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L'idée de faire de la politique autrement, positivement, de façon constructive, c'est possible au Québec. Si et seulement si on se donne la chance de se remettre en question et d'accepter le débat.
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J'ai toujours franchement mieux tenu un discours écrit que verbal. C'est peut-être pourquoi je continue d'entretenir ce blogue avec des réflexions sur un quotidien parfois trop banal. Ça force à penser et à structurer sa propre pensée. J'apprécie l'exercice d'abord pour moi-même, bien franchement.

On m'a souvent dit, notamment des membres de famille (maintenant plutôt étrangers), que je n'étais pas assez mature pour commenter publiquement l'actualité. J'ose croire qu'ils avaient tort de lancer pareilles affirmations. Sans le savoir, ils m'ont amené à me faire la promesse de ne jamais prendre rien pour acquis, d'oublier le « catégorisme » politique, et de me prêter continuellement à l'exercice de remoduler ma propre pensée.

Ainsi, il y a de cela quelques semaines, j'ai décidé de partir confronter mes idées dans un cadre politique proposé, un terrain qui m'était encore inconnu. Celui de repenser le Parti québécois, sous un mandat que Paul Saint-Pierre Plamondon s'est plus ou moins lui-même donné après la course à la chefferie.

Je vois déjà les grandes interventions, les critiques fuser de toute part, le sentiment crié d'un déjà vu, d'une discussion qui ne sert à rien. Un cynisme politique nourri par certaines voix qui s'affirment trop fort dans les médias sociaux, mais qui sont étrangement silencieuses dans les vraies arènes.

Tous les ambassadeurs de cette initiative « Oser repensez le PQ » pourraient se justifier du pourquoi du comment. Sur cette trentaine de personnes, plusieurs ne s'affilient même pas au Parti québécois en soi, et se détachent même des erreurs grossières commises dans le passé.

Mais il y a là la volonté commune de se vouer à un exercice que l'on fait trop peu : celui de construire et déconstruire ses idéaux politiques. Celui d'apprendre à accepter de se remettre en doute, pour mieux structurer ses idées et identifier ses valeurs. De s'opposer à ses amis de façon constructive. D'aller puiser à même son réseau. Dans un contexte ouvert, franc, respectueux.

Et c'est ce qu'on a fait il y a quelques jours, quand j'ai réquisitionné l'appartement d'un ami pour y tenir une première discussion. Autour de la table, une majorité de non partisans du PQ. Des progressistes, certes, mais qui ne se reconnaissent pas du tout dans ce qu'est devenu le PQ. On a parlé de Lisée (et de ses grandes sorties sur les pitbulls et Bernie Sanders), de René Lévesque, d'identité culturelle, des politiques yo-yo que le parti a mis de l'avant, de l'échec qu'était la charte pour notre génération, du manque d'inspiration vers le possible. Mais on a aussi discuté de solutions, de projets de société communs, de cohérence.

On n'a certainement pas changé le monde. Mais l'exercice en valait le coup. C'était courageux de se mettre aussi à nu au niveau de ses idées devant un groupe de proches. Et c'est certainement ce qui manque de façon trop criante aujourd'hui. On a l'illusion qu'on arrive à discuter sur les médias sociaux, mais c'est tellement plus facile de parler caché derrière son ordinateur. Trop souvent, on reste campés dans nos propres positions, et l'on refuse d'admettre gains en territoires jugés adverses. On s'entoure de ceux qui nous rassemblent, on boit à la même source, et l'on reste surpris quand les journaux nous sortent un résultat électoral que l'on croit truqué.

J'en conserve l'idée que faire de la politique autrement, positivement, de façon constructive, est possible au Québec - si on se donne la chance de se remettre en question et d'accepter le débat. S'il y a quelque chose de louable dans tout ça, c'est la volonté de briser les bulles de la société, en allant à la rencontre de ceux et celles qui constituent notre Québec, dans son ensemble. J'espère vous y croiser.

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