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Blitz de polars!

Je vous fais ici un compte rendu de plusieurs polars que j'ai lus tout au long de cet été qui se termine...
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Voilà! C'est déjà la rentrée... je n'ai pourtant pas encore trouvé le temps de sortir.

Je vous fais ici un compte rendu de plusieurs polars que j'ai lus tout au long de cet été qui se termine... L'été c'est la période des vacances, c'est aussi le temps de voyager. C'est un peu ce que les polars qui suivent représentent : des voyages. De Venise à Tucson, en Arizona, de Johannesburg à New York sans oublier cette chère Écosse...

J'espère que vous y trouverez votre compte.

Une victime idéale, de Val McDermid

Les personnages récurrents de l'auteure écossaise sont de retour, mais le temps n'arrange rien. Ils prennent de l'âge et des rides. Les multiples aventures précédentes ont laissé des traces, si bien que Carol Jordan s'est définitivement brouillé avec son compagnon, le profileur Tony Hill. Elle a quitté la police, mais lorsque Tony est accusé de meurtres, elle se met à remuer ciel et terre pour le faire relaxer. Elle ne croit pas à sa culpabilité, même si les victimes sont ses sosies.

Un autre polar digne de mention de la reine du suspense, auquel j'ajoute, comme il se doit, un petit bémol. Le manichéisme des personnages commence à m'irriter. Dans Une Victime idéale, tous les hommes sont des crapules; même lorsqu'une femme accède à un poste supérieur, elle se transforme en hommasse. On sent bien que la passionnante auteure à des comptes à régler avec la gent masculine, et ça transpire un peu lourdement. Ceci dit, ce n'est pas assez grave pour éteindre tout intérêt, ça ne fait que le ternir, un peu.

Un Homme à terre de Roger Smith

Suite à de tragiques événements, John et Tanya ont fui l'Afrique du Sud pour s'installer dans le désert de l'Arizona. John veut divorcer, mais son épouse refuse obstinément. Pour régler le conflit, des tueurs sont engagés. Lorsqu'ils envahissent le domicile du couple, un événement fortuit va tout faire déraper.

Roger Smith ne fait pas dans la dentelle, et ce nouveau polar est une continuité qui lui ressemble assez! Un huis clos complètement gore réinventant à la fois la torture et les souffrances. Le roman semble écrit avec une scie sauteuse et peint un univers noir, glauque et dégoutant. Le récit est un habile montage entre des scènes antérieures se déroulant en Afrique du Sud et des moments plus contemporains, ce qui crée à la fois un rythme et du suspense. Sans ce montage non linéaire, il n'y aurait que du sang, une piscine de sang, avec des morceaux de chair et bien peu de délicatesse. Âmes sensibles, abstenez-vous!

Dodgers de Bill Beverley

Ce polar anarchique raconte la chevauchée sauvage d'un groupe de quatre jeunes afro-américains qui doivent se rendre de Los Angeles jusqu'au Wisconsin pour assassiner un juge qui cherche à détruire leur gang de rue. L'étrange quatuor va vivre de nombreuses aventures avant de pouvoir accomplir cette mission. De chasseurs, ils vont bientôt se retrouver proies.

Dodgers est le premier polar de Bill Beverley, et bien qu'il possède d'indéniables qualités telles que le sens du rythme et du suspense ainsi que l'art de créer des retournements de situations imprévisibles, l'ensemble du récit repose sur un postulat difficile à avaler : le personnage principal, le jeune East, à peine quinze ans, est un adolescent qui n'a d'autres connaissances que celles de la rue. Sans culture ni éducation, il semble posséder une intelligence ancestrale. Il est charismatique, débrouillard et ses réflexes intellectuels lui sauvent la vie à plusieurs reprises.

Un tel prodige, de cet âge, de ce milieu, fait en sorte que j'entends la voix de l'auteur à travers lui, mais autrement, allez, cette virée pleine de rebondissements mérite votre attention!

L'Envers de l'espoir de Mechtild Borrmann

Un autre petit périple ici, mais cette fois un peu plus lourd que les autres. Nous sommes dans la zone interdite de Tchernobyl, plusieurs années après la catastrophe nucléaire, Valentina est retournée vivre dans son village abandonné. Elle écrit un journal intime dans l'espoir que sa fille disparue revienne un jour pour le lire. L'Ukraine ne donne pas beaucoup d'espoirs aux jeunes étudiants qui quittent vers l'Allemagne et, souvent, disparaissent dans les milieux de la prostitution. Un policier tente de démonter les fils de cette contrebande humaine alors qu'un vieux fermier allemand, venu en aide à une jeune femme en fuite voit sa vie basculer.

Ce polar entremêle plusieurs histoires et pourraient devenir difficile à suivre s'il n'y avait pas ce rythme tout en langueur qui laisse le temps de respirer, bien que les odeurs soient ou fétides ou irrespirables. Un polar radioactif dans une zone d'exclusion, une vie apocalyptique que l'on connait bien peu. Un petit voyage pour les aventureux!

Le Démonologue d'Andrew Piper

Le professeur Ullman, grand spécialiste de la littérature satanique est invité à se rendre à Venise pour rencontrer un homme que l'on dit possédé du diable. Les forces du mal n'avaient pas prévu qu'il filmerait la rencontre et font ce qu'ils peuvent pour récupérer la vidéo. Sa petite fille se jette alors du toit de l'hôtel, forçant le professeur à faire une sorte de pacte avec le diable pour la retrouver.

Je suis loin d'être un connaisseur en romans fantastiques, mais celui-ci m'a paru original et terrifiant. Un petit périple vers le côté obscur de l'enfer!

Val McDermid, Une Victime idéale, Éditions Flammarion. Traduit de l'anglais par Perrine Chambon et Arnaud Baignot (Cross and Burn, 2013). Juin 2016. 441 pages.

Mechtild Borrmann, L'Envers de l'espoir, Éditions Du Masque. Traduit de l'allemand par Sylvie Roussel (Die andere Hälfte der Hoffnung, 2014). 2016. 282 pages.

Bill Beverley, Dodgers, Éditions Seuil policiers. Traduit de l'anglais par Samuel Todd (Dodgers, 2016). Juin 2016. 338 pages.

Andrew Piper, Le Démonologue, Éditions L'Archipel. Traduit de l'anglais par Frédéric Brument (The Demonologist, 2013). Juin 2016. 295 pages.

Roger Smith, Un Homme à terre, Éditions Calmann-Lévy. Traduit de l'anglais par Estelle Roudet (Man Down, 2014). Mars 2016. 311 pages.

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