amour, Derniers adieux, vous conviendrez qu'il n'y a pas là de quoi intriguer un amateur de roman noir! Comme il y a un petit peu de préjugés là-dessous, j'ai décidé de plonger dans son nouveau polar, Le Saut de l'ange.

Tout commence par un simple accident de voiture. Pour la police, il ne s'agit que d'un virage manqué. Mais la conductrice insiste sur la disparition d'un enfant sur le siège arrière. Est-ce que la petite fille est perdue dans les bois? Aurait-elle été enlevée? Peut-être qu'elle n'existe pas, d'autant plus que l'automobiliste dégage une forte odeur d'alcool. L'histoire est embrouillée. Qui est la victime? Est-ce que cette sortie de route cache un crime? Comme s'il se trouvait dans un palais des glaces, les policiers hésitent devant le chemin à suivre.

Me voici donc devant un classique suspense psychologique, l'embranchement le plus fragile du polar. L'intrigue repose presque toujours sur des a priori un peu vains, mais il faut y croire; autrement, c'est la débandade. Par ailleurs, les faits foisonnent de contresens qui la plupart du temps me font décrocher. Vous devinez que ce n'est pas mon genre de prédilection.

Dans Le Saut de l'ange, les invraisemblances ne sont pas trop manifestes; l'auteure est maligne. Il y a un accident peut-être causé par une maladresse au volant, ou par l'abus d'alcool, ou par une influence extérieure. Il y avait, en apparence, un autre passager à bord, jusqu'à ce que le conjoint assure que le couple n'a pas d'enfant. Tout cela semble captivant. Et puis pour corser le réalisme, l'auteure s'amuse à introduire des commotions cérébrales multiples subies par la dame, qui altèrent ses souvenirs. Son mari ment ou cache bien son jeu. Serait-il coupable de tentatives de meurtre? L'intrigue commence à déraper.

Tout le roman tient dans la recherche de cette vérité caviardée à répétition. Bien vite, la présence de l'enfant n'est plus le moteur de l'histoire. Mon intérêt se fragmente petit à petit. Cette impression pénible qu'on me prend par la main et que l'on ne me montre que ce que l'auteur choisit de dévoiler m'irrite. Je sais que c'est le jeu, mais il n'y a plus de gamin en moi pour jouer à la cachette! Par ailleurs, si jusqu'ici le suspense est passable, il devient grotesque alors que des erreurs grossières sont introduites par l'équipe d'enquêteurs.

Que Lisa Gardner s'amuse à flouter la vérité, c'est une chose, mais que toutes ces demi-vérités, ce tissu de mensonges, cette aliénation, ces faux-semblants reposent sur des policiers qui oublient de contrôler les identités de chacun, qui omettent de vérifier les empreintes digitales, qui font des erreurs de débutants sans lesquelles il n'y a pas de suspense, là le jeu n'est plus juste facétieux, il est malhonnête.

Dans Le Saut de l'ange, les policiers sont des abrutis. Sans leur stupidité, il n'y a ni roman ni intrigue. Il n'en reste qu'une bagatelle déloyale.

Sur les tablettes

La Mort nomade de Ian Manook (Éditions Albin Michel)

Usé par des années de lutte stérile contre le crime, l'incorruptible commissaire Yeruldelgger a quitté la police d'Oulan-Bator. Plantant sa yourte dans les immensités du désert de Gobi, il a décidé de renouer avec les traditions de ses ancêtres. Mais sa retraite sera de courte durée. Deux étranges cavalières vont le plonger bien malgré lui dans une aventure sanglante qui les dépasse tous. Éventrée par les pelleteuses des multinationales, spoliée par les affairistes, ruinée par la corruption, la Mongolie des nomades et des chamanes semble avoir vendu son âme au diable!

Lisa Gardner, Le Saut de l'ange, Éditions Albin Michel. Traduit de l'anglais par Florianne Vidal (Crash & Burn, 2015). Janvier 2017. 468 pages.

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