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Blogue vs Twitter: jusqu'où ira la miniaturisation des conversations?

Depuis le début des blogues, les lecteurs pouvaient devenir commentateurs et participer à un débat communautaire sur une idée soumise dans le billet. Maintenant, avec les outils mobiles et les réseaux sociaux comme Facebook ou LinkedIn, ils deviennent des passeurs, des relayeurs d'information et élargissent non pas seulement les débats possibles, mais aussi la communauté et le fameux accès «sérendipitique» à la connaissance.
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Le 24 mai dernier c'était mon septième anniversaire... En effet, j'étais parmi les 200 000 premiers utilisateurs de Twitter. Beaucoup d'eau a coulé dans la rivière. En fait beaucoup d'information, de liens, de références, d'astuces d'utilisation. Et au fil des ans, Twitter est devenu un des rares endroits sur le Web dit social où on peut encore trouver de l'information par simple sérendipité, pas censurée par les omniprésents algorithmes qui font de Facebook, entre autres, un endroit où on échange de moins en moins et avec de moins en moins de personnes.

Cette réflexion d'anniversaire m'a aiguillé sur une série de billets amorcée en 2008 sur mon blogue perso. sur la miniaturisation des conversations sur le Web, en particulier avec l'apparition de Twitter en 2007. Par la suite, j'ai commis plusieurs billets sur le sujet, mais en particulier en février 2010 où je me demandais si la conversation avait ou non quitté la Blogosphère.

Cette question je me la pose encore plus en cette journée pluvieuse du mois de mai, car je viens de reprendre la publication de billets après une halte non voulue de deux mois. Et c'est encore plus frappant: la conversation est de plus en plus rare sur les blogues. Ce que je disais dans cette série de billets c'est que la rétroaction conversationnelle de notre lectorat s'exprime ailleurs et autrement.

Où et comment ?

D'une part, dans la grande rivière de la micro-conversation (ou micro-blogging) et par le nombre de «re-tweets» ou RT d'un billet, mais aussi par les quelques mots qui accompagnent cette recommandation. Car il s'agit bien de recommandations. Si quelqu'un prend le temps de recommander votre billet, c'est du moins qu'il l'apprécie ou encore qu'il trouve le contenu pertinent, ou que ce dernier sert à faire avancer la réflexion collective sur un sujet donné. Mais ce n'est pas de la conversation, on s'entend... Mais comme on le voit ci-dessous, les 484 «likes» et 127 partages sur Facebook, les 72 RT sur Twitter et 18+ sur Google+ ont nettement pris le dessus sur les 9 commentaires.

Depuis le début des blogues, les lecteurs pouvaient devenir commentateurs et participer à un débat communautaire sur une idée soumise dans le billet. Maintenant, avec le Web en temps réel, les outils mobiles et les réseaux sociaux comme Facebook ou LinkedIn, ils deviennent des passeurs, des relayeurs d'information et élargissent non pas seulement les débats possibles, mais aussi la communauté et le fameux accès «sérendipitique» à la connaissance. Ils deviennent aussi des organisateurs ou curateurs de contenus avec l'arrivée de Paper.li, de Storify.com, de Flipborad et bien d'autres comme Scoop.it ,mais encore là, où est la conversation?

Les blogues, les micro-blogues et les réseaux sociaux peuvent-ils être complémentaires? Dans un monde idéal, les billets de blogues ou encore les articles dans les médias traditionnels ou Web fourniraient les contenus. Twitter, Facebook et compagnie fournissent maintenant la communauté à informer. Et dans une moindre mesure, ladite communauté converse, du moins c'est ce que veut prétendre Facebook.

Se crée donc divers types de consommateurs de contenus plus ou moins actifs, comme le démontre cette carte du monde des réseaux sociaux (Cliquez sur l'image ci-dessous pour télécharger le .pdf qui date de 2011). Vous y retrouvez le nombre d'utilisateurs par pays, mais surtout, vous retrouvez trois types de personnes qui consomment les contenus: les Messagers, les Sharers et les Groupers. Mais encore là, ces trois groupes ne font que transmettre ou curer de l'information produite par les créateurs (les publishers tels que définis par Paper.li), groupe qui n'est pas tenu en compte par GlobalWebIndex parce que ce groupe est moins sur les réseaux sociaux et plus sur les médias sociaux. Il crée du contenu sur les blogues, les podcasts, YouTube, Ustream, la Web télé et les médias traditionnels en ligne.

Sans surprise, l'endroit où se brasse l'information, les conversations et la consommation c'est le plus grand réseau social au monde avec son milliard et plus d'utilisateurs: Facebook. Mais comme je l'ai écrit d'entrée de jeu, la masse d'information et de données générée par Facebook ne garantit en rien son libre accès. La personnalisation à outrance des contenus sur cette plate-forme fait qu'on a accès à de moins en moins de personnes et de moins en moins de leurs contenus et l'inverse... Mieux vaut selon moi continuer à bloguer et ensuite plonger nos mains virtuelles dans la rivière Twitter et en retirer l'eau fraîche recherchée.

Vous avez un commentaire ou vous « retwitterez » ce billet ???

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Avril 2018

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