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Avons-nous trop d'électricité?

Le Québec a choisi l'hydroélectricité parce qu'elle est une source énergétique avantageuse, renouvelable, propre, fiable et peu coûteuse à produire. Il a aussi toujours planifié l'ajout de nouvelles capacités de production pour éviter les déficits d'électricité. À partir de 2020, le Québec s'approchera de l'équilibre entre l'offre et la demande.
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Beaucoup d'observateurs ont commenté les coûts rattachés aux surplus d'électricité.

Or, cette situation offre également sa part de bénéfices pour le Québec, notamment par le potentiel qu'offre cette marge de manœuvre énergétique de saisir de nouvelles occasions d'affaires, mais surtout par des coûts évités qui pourraient être liés à une situation de déficit énergétique, beaucoup plus problématique que la situation actuelle.

Un déficit d'énergie électrique aurait sûrement été plus coûteux qu'un surplus équivalent. Pour compenser un déficit, la société d'État aurait pu s'approvisionner à partir des réseaux voisins, mais cette électricité, surtout en période de pointe, n'est pas bon marché. À titre d'exemple, en janvier dernier, l'électricité en provenance de New York se vendait en moyenne 26 ¢/kWh et celle en provenance du Vermont 37 ¢/kWh (à titre de comparaison, le dernier projet hydroélectrique québécois La Romaine aura un coût de revient de 5,9¢/kWh).

Une autre option serait de mettre en service une ou des centrales au gaz puisqu'elles se construisent rapidement. Toutefois, en raison de leurs fortes quantités d'émissions de GES, de telles centrales sont généralement peu appréciées de leur voisinage.

Aussi, une situation de déficit d'électricité ne permettrait pas à Hydro-Québec de tirer tout le potentiel commercial des marchés d'exportation. En 2013, Hydro-Québec a vendu pour plus d'un milliard et demi de dollars en électricité sur les marchés extérieurs, soit une hausse de 28 % par rapport à 2012. Il y aurait donc une perte de richesse pour la société.

La phase 1 de la Baie-James : de surplus à richesse collective

Le Québec n'en est pas à sa première expérience en matière de surplus. L'entrée en service de la phase 1 de la Baie-James à créé d'immenses surplus au début des années 80, en pleine période de récession. Nombreux ont été les détracteurs de ce projet. Pourtant, ce fut un coup de maître pour le Québec. Ce complexe produit de l'électricité à un coût bien inférieur à 3 ¢/kWh, une situation parmi les plus enviables au monde. La Baie-James fait maintenant partie des éléments structurels de la compétitivité québécoise. Notre industrie de la métallurgie s'est essentiellement bâtie sur l'avantage que lui procurait le faible coût de l'électricité.

Moins importants que les surplus observés en 80, ceux d'aujourd'hui donnent encore au Québec la marge de manœuvre nécessaire pour saisir les occasions d'affaires en matière d'investissements, que ce soit dans le cadre du Plan Nord, de l'électrification des transports, d'exportation d'électricité ou autre.

Le Québec a choisi l'hydroélectricité parce qu'elle est une source énergétique avantageuse, renouvelable, propre, fiable et peu coûteuse à produire. Il a aussi toujours planifié l'ajout de nouvelles capacités de production pour éviter les déficits d'électricité. À partir de 2020, le Québec s'approchera de l'équilibre entre l'offre et la demande. Pour éviter une situation de déficit d'électricité, il est déjà temps de planifier pour l'avenir. Rappelons-nous que la mise en service d'un grand projet hydroélectrique demande un temps considérable. De la planification jusqu'à sa mise en service, il peut s'écouler 15 ans et même plus.

Au regard de la rentabilité, l'hydroélectricité offre une durabilité étonnante pour l'investisseur malgré les surplus occasionnels. Un investissement doit créer de la valeur à l'intérieur d'une période de temps limitée. La durée de vie d'une infrastructure hydroélectrique dure tellement longtemps qu'une société peut en espérer des retombés pour de nombreuses générations... ce qui devrait être pris en compte dans le présent débat.

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