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À voir le comportement de nos policiers devant l'hôtel de ville mardi dernier, on en vient presque à conclure, l'auteur de ces lignes compris, que la Commission Ménard avait raison de douter de leur compétence et de leur jugement, tant en matière du contrôle des foules que d'application du Règlement P-6.
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À voir le comportement de nos policiers devant l'hôtel de ville mardi dernier, on en vient presque à conclure, l'auteur de ces lignes compris, que la Commission Ménard avait raison de douter de leur compétence et de leur jugement, tant en matière du contrôle des foules que d'application du Règlement P-6.

Le geste qu'ils ont posé est irresponsable et le maire Coderre a tout à fait raison de le juger inacceptable et de promettre qu'il aura des conséquences pour ceux qui l'ont posé.

Le silence du SPVM, retraité derrière la sempiternelle «enquête en cours pour faire toute la lumière» est non seulement gênant, mais totalement inapproprié. D'autant plus que la tentative de précision apportée par le commandant Lafrenière pour expliquer l'absence de déclaration d'illégalité d'une manifestation dont on n'avait pas remis le parcours conformément au règlement P6 frise le ridicule. En effet, dit-il sans rire, le règlement ne s'appliquait pas puisque la manif était statique. Les journalistes en sont restés bouche bée et crayons bloqués...Gênante aussi la discrétion du Directeur Marc Parent, sans doute désireux de maintenir le climat interne, qui choisit de laisser toute la place à Yves Francoeur, le matamore de la Fraternité des policiers et policières dont on n'ignore plus qu'il est plus lourd des épaules que du cerveau.

On attend de la Direction du SPVM non seulement qu'elle fasse rapidement la lumière sur les événements de mardi, mais qu'elle rappelle aux membres de son organisation qu'ils ont choisi un métier difficile, certes, voire dangereux, mais fort bien rémunéré, un métier qui exige de son titulaire qu'il fasse appliquer les règlements au meilleur de ses connaissances, de son impartialité et de son jugement. Appliquer la loi, faire respecter un règlement, ce n'est pas se placer au-dessus de cette loi, de ce règlement. Il ne saurait y avoir deux poids, deux mesures, quelle que soit la cause que l'on défend.

Et que dire du «feu de vidanges» allumé par nos joyeux sapeurs, ceux-là mêmes qui s'auréolent de la gloire et du courage de leurs collègues new-yorkais depuis 2001. Il est vrai qu'ils nous avaient habitués, jusqu'à récemment, à des négociations musclées au cours desquelles ils n'hésitaient pas à recourir au vandalisme et au bri d'équipement pour faire valoir leur point. On comprend qu'un «p'tit feu», ne constitue pour eux qu'un simple hors d'œuvre, et encore. Nos hommes des casernes avaient d'ailleurs démontré le peu d'intérêt qu'ils accordaient à l'intérêt public en désertant deux casernes le soir du dépôt de la loi. On peut très bien protéger ses intérêts en estimant que prendre une retraite immédiate les sert. On peut aussi signer sa lettre et attendre la relève à la caserne. En jouant aux cartes s'il le faut.

Les cols bleus, en pause-santé ou pas, n'avaient pas le droit, eux non plus, de manifester avec les camions et autres appareils de travail de la ville. Il est à souhaiter qu'ils répondent des conséquences de leur geste tout comme leurs collèges dont on dit qu'ils s'occupent de la «sécurité publique».

Cela étant, bien que plutôt bien nanti par des régimes de retraite fort avantageux et, disons-le, que personne ne peut plus se payer ou leur payer, je comprends les employés municipaux de rappeler au gouvernement et aux élus municipaux que le projet du ministre Moreau aurait avantage à être remanié de façon à tenir compte de situations particulières, à donner plus de temps à ceux qui se rapprochent déjà de l'objectif, à permettre certains accommodements raisonnables (oups, le vilain mot...), c'est-à-dire réalisables dans un délai raisonnable.

Tous s'entendent pour dire que la société québécoise ne peut plus payer ce genre de régime de retraite à ses employés municipaux. Mais est-il vraiment nécessaire de le faire d'un seul trait de plume alors que, par exemple, les cols bleus de Montréal, sous la direction de l'habile Michel Parent, ont conclu l'an dernier, une attente à long terme qui les rapprochait sensiblement de l'objectif gouvernemental du 50%-50% ou alors que l'imposition immédiate de cette contribution de 50% signifierait pour de nombreux policiers de Montréal une hausse de contribution de plus de 6 000 dollars par année au moment où leur régime est encore largement bénéficiaire? On pourrait citer d'autres exemples.

Loin de moi l'idée de rejeter le principe même de la loi. Une loi s'impose. Une loi plus souple, une loi qui rejette le principe du «one size fits all». Mais aussi une loi qui aura suffisamment de dents pour rappeler à tous que le problème, gravissime, doit être réglé une fois pour tous. Et que cette fois, c'est maintenant.

Je fais confiance à la fermeté du maire Coderre pour que les événements inacceptables de mardi dernier en face de l'hôtel de ville ne se reproduisent plus. Je fais également confiance à son légendaire flair politique pour qu'il assouplisse sa position sur la Loi 3 et accepte, dans la mesure du raisonnable et du réalisme, des situations particulières tout en les encadrant rigoureusement.

Sur ce, je prends, à compter de ce soir, quelques semaines de vacances loin de mon blogue, de FB, de twitter et autres.

À une prochaine et bonne vacance à tous.

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