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L'annexion du Québec par les États-Unis et les communautés ethniques

Les communautés ethniques peuvent devenir notre ouverture sur le monde et nous sortir de notre torpeur. À tout le moins, je suis convaincu que ces communautés considèrent l'annexionnisme comme une option viable.
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Au cours des dernières semaines, je me suis amusé à soulever un débat autour d'une vieille idée, latente et dormante, idée qui hante l'histoire du Québec et du Canada, mais qui ne s'est jamais vraiment matérialisée pour des raisons sur lesquelles je reviendrai. Cette vieille idée, c'est l'annexion politique du Québec, voire du Canada, aux États-Unis.

J'ai eu droit à plusieurs salves d'émotions venant de souverainistes et de fédéralistes, c'est-à-dire de ces deux groupes qui occupent l'entièreté de l'horizon médiatique et politique du Québec et du Canada et que bon nombre d'entre nous tenons pour responsables de bien des maux de notre société. Pensons à la commission Charbonneau et au caractère très occulte de notre élite politico-économique. Mais là n'est pas mon propos. Aussi, je reviendrai ultérieurement sur l'influence des sociétés secrètes au Québec, phénomène vivement dénoncé par JFK dans un discours historique, disponible sur YouTube.

Pour l'heure, j'ai plutôt l'intention de vous entretenir des communautés ethniques et des nouveaux arrivants qui viennent chez nous, de tous les coins de la planète.

En raison de ma pratique, j'ai une certaine expérience des communautés. Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu'avant d'arriver chez nous, le Canada n'était pas leur premier choix, et ce pour des raisons évidentes, dont la principale: l'hiver. Notre poète national Gilles Vigneault en a fait son leitmotiv avec raison.

Aussi, l'attrait de la réussite et du succès exerce encore une grande fascination chez les nouveaux arrivants dont je dois dire qu'ils sont généralement des travailleurs et travailleuses acharnés et débrouillards. Ils cherchent des opportunités. On ne peut leur en faire le reproche. Et contrairement à plusieurs d'entre nous, ils évitent généralement de dépendre des programmes gouvernementaux. Ils font mentir les préjugés populaires.

Mais le Canada était rarement leur premier choix. Je le répète.

Et s'ils n'ont pu émigrer aux États-Unis, qui était leur premier choix, c'est souvent à cause d'un détail, d'une mauvaise réponse à un questionnaire ou d'une hésitation à une entrevue, ou parce qu'ils ne correspondent pas précisément au modèle recherché, métier profession ou excèdent d'un quota et des circonstances. Pour diverses raisons, ils finissent par choisir le Canada qui est leur deuxième choix. Ce n'est quand même pas si mal, même si on gèle!

Ce n'est donc pas surprenant que la thèse annexionniste en ait séduit plusieurs dans les années 90 à l'époque du Parti 51: c'était une façon de faire indirectement, ce qu'ils ne pouvaient faire directement.

En fait, lorsque je participais à des rallyes du Parti 51, nos appuis provenaient surtout des régions et des communautés ethniques. Un sondage Léger nous reconnaissait un appui de 30%, un tiers des électeurs pratiquement.

Aujourd'hui, ce mouvement n'existe plus, ni comme groupe ni comme parti politique, mais je constate en lisant mon blogue que cette option toute théorique qu'elle soit, suscite encore de vives réactions, très émotives et peu rationnelles trop souvent, et d'appuis aussi («like»). J'aurais aimé lire des arguments et non des pleurs et des grincements de dents de la part de ceux qui s'y opposent.

Mais depuis le 11/9, la perspective annexionniste est probablement redevenue d'intérêt public, d'autant plus que la dette américaine étrangle les États-Unis et que les États épongent souvent leur dette par des annexions territoriales, par référendum, mais aussi la guerre et des conquêtes.

Si les Québécois ne considèrent pas l'annexion aux États-Unis par le moyen d'un référendum, et d'une entrée par la grande porte, est-il possible qu'un jour, à cause de nos problèmes de corruption endémique, république de banane du nord s'il en est, que nos amis américains s'invitent chez nous, pour des raisons de sécurité nationale? Pensons au terroriste Ahmed Ressam et à l'influence des organisations criminelles locales et étrangères en territoire québécois. La situation critique du Québec en matière de sécurité publique, de corruption et de terrorisme potentiel, nous rend-elle objectivement vulnérables à l'annexion politique, sorte de conquête déguisée sans tambour ni trompette?

Les communautés ethniques à cet égard constituent un appui tacite, mais objectif à la thèse annexionniste, ce qui pourrait avoir pour effet de crever la «bulle» québécoise cristallisée et sclérosée autour de la Loi 101 et de la dichotomie séparatisme et fédéralisme classique. La démographie croissante des communautés ethniques pourrait être le signal du choix de s'annexer plutôt que de subir une conquête déguisée. Faites vos prévisions.

Jouons un peu au devin

Considérons sérieusement le paramètre de la sécurité publique et du terrorisme dans le contexte d'une société secouée par une corruption endémique et dépourvue de moyens efficaces d'en venir à bout, à long terme. Quels liens faisons-nous précisément entre l'annexion et la menace terroriste?

La société québécoise n'est-elle pas devenue à force de toujours se nourrir du même discours politique, souveraineté ou fédéralisme et Loi 101, une sorte de bulle schizophrénique, fermée au monde, inadaptée et unilingue?

Cette société qui est la nôtre, ne s'est-elle pas trop désintéressée des questions militaires, de politique internationale et d'affaires étrangères, de géopolitique en général disons-le, désintérêt créé et entretenu par Harper qui a montré la porte aux fonctionnaires francophones de son administration monarchiste, orangiste et réactionnaire, attitude qui ne fait que grossir et entretenir la bulle québécoise et l'inadaptation qui pourraient servir de couvercle à des menaces en provenance de l'extérieur? La barrière de l'unilinguisme, n'est-elle pas la meilleure protection pour des activités terroristes, en provenance du Maghreb par exemple?

La bulle d'une société unilingue qui tourne en rond dans son évolution politique peut devenir un bouclier béton à toutes sortes de menaces. Par exemple, quels liens fiables, supports et réseaux, entretiennent nos forces de sécurité avec leurs collègues anglophones outre frontière, nationale ou provinciale?

Considérons l'appareil de sécurité du Québec et du Canada et l'immensité de notre territoire, mais aussi et surtout le coût énorme de cette police inefficace, unilingue et peu éduquée comparativement au modèle américain et européen où le fait de posséder un baccalauréat est l'exigence de base pour le travail de policier. Pensons au FBI et aux polices de France et d'Angleterre.

Considérons les échecs des mégaprocès contre des groupes criminalisés connus dont l'influence ne cesse de croître. Considérons les évasions spectaculaires et réussies de nos prisons par hélicoptère. Considérons l'importance de la production de drogue au Québec et son exportation aux États-Unis. Considérons la corruption de notre classe d'affaire et politique divulguée par la Commission Charbonneau, tout parti politique confondu et les sentences bonbons pour ce genre de crime et la criminalité d'affaires en général. Considérons la sclérose politique qui fait que depuis 50 ans fédéralistes et séparatistes occupent l'espace médiatique sans jamais se renouveler et apporter des solutions concrètes, sinon que d'entretenir des guerres de chapelle («cliques»). Considérons l'affaire Al Ressam. L'indifférence des Québécois face au 11/9 et au drame américain. Considérons notre indifférence face aux questions militaires et aux relations internationales en général et notre unilinguisme chronique.

Le Québec n'est-il pas devenu un terreau fertile pour n'importe quel groupe terroriste qui souhaiterait entreprendre une action contre les États-Unis que ce soit par le biais d'une action conventionnelle ou par le moyen d'armes de destruction massive?

Si un tel événement survenait, quelle serait la réaction américaine? Lors de la crise d'octobre, un événement isolé sans commune mesure avec le 11/9, la CIA occupait les bureaux de la SQ. Imaginez un scénario dans la foulée du 11/9 mais à partir d'un territoire délabré où règne une sorte d'anarchie acceptée et un laxisme judiciaire publiquement dénoncé. (?)

Il y a plusieurs façons d'annexer un territoire à un autre. L'une d'elles consiste à procéder au moyen d'un référendum comme ce fût le cas pour la Californie et le Texas. Ils ont voté dignement et la tête haute pour se libérer de la dictature espagnole. Ou par la conquête, lorsque le territoire qu'on veut annexer comporte des risques imminents à la sécurité nationale de l'État qui veut s'étendre en raison de sa dette, par exemple. N'est-ce pas ainsi que les États règlent leur crise budgétaire notamment? Sans mentionner la remontée actuelle du protectionnisme qui risque de nous affliger...encore plus.

Les communautés ethniques peuvent devenir notre ouverture sur le monde et nous sortir de notre torpeur. À tout le moins, je suis convaincu que ces communautés considèrent l'annexionnisme comme une option viable. La charte des valeurs les ostracisait, la nomenclatura libérale les exploite et les utilise allègrement. L'annexion pourrait être leur porte de sortie...dignement!

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