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La Maison Notman comblera-t-elle une partie de notre fossé numérique?

Le fait que cette maison du Web naisse après 5 ans d'efforts marque à mon avis deux choses très importantes. D'une part, l'implication d'une foule de passionnés qui tiennent à mettre Montréal sur la «» du numérique. Mais aussi à quel point Montréal affiche son retard en ce domaine.
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Mardi, juste après le gros orage à Montréal, j'assistais à un «5 à 7» qui venait souligner l'inauguration des nouveaux locaux de la maison du Web à Montréal, dans la Maison Notman, à l'angle des rues Sherbrooke et St-Laurent. Dans la salle tout le gratin numérique, mais surtout une foule de particuliers et de «geeks», comme moi, qui ont participé à la campagne de socio-financement sur Indiegogo, qui a permis d'amasser plus de 120 000$ et ainsi compléter le financement de la rénovation de l'édifice patrimonial.

Alan McIntosh, co-fondateur avec John Stokes de la Fondation OSMO

Le fait que cette maison du Web naisse après cinq ans d'efforts de la Fondation OSMO marque à mon avis deux choses très importantes. D'une part, l'implication d'une foule de passionnés dont Alan McIntosh et John Stokes qui tiennent à mettre Montréal sur la «map» du numérique.

Mais aussi à quel point Montréal affiche son retard en ce domaine. Toutes les grandes villes du monde, Paris, Bordeaux, San Francisco, New York, Boston, Berlin, Londres, Singapour Sidney, etc. ont, depuis longtemps, ce genre de centre nerveux du Web et d'incubation de nouvelles entreprises technologiques. Et vient aussi mettre en lumière la largeur du fossé qui existe encore entre les communautés anglophones et francophones. Près des 2/3 des donateurs à la campagne proviennent de la communauté anglophone et les membres de la fondation OSMO reflètent bien cette proportion.

Mais en écrivant ce billet, je ne veux pas critiquer à tort la communauté Web et nouvelles technologies à Montréal ou partir une polémique linguistique. Au contraire, je veux surtout exprimer un grand malaise qui existe au sein de cette communauté, surtout quand certains de ses membres se retrouvent ailleurs dans le monde, dans de grands événements à caractère international, comme le conférence LeWeb à Paris.

À l'inauguration, j'en discutais justement avec une représentante du ministère québécois de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations. Et je lui donnais comme exemple sur mon téléphone intelligent, mon coup de gueule, écrit justement à la conférence LeWeb en décembre 2012.

En voici des passages fort éloquents :

«Je me souviens d'un billet de Michelle Blanc qui écrivait qu'il y a un non-sens entre le fait que nous blogueurs et entrepreneurs Web, ayons besoin de payer pour avoir une visibilité à la plus importante conférence Web en Europe alors que des pays comme la Suisse ou encore la Suède, ont l'opportunité de faire des opérations officielles, financées par l'État pour présenter au reste du monde leurs potentialités en matière de Web et de numérique. Michelle a récidivé et produit ce billet lundi.

Je joins ci-dessous une photo de la soirée et aussi capture d"écran du dépliant qui nous a été remis à l'arrivée à l'ambassade de Suède à Paris. Oui ! Une réception des plus formelles au début avec ensuite présentation d'une bonne vingtaine de startups dont Dramatify, Snowfire, Linkafy (je l'aime cette dernière qui se présente comme le Facebook des appareils ménagers...) Codeness, etc., avec ensuite une bonne séance de réseautage et ce, pour tous les blogueurs officiels de LeWeb et tout le gratin du numérique.

Vous voyez le portrait ?. L'an dernier (2011) à Le Web, c'était la délégation de la Suisse. Cette année la Suède... À quand une délégation québécoise ?. L'an dernier nous étions au moins une dizaine de blogueurs et entrepreneurs à représenter le Québec, mais à nos propres frais et ainsi offrir gratuitement à nos gouvernements une visibilité qu'ils ne méritent pas... Cette année, je le confirme à Michelle, je suis le seul hormis la présence de Nathalie Collard de La Presse..

Mais c'est quoi le problème ici ? Que fait le Gouvernement du Canada ou encore la délégation du Québec à Paris ? Réponse : rien... Je représente à mois seul le Québec et le Canada ici... Et ce n'est pas normal quand de partout on me dit, où sont les autres ? Où sont vos «start-ups»? Et M.... Nous sommes ici dans un événement international et le Canada et le Québec sont absents sauf moi. Vous conviendrez que ça relève de l'absurdité totale ?

En tant que membre des Étonnés, cela ne m'étonne guère, tiens... Nés pour un petit pain dans l'univers mondial du numérique ? Tout semble pointer vers ce constat... Mais pouvons-nous collectivement changer ce quasi-état de fait ? Sincèrement, j'espère que oui et que nous nous retrousserons les manches et prendrons les décisions de société qui s'imposent.

Sans cela, nous sommes destinés au Tiers-Monde numérique ! Et vous conviendrez avec moi que ce n'est pas la meilleure perspective pour un peuple qui veut assurer sa survivance, sa prospérité et l'essor de son économie qui, dorénavant doit être fondée sur une solide politique du numérique...»

Depuis ce billet, est venu le rapport des 13 Étonnés, dans lequel je cite l'initiative de la Maison Notman mais surtout deux gouvernements successifs qui n'en ont que pour le redressement des finances publiques. Au moins, il semble y avoir un début de volonté, transmis lors de l'inauguration par le représentant du Maire Coderre, Harout Chitilian. Ce n'est un secret pour personne que M. le Maire veut faire de Montréal une ville intelligente et la numéro un du numérique ! Reste des croûtes à manger. Et du côté du gouvernement du Québec, de par sa société d'État Hydro-Québec, on a appris récemment qu'il y aurait une ouverture à l'installation au Québec des entrepôts de données (Data Centers) des grands de ce monde (Google, Micrisoft. Amazon, etc.) sujet dont j'ai abondamment traité et incité dès 2008 le Québec à se faire une place.

Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres et à la mise en place au Québec d'une véritable politique du numérique avec son porteur au Conseil des Ministres. En passant, en France, la porteuse est une Québécoise: Axelle Lemaire.

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