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Pour les 55 et plus, outre la santé, le premier passage obligé sera financier. Sans relève suffisante au financement, les régimes de retraite risquent les faux bonds. Les démographes avaient-ils prévu la pilule, la débandade religieuse, les coûts d'éducation à l'ère du savoir ?
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29 octobre 1998 : l'astronaute John Glenn retourne dans l'espace !

À 70 ans, Glenn appartient à la génération silencieuse qui pave la voie aux baby-boomers et aux progrès de l'économie du savoir, accroissant du coup l'espérance de vie des 55 ans et mieux.

Les frétillements romantiques qu'entraînent la victoire des Alliés sur l'Axe Hitler-Mussolini-Hirohito, entre 1946 et 1964, provoquent des effets collatéraux : au moins 5 millions de boomers au Canada et 75 millions aux États-Unis qui ont aujourd'hui entre 68 et 50 ans.

Ce courant-jet grisonnant traverse actuellement la première «zone de maturité» de l'histoire humaine...

Que faire de cette nouvelle longévité ?

Avec quoi les baby boomers fabriqueront-ils leur troisième (65 à 80 ans), voire quatrième âge (80+), qui s'aboutent à ceux de formation, et de travail/famille : retourner à des carrières-études, réaliser projets-passions ou des engagements sociaux utiles... ou voyager-fainéanter-magasiner à perpette ?

Un peu de tout ça, probablement.

Tout ne sera pas rose bonbon

Pour les 55+, outre la santé, le premier passage obligé sera financier. Sans relève suffisante au financement, les régimes de retraite risquent les faux bonds. Les démographes avaient-ils prévu la pilule, la débandade religieuse, les coûts d'éducation à l'ère du savoir ?

Des entreprises délestent leurs régimes à prestations déterminées. Les gouvernements peinent à boucler leurs fins de mois. La pyramide d'âge bascule. L'épargne stagne. Le recours au crédit explose alors que les hypothèques inversées liquident les escarcelles des 55+ pour les expulser du rôle foncier. Une fois régimes et épargnes à sec, la dépendance intergénérationnelle deviendra l'ultime bouée pour empêcher les aîné(e)s de couler entre les mailles du filet social, vers l'indigence, l'esseulement, l'incapacité fonctionnelle, etc.

À la recette d'insouciance de «Liberté 55», on devra probablement ajouter une pincée d'implications sociales et d'actions intergénérationnelles.

Des solutions intergénérationnelles ?

Peut-on sérieusement envisager des solutions intergénérationnelles alors que les X, Y, et Z brûlent de poser quelques colles-pièges aux baby-boomers, malgré les réponses aux questions avancées récemment par L'Actualité ?

Q : Les Boomers ont-ils eu la vie aussi facile que les clichés souhaitent la caricaturer ?

R : Pas sûr.

Q : Les 55+ ont-ils donné aux suivants, les jeunes d'aujourd'hui, pour qu'ils l'aient moins dure qu'eux ? R : Le plus souvent, oui.

Q : Est-ce que les Boomers vont s'esquiver de table en laissant l'ardoise pleine ?

R : Les sommes sur l'ardoise ont aussi payé ce dont les générations suivantes vont profiter... si notre échafaudage socioéconomique chambranlant ne nous tombe pas sur la gueule entre-temps.

Des fractures intergénérationnelles

Nos générations s'enchainent à la queue-leu-leu, mais sans vraiment se connaître, ou pire, en s'ignorant carrément, les yeux rivés sur leurs i-phones. Sans passerelles ni interactions intergénérationnelles, les tendances risquent de s'enligner sur encore plus de division et d'isolement, sinon sur des fractures intergénérationnelles...

À moins qu'on détecte des indices de changements de cap chez les baby-boomers qui, admettons-le, n'ont jamais vraiment attendu qu'on leur brasse la cage ou leur tienne la main pour avancer leurs pions...

Une période de retraite aussi longue que celle du travail

Initialement conçue comme un court répit avant le grand repos, la retraire signifie pour d'aucun, la délivrance ultime succédant à aux dates barrées d'un X sur le calendrier de la shoppe. Pour d'autres, c'est la chute dans le vide de sens, la perte de statut, de revenus, de la sécurité des habitudes et des copains de travail, le retrait final de leur «vie active».

Retirer l'aspect «retrait» de la retraite

Indices prometteurs : certains baby-boomers s'adaptent et reconstruisent le troisième âge. Au-delà de Liberté 55, ils explorent d'autres champs d'intérêt, s'impliquent socialement pour le plaisir d'être utiles, se réinventent en partage plutôt qu'en solo, pour fuir l'isolement et l'ennui.

Des baby-boomers compétents et motivés commencent à réintégrer le marché du travail, avec ou sans solde, par goût ou nécessité, souvent dans un domaine nouveau pour rester connectés, allumés et en poursuite de petits bonheurs utiles à la santé mentale.

Pour joindre l'utile à l'agréable, des baby-boomers encore verts tâtent même des affaires, mais surtout du bénévolat, pour explorer de nouveaux horizons de retraite active où investir leurs rêves, expériences et expertises, en échange des plaisirs de l'implication et de l'entraide.

Bleu-Blanc-Zèbre s'inscrit dans cette veine : http://bleublanczebre.fr/

Ainsi, peut-être et à plus ou moins long terme, les interactions générationnelles s'orienteront vers l'indépendance d'esprit et l'autonomie d'action, diminuant d'autant les aléas de la dépendance au profit d'interdépendances à bénéfices mutuels.

Les baby-boomers continuent de donner aux suivants

Accompli à coups de milliers de millions d'heures-aîné/es, le bénévolat nord-américain vaut l'équivalent de 50 milliards $CND au Canada, et de 175 milliards U$D aux USA.

Les boomers-parents ont investi en moyenne 72,500 $ sur 18 ans, excluant rides et nuits blanches, pour amener Rejeton jusqu'à son premier carré rouge, vert... ou noir du mortier universitaire.

La valeur estimée de l'héritage des retraités québécois de 57 à 66 ans, dépasserait les 150 milliards $.

Mais qu'en restera-t-il une fois traversés les coups-de-pouce financiers aux proches, Liberté 55, un fisc confiscatoire, les flambées de coûts de vie, les vacances dans le sud, les hypothèques inversées ou pas, les souffrances aux comptes de crédit ou d'Hydro, etc. ?

Difficile à dire, mais, à la lumière de ce qui précède, une question demeure...

L'histoire des boomers...on connaît ?

«Trop tôt» nous avertissent les historiens, même pour commencer à dépister, peut-être à plusieurs mains, les épisodes historiques des baby-boomers...

Ne serait-ce que pour se donner un peu de recul sur leurs parcours et leurs apports. Pour placer dans l'espace nuagique un hyperlien reliant héritiers à leur héritage de valeurs. Pour rire ou pleurer de leurs modes, modèles, défis, succès et échecs. Ne serait-ce enfin que pour éviter l'oubli identitaire qui nous pousse, trop souvent, à tourner en ronds, à la recherche de qui nous étions avant de (re)devenir qui nous sommes censés être devenus...

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Avril 2018

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