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Au SPVM, ça va assez mal, merci!

Le directeur Pichet a beau dire que ce n'est qu'une minorité d'individus, je dois remonter aux années 50 et à pacifique Plante pour retracer autant de fanges et d'histoires nauséabondes.
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RECTIFICATIF

À la demande de Monsieur Piétro Poletti, par l'entremise de son avocat maître Carmine Mercadante, je me dois de faire un rectificatif.

Dans le billet de blogue ci-dessous, je mentionne le «départ plus ou moins forcé» du lieutenant Piétro Poletti du Service de police de la ville de Montréal. Les faits sont erronés, le lieutenant Poletti est parti à la retraite de son plein gré, après 29 ans de service. J'insiste sur le fait que Monsieur Poletti n'est nullement impliqué dans les fraudes commises par Luigi Coretti. Et je m'excuse pour cette erreur.

Concernant le fait que Piétro Poletti figurait dans l'entourage de Luigi Coretti, mon billet de blogue fait référence à l'article de Michelle Ouimet, paru dans La Presse du 14 mai 2010, dans lequel le nom de Monsieur Poletti est mentionné avec ceux d'Yvan Delorme, ex-directeur du SPVM, et de Giovani Diféo et Jimmy Cachionne, deux hauts gradés du SPVM à l'époque. Ces quatre policiers ont soupé dans un restaurant en compagnie de Luigi Coretti, l'ex-patron de l'agence de sécurité BCIA ayant payé le repas.

Pour ceux qui suivent un tant soit peu l'actualité policière, il y a de quoi être décontenancé, sinon découragé, par ce qui se passe au SPVM.

En moins de cinq ans, il y aura eu début 2012 l'affaire Ian Davidson, un policier du renseignement récemment à la retraite qui monnayait les noms de milliers de sources. Celle d'un ex-policier arrêté au même moment, qui vendait une arme à feu. Puis, il y a eu l'affaire Benoît Roberge, un as enquêteur ramassé pour avoir vendu de l'information cruciale à un Hells. Entre temps, il y aura eu les départs plus ou moins forcés des officiers de direction Cacchioné, De Feo, Delorme, Poletti, trop proches de Luigi Coretti, l'ex-patron de l'agence de sécurité BCIA , accusé d'une fraude de 19 millions de dollars. Il y avait aussi eu auparavant un autre départ, exigé par le ministre de la Sécurité publique, dans le cas de Mario Gisondi, ex-numéro trois de la police de Montréal et président d'une entreprise de construction.

Souvenons-nous également de la sortie rapide de Philippe Paul, un autre enquêteur vedette, ainsi que de l'arrestation du sergent-détective Mario Lambert, innocenté après de longues et pénibles procédures où, encore une fois, des officiers de direction semblent pour le moins fautifs. Il y a moins d'un mois, les médias révélaient les investigations concernant Costa Labos, directeur des enquêtes internes, depuis accusé de fausse déclaration dans le but d'obtenir un mandat de perquisition. Il ne faut pas non plus oublier les enquêtes en cours sur deux policiers possédant pour plus de 25 millions d'actifs en immeubles, ni le commandant ayant oublié sa mallette remplie de noms de sources sur le siège de sa voiture, les deux policiers arrêtés et accusés de vente de stupéfiants, ou l'affaire de cet autre policier qui, par la faute de confrères, a reçu des claques sur la gueule au Mexique. Je ne parlerai pas ici des nombreux tablettés perdant leur temps dans un bureau vide qui s'ajoutent au tas d'immondices.

«Il y a un ver dans la pomme, je dirais même, une famille de vers dans cette pomme»

Et là, ce jeudi matin, on apprend que quatre autres policiers ont été arrêtés. Encore une fois, on parle de sources d'information, on y ajoute des faveurs sexuelles et toute une panoplie d'autres accusations. Le directeur Pichet a beau dire que ce n'est qu'une minorité d'individus, je dois remonter aux années 50 et à pacifique Plante pour retracer autant de fanges et d'histoires nauséabondes.

Ce service de police dont - je ne le répèterai jamais assez - le directeur est un fantôme, doit être nettoyé avec vigueur. Il y a un ver dans la pomme, je dirais même, une famille de vers dans cette pomme.

Ce directeur qui, je le comprends maintenant, ne voulait pas se séparer de son chef des enquêtes internes parle de minorité? Bien sûr, j'en suis conscient. Mais trop, c'est trop. Les gens qui me parlent dans la rue n'ont plus confiance dans ce département de police. Plusieurs d'entre eux sont devenus totalement cyniques. Comme le disait un ex-policier parmi mes amis: «La police c'est de la m...»

Que faire? Une mise sous tutelle, un directeur énergique venant d'ailleurs amenant avec lui une équipe d'enquêteurs n'ayant aucun lien, de près ou de loin, avec le SPVM? Pour cela, il faut un ministre avec des culottes, un maire qui ne se mêle pas de tout et surtout pas un ancien directeur de ce service. Mais ça, ça ne va pas arriver, la politique est la politique, les amis sont les amis et la population n'a pas son mot à dire.

Les arrestations de policiers vont continuer. Les départs précipités aussi. Il y a ceux que l'on sacrifie pour la galerie et les amis que l'on protège. Car n'oublions jamais, les collègues de travail vous connaissent bien eux aussi.

Égalité pour tous, favoritisme pour les amis!

DU MÊME AUTEUR

>L'affaire Guy Lafleur, ou la démesure

> https://quebec.huffingtonpost.ca/claude-aubin/enquetes-speciales-du-spvm_b_10632422.html

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