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À quand le virage santé dans les pharmacies?

Pour accéder à son pharmacien et ses médicaments d’ordonnance, il faut généralement traverser une abondance de croustilles, de biscuits, de friandises et de boissons sucrées.
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L'offre alimentaire disponible dans la plupart des pharmacies a de quoi faire sourciller. Pour accéder à son pharmacien et ses médicaments d'ordonnance, il faut généralement traverser une abondance de croustilles, de biscuits, de friandises et de boissons sucrées. Non seulement ces aliments camelotes sont offerts dans la pharmacie, mais ils sont aussi mis en valeur par différentes stratégies de marketing. Il n'est pas rare que des produits alimentaires ultratransformés, comme les boissons sucrées, fassent l'objet de rabais alléchants, surtout si on les achète en grandes quantités. On retrouve aussi des bonbons à profusion à la caisse et des présentoirs colorés attirant les enfants. Des affiches « Gâtez-vous! » encouragent même leur consommation dans certaines pharmacies. En somme, paradoxalement, des produits à haute teneur en sucre, sel et gras saturés, dont la consommation est associée aux maladies chroniques, côtoient des médicaments qui sont censés traiter ces mêmes maladies.

Heureusement, l'Ordre des pharmaciens du Québec s'est récemment prononcé en faveur d'une plus grande implication de ses membres dans la promotion d'une saine alimentation. La prise de position de l'Ordre est claire : elle invoque les responsabilités professionnelles des pharmaciens et leur demande d'user de leur influence pour que l'offre alimentaire soit plus cohérente avec leur mission.

Un grand ménage s'impose!

En prenant position, l'Ordre rappelle le rôle de promoteurs de santé qu'ont les pharmaciens auprès de la population. Cet appel à la cohérence n'est pas sans rappeler l'interdiction de la vente des produits du tabac dans les pharmacies dans les années 90. Aujourd'hui, on imagine difficilement qu'il était possible d'acheter un paquet de cigarettes à la pharmacie, compte tenu des effets dévastateurs et connus du tabac sur la santé.

Or, la consommation régulière de boissons sucrées a aussi des conséquences néfastes sur la santé physique et dentaire, qui sont clairement démontrées par la science, tout comme celle d'aliments ultratransformés. Pourtant, chaque semaine les circulaires des pharmacies en font la promotion à très bas prix pour en stimuler l'achat.

La réflexion de l'Ordre se fait non seulement sur le rôle des membres, mais aussi sur la grande accessibilité des produits alimentaires de piètre qualité nutritionnelle.

La réflexion de l'Ordre se fait non seulement sur le rôle des membres, mais aussi sur la grande accessibilité des produits alimentaires de piètre qualité nutritionnelle. Les modèles d'affaires des pharmacies sont variés et il arrive que les pharmaciens ne contrôlent pas l'aile commerciale, qui relève souvent de grandes bannières d'épicerie (mais dont le pharmacien propriétaire reçoit une part des profits). L'Ordre suggère aux membres étant dans cette posture de discuter avec ces bannières pour explorer les possibilités d'une offre alimentaire en adéquation avec de saines habitudes de vie. Dans la foulée, il félicite les pharmaciens ayant réussi à restreindre l'offre de produits alimentaires considérés malsains.

Des modèles inspirants

Dans un contexte où l'obésité et les maladies associées à une alimentation sous-optimale sont omniprésentes, ce type de mouvement ne peut être qu'applaudit. Ce nouvel engagement de l'Ordre des pharmaciens du Québec envers la promotion de la saine alimentation est encourageant. Il ne reste qu'à espérer que les pharmaciens y répondront et parviendront à transformer leurs pharmacies.

Cela semble possible. En 2017, des bannières comme Familiprix et le Groupe Uniprix ont annoncé qu'elles essayaient un « nouveau concept » dans un petit nombre de succursales pour bonifier l'offre alimentaire existante ou carrément éliminer cette dernière, qui n'est pas liée à la mission des pharmacies. En plus d'améliorer les milieux de vie des citoyens, il est fort possible que ce virage santé s'avère payant, notamment pour les consommateurs souhaitant éviter les lieux qui stimulent les achats impulsifs et les crises des enfants à la caisse.

L'heure du grand ménage a sonné!

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