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Petite salade froide pour gros points chauds

Aujourd'hui, je n'ai le goût de consacrer toutes mes énergies ni au PQ, ni au PLQ, ni à Harperrr, ni au nouveau shérif de Montréal. Aussi, vais-je répartir cette énergie entre les quatre.
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Lisa Romerein via Getty Images

Aujourd'hui, je n'ai le goût de consacrer toutes mes énergies ni au PQ (encore moins à Drainville, proprement exécuté mardi matin, comme il le mérite, par Bouchard, pas l'ex-PM, mais son frère, celui de la Commission qui porte son nom), ni au PLQ, ni à Harperrr (comme disent les gens de Québec) ni au nouveau shérif de Montréal. Aussi vais-je répartir cette énergie entre les quatre.

Pour en finir avec la défaite du PQ

Encore une fois, défait tant sur la question de la charte que sur celle de l'avenir constitutionnel du Québec, le PQ, persiste à penser que les raisons profondes du rejet des Québécois se situent dans leur l'incompréhension profonde des enjeux et que sa défaite est tout à fait explicable par son incapacité, temporaire, bien sûr, à faire sortir son vote. On croyait rêver en entendait le toujours flegmatique Pierre Duchesne expliquer ces choses tellement simples à l'émission Les Coulisses du Pouvoir, dimanche midi dernier. Comment faut-il écrire les choses? Sur quel ton et à quel niveau de décibel faut-il les crier? À qui faut-il s'adresser dans ce parti pour avoir quelque chance d'être entendu, à défaut être écouté?

La réalité toute crue est toute simple: les Québécois ont très bien compris et leur vote a été conséquent : ils ne voulaient pas d'une charte qui les divisait, qui ne représentait ni ce qu'ils étaient ni ce qu'ils voulaient faire de leur société; ils voulaient encore moins d'un référendum qui les diviserait encore plus. Duchesne, Drainville et compagnie devront bien finir par l'admettre : leur stratégie (si tant il est vrai qu'ils en avaient une) n'a pas fonctionné parce que les Québécois ont refusé de se laisser emprisonner dans cette cage à homards version 2014.

PLQ : publie, publie pas, mais décidez-vous

Le nouveau premier ministre apprend à la dure les réalités du pouvoir et le nécessaire recours aux nuances trop souvent peu subtiles qu'il impose. Sa volte-face sur la question de la publication ou non des avis juridiques portant sur le projet de charte en est un exemple. Le voici qui refuse de publier les avis juridiques « portant sur des éléments spécifiques du projet de loi 60 », rappelant, main sur le cœur, qu'il s'était engagé à rendre publics les avis juridiques sur l'ensemble du projet de loi. Or ces avis n'existent pas. Donc...Pas fort fort.

Pourquoi ne pas publier des avis portant sur des éléments spécifiques? Mystère et boule de gomme. De là à penser, comme le feront certains mauvais esprits, dont je suis, que certains de ces documents allaient à l'encontre des thèses libérales, il n'y a qu'un pas vite franchi. Quoi qu'il en soit, voilà un bel exemple, qui arrive très tôt en début de mandat, d'un engagement qui n'eut sans doute pas dû être pris, sachant qu'il ne pourrait être tenu. Mais quand on est dans l'opposition, on ne s'embarrasse guère, il est vrai, de ces nuances.

PCC : Harper méprise aussi les institutions

Ce qui se passe à Ottawa est grave. Je dirais même gravissime. Le pont Champlain, c'est de la petite bière de fabrication artisanale. À la limite, la réforme du Sénat pourra attendre, surtout si on en remet la responsabilité aux provinces pour en expliquer l'échec. Les petits scandales au bureau du premier ministre, on fera avec, le NPD en fait son affaire depuis près de 18 mois à la Chambre des Communes. Le Directeur général des élections verra sa fonction affaiblie. Tout cela et combien d'autres choses sentent depuis longtemps mauvais et marquent, souhaitons-le, le début de la fin d'un régime qui a trop duré. Le pire, et tous les observateurs, sauf les plus partisans ou les plus conservateurs, s'entendent là-dessus, c'est le profond mépris qu'entretient Stephen Harper pour les institutions canadiennes.

En tête de celles-ci, la plus prestigieuse et la plus importante d'entre-elles, gardiennes de nos droits individuels et collectifs fondamentaux, la Cour Suprême du Canada. Non seulement tente-t-il de lui imposer un juriste certes renommé et qualifié, mais clairement inéligible, non seulement en rajoute-t-il en persiflant qu'il sera plus difficile de nommer un juge québécois maintenant qu'il lui faut exclure les candidats de la Cour fédérale du Québec, non seulement critique-t-il ouvertement sa décision de lui refuser cette nomination, mais voilà qu'il accuse faussement la juge-en chef de s'être ingérée dans le processus de nomination.

C'en est trop. Cette attaque directe est non seulement indigne de la personne qu'elle vise, elle est indigne de la fonction de celle qui la porte. À défaut d'avoir le respect des institutions, j'ose croire que monsieur Harper a encore celui de la haute fonction qu'il occupe. Si tel est le cas, le premier ministre doit s'excuser. Et rapidement.

Honneur au mérite à Montréal

Le shérif vient de s'en faire passer une p'tite vite à Montréal où, convention collective oblige, un fonctionnaire qui a avoué avoir reçu quelques pots-de-vin devant la Commission Charbonneau en 2012, a été promu à la suite d'un concours tenu selon les règles. Oui Môssieur! Monsieur le Maire a évidemment hurlé que c'était inacceptable et le président de son comité exécutif juré que l'on ne l'y reprendrait plus, reste que le mal était fait. Faiblarde explication : le tout s'est déroulé dans «l'entre-deux», c'est-à-dire entre l'élection de monsieur Coderre et son assermentation, pour ne pas dire sa prise en mains. Bien plus, le nouveau DG n'était pas encore nommé. Bref, pas de coupable, tout le monde aux abris, on passe à un autre appel.

Question idiote, je sais : comment se fait-il qu'il ne se soit trouvé personne dans l'entourage professionnel, syndical (ici, je suis carrément naïf), amical ou personnel du personnage pour lui rappeler que l'idée de se présenter à ce concours n'était pas géniale (pour ne pas dire qu'elle était franchement déplacée) dans les circonstances et qu'il se devait de renoncer à son projet?

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Avril 2018

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