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Bienvenue dans l'univers des nonos

Le premier ministre a commis un faux pas en s'abaissant à utiliser la rhétorique de base d'à peu près tous les détracteurs en 2018 : le dénigrement pour imposer son opinion.
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Le premier ministre Trudeau a osé qualifier le groupe la Meute de nonos.
Mathieu Belanger / Reuters
Le premier ministre Trudeau a osé qualifier le groupe la Meute de nonos.

Le premier ministre Trudeau a osé qualifier le groupe la Meute de nonos, attirant évidemment la colère de ce dernier, par l'intermédiaire de ses membres. Colère justifiée? Faux pas premier ministériel? Bienvenue dans l'univers des nonos...

Depuis le début des temps et encore plus depuis l'arrivée des réseaux sociaux, on est tous le nono de quelqu'un. Trudeau est le nono d'Andrew Scheer qui lui, est le nono de Jagmeet Singh, qui lui est le nono de tous ceux qui n'ont jamais vu un turban de leur vie ailleurs que dans un des contes des mille et une nuits. Richard Martineau et Sophie Durocher sont les nonos de Guy A. Lepage... et vice versa, les pétrolières sont les nonos du Parti vert... on pourrait passer la journée à trouver les un et leur contraire.

Le premier ministre a commis un faux pas en s'abaissant à utiliser la rhétorique de base d'à peu près tous les détracteurs en 2018 : le dénigrement pour imposer son opinion.

Aujourd'hui, vous n'êtes pas d'accord avec quelqu'un? Facile, vous le plantez. Ce sera sa coupe de cheveux, sa voix nasillarde, la fois où il a pété la balloune il y a 25 ans, tout sera bon pour le détruire, car pourquoi perdre son temps à débattre des idées et tenter de faire gagner la sienne par des arguments intelligents quand on peut juste passer quelqu'un au « shredder » ? On le voit de plus en plus dans les campagnes électorales où les scandales et les rumeurs monopolisent l'attention face aux programmes et aux idées. Ça fait longtemps que les politiciens ont compris que les gens ne veulent pas réfléchir, ils veulent s'émouvoir. Pour les impliquer, pas le choix de se mettre à leur niveau.

Ce standard a fait depuis son chemin dans la vie de tous les jours grâce aux réseaux sociaux, ces derniers devenant une véritable cour d'école où d'immatures « va chier », « mange de la marde », « maudite tapette », « crisse de folle », « grosse torche », « t'est laitte » pullulent comme le troupeau de moutons qu'est leur porte-voix.

Je lis les commentaires dans mes collaborations ici et je n'en reviens pas. Le niveau de langage est bas et mesquin. Une société de frustrés, de gens pas de vie, mais enragés après celle-ci. Tu ne peux pas écrire ça et être bien. Et au lieu de tenter d'apaiser le tout, plusieurs médias capitalisent sur cette révolte en entretenant les chicanes, les controverses, en laissant en ligne des commentaires qui n'ont pas leur place... n'importe quoi pour vous conserver en ondes.

Au bout du compte, qu'est-ce que ça donne? Un premier ministre, à l'image de son peuple, qui, au lieu de se dire préoccupé par des mouvements de droite comme la Meute, des groupes qui divisent plus qu'ils unissent et qui entretiennent la méfiance à l'égard de ce qui n'est pas comme eux, les traite de... nonos.

Et comme si on n'était pas rendus assez « bas », la Meute réplique, ridiculisant ceux du premier ministre.

Je disais ceci, lors de ma participation aux célébrations commémorant le premier anniversaire de la tuerie de la grande Mosquée de Québec en fin de semaine : « Je nous souhaite tous la paix, mais davantage de trouver celle-ci au fond de nous-même. Car quand on est en paix avec soi, on est en paix avec les autres ».

Bonne journée là...

Avril 2018

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