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Le visage des changements climatiques, c'est le nôtre.
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Tristement, peu de recherches s'attardent à analyser, documenter et chiffrer l'impact des changements climatiques sur notre santé. Au Québec, on peut presque les compter sur le bout de nos dix doigts. On ne s'accorde même pas les ressources qu'il faut pour prendre soin de nous-mêmes.
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Tristement, peu de recherches s'attardent à analyser, documenter et chiffrer l'impact des changements climatiques sur notre santé. Au Québec, on peut presque les compter sur le bout de nos dix doigts. On ne s'accorde même pas les ressources qu'il faut pour prendre soin de nous-mêmes.

Je jongle avec la possibilité d'écrire ces lignes depuis quelques jours. Depuis que le dernier rapport du groupe d'experts intergouvernementaux sur l'évolution du climat (GIEC) a été publié, pour être plus précise. Rempli de vérités, de faits, de chiffres, de statistiques, de conclusions à en faire des cauchemars. Il a paru dans tous les éditoriaux.

Je me suis réfugiée rapidement dans une routine de travail dans une urgence quelconque de Montréal, à enfiler les heures, les patients, les petits bobos. À écouter, absorber et soigner. Donner et recevoir en même temps, ça apaise. C'était plus facile ainsi. Mais dans le fond de ma tête, une autre trame jouait. Celle d'une crainte réelle de passer complètement à côté de la plaque. D'être en train de tout foirer et de ne pas tenir tous les morceaux de la solution entre mes mains.

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Depuis plusieurs années, des thèmes récurrents nourrissent ce blogue: environnement, santé, société. Il n'y a pas plus rassembleur que l'opportunité que représentent les changements climatiques.

Je choisis consciemment de parler d'opportunité plutôt que de défi, justement pour stimuler l'envie et le désir.

Une opportunité, ça pourrait donner le goût. Ça rappelle l'innovation, l'esprit de groupe, le plus grand que soi.

Je nous trouve bons pour nous perdre dans l'instant présent et nous réjouir d'un bonheur facile, en oubliant complètement demain. Collectivement, on s'amuse à faire fi d'une réalité aveuglante. C'est presque amusant tellement le déni est puissant.

Ce n'est pas comme si les solutions n'existaient pas ou ne nous avaient pas été présentées. Les solutions existent, mais on est terrorisés à l'idée de perdre tout ce qu'on connaît d'aujourd'hui: notre routine, notre steak, notre auto. Alors, on étire les années, en espérant qu'elles viennent et qu'elles se ressemblent. On se dit que d'autres s'en occuperont, d'autres feront les bons choix.

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Pourtant, on est pas mal accolés au pire du mur. C'est maintenant. Il n'y a pas de jamais. Et c'est maintenant parce que notre santé, celle de votre frère, de votre petite fille, est menacée. Peu importe l'excellence des soins de nos grands hôpitaux. Peu importe notre capacité à construire des murs de bétons pour stopper les ouragans.

Tristement, peu de recherches s'attardent à analyser, documenter et chiffrer l'impact des changements climatiques sur notre santé. Au Québec, on peut presque les compter sur le bout de nos dix doigts. On ne s'accorde même pas les ressources qu'il faut pour prendre soin de nous-mêmes.

Pour mieux comprendre les impacts des changements climatiques sur votre santé, je vous réfère à un billet publié il y a quelques mois. Ça se résume en beaucoup de morts et beaucoup de maladies. Ça fait bel et bien partie du tableau, autant que l'augmentation du niveau de la mer, autant que la souffrance des ours polaires.

La transition aurait un coût nul, voire très rentable, si on intégrait à nos calculs les bénéfices économiques qu'on pourrait en tirer en réduisant les dépenses liées à la santé.

On parle souvent du coût élevé de la transition énergétique comme facteur décourageant. Ce qu'on mentionne toutefois peu, c'est que la transition aurait un coût nul, voir même serait très rentable, si on intégrait à nos calculs les bénéfices économiques qu'on pourrait en tirer en réduisant - sur le court et le long terme - les dépenses associées à la santé.

Si on opte pour ce regard différent, soudainement, on perd la barrière la plus puissante: celle de l'argent manquant. Du coup, on se retrouverait obligés d'agir, motivés par la possibilité d'une plus grande richesse collective.

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Le visage des changements climatiques, c'est le nôtre.

Je nous souhaite d'être à la hauteur de nous-mêmes. De retrouver cette volonté de réaliser de grandes choses. Parce qu'on a une opportunité de faire quelque chose d'immense ensemble. Si on réussissait, ça serait une méchante belle fierté.

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