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Parfois, il n'y a pas de hasard: vapoter, c'est fumer.
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À l'intérieur du bar du coin pour éviter de respirer la saloperie secondaire des fumeurs en terrasse, vous discutez avec les copains. Soudain, sur un tabouret voisin, quelqu'un tète furtivement un mix de propylène glycol, glycérine végétale, nicotine, arômes, etc. Bref, une cigarette électronique. Puis, rassasié pour quelques minutes, expulse une boucane blanche truffée de nanoparticules inflammatoires reliées à l'asthme, l'AVC, le malaise cardiaque et le diabète ainsi que des solvants transformés en carbonyles bourrés de cancérigènes tels la formaldéhyde et l'acétaldéhyde. Et le tout, livré à quelques centimètres de votre prise d'air...

À part tousser furieusement ce que vous venez de respirer involontairement, vous faites quoi ?

Vous évitez, vous faites semblant de ne rien voir, même si la gorge vous picote. Vous calez votre drink et levez l'ancre, convaincu que ce cryptofumeur est déjà en phase de déni tabagique avancée après avoir avalisé l'argumentaire marketing de l'industrie du tabagisme. Pour ce cryptofumeur, vapoter est devenu sa cause, son affirmation de soi, son droit incontrariable... et une planche de salut tabagique inespérée qu'il ne lâchera pas aisément.

Mais éviter, c'est pissou. Ça fout en l'air des années de tiraillements médico-éthico-légaux pour décrire le tabagisme : un suicide à retardement. Un recul garanti vers l'époque récente où respirer signifiait fumer.

Alors vous foncez : «Le bar est non-fumeur, mais pas la terrasse. Vapoter pollue l'air de tout le monde à l'intérieur. Vapoter, ce n'est peut-être pas fumer, mais les risques pour la santé restent là... Si vapoter ce n'est pas fumer, pourquoi payer pour de la boucane ? Si vapoter c'est fumer, c'est illégal à l'intérieur...»

Expérience faite : cause plaidée, peine perdue et à vos risques : Une réplique condescendante du style pôv'plouc : «La vapeur inhalée n'est pas un gaz toxique; ce qu'on exhale n'est pas de la fumée secondaire de cigarette, mais une brume aromatique inoffensive... Même que vapoter aide à combattre le tabagisme.» Une invitation à vous mêler de vos affaires (même si l'air ambiant, c'est «vos affaires»), accompagnée d'une offre à peine ou pas du tout voilée de claque sur la gueule. Une supplique au barman pour qu'il interrompe votre harcèlement. Ou toutes ces réponses... Peu importe le sexe de votre vis-à-vis outré par votre impertinence.

Mais alors, que faire du «singe Tabac» revenu par la porte arrière ?

Le barman le confiera à son proprio qui s'en remettra à la gouverne du moment vers un comité d'experts... Ad nauseam...

Entre-temps, les vapoteux nous auront reculés vers le futur intérieur où respirer, c'est vapoter un peu.

En juillet dernier, Reynolds American Inc. dont une filiale est R.J. Reynolds Tobacco Company, a acquis Lorillard Inc., troisième cigarettier aux États-Unis, pour 27,4 milliards U$; puis a revendu à Imperial Tobacco, quatrième cigarettier américain, les marques KOOL, Salem, Winston, Maverick ainsi que les cigarettes électroniques blu eCigs, pour 4,4 milliards U$. L'objectif de Imperial Tobacco : tripler sa part du marché américain de cigarettes traditionnelles et électroniques. Parfois, il n'y a pas de hasard : vapoter, c'est fumer.

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