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Monsieur Parent, j'ai mal à ma police. J'ai cru en vous, je vous l'ai déjà écrit. Mais là, je ne peux plus soutenir votre peur d'avoir peur...
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Le journal La Presse nous apprenait dimanche dernier que les officiers supérieurs du Service de police de la ville de Montréal Giovanni De Feo et Jimmy Cacchione - suspendus d'abord sans solde, puis avec solde - sont parvenus à une entente avec la haute direction du SPVM. Ces beaux messieurs prendront leur retraite en janvier 2015 et n'auront pas d'accusations disciplinaires contre eux. Une façon élégante de se débarrasser de personnages encombrants.

Il faut savoir qu'il s'agit de deux hommes proches, très proches même de Luigi Coretti, l'ex-patron de BCIA, un homme accusé d'une fraude de 19 millions de dollars. Le premier, De Feao, est parrain du fils de Coretti et l'autre, Cacchione, en est le beau-frère, son épouse ayant d'ailleurs travaillé comme secrétaire de Coretti. Deux hommes associés aussi à l'ex-directeur Delorme, celui qui a opportunément su disparaitre en catimini.

Avec cette entente, les deux hommes partent sans gloire certes, mais conservent un pactole et une virginité intacts. Ils pourront se trouver un poste ailleurs, comme plusieurs expatriés du SPVM. Mais surtout, ils permettent à leur département de ne pas subir la honte d'une incompétence qui devient crasse, d'un manque de contrôle significatif et d'une opacité sans précédent.

Dans le même bateau se trouve le pauvre sergent-détective Bianco, un ami et sbire des deux autres. Cet enquêteur aurait renseigné Coretti sur certaines personnes mêlées au dossier de fraude. Bianco devra prendre sa retraite en 2017. Donc, on ne vous punit pas, on vous demande tout juste de partir dans deux ans, sans faire de vagues. Quelle farce monumentale.

Souvenons-nous qu'il y a à peine quelques mois, le sergent-détective Philippe Paul faisait de même. Poussé dans ses derniers retranchements, le SPVM débutait alors sans grand enthousiasme une enquête qui restera finalement lettre morte. Souvenez-vous de l'enquêteur Lambert, injustement accusé et dont le principal accusateur était justement ce même Philippe Paul.

Autre retraite bien méritée, il y a quelques semaines à peine : celle d'un autre membre du fan-club de Coretti, le lieutenant-détective Pietro Poletti, qui selon les médias aurait approché un avocat pour lui suggérer de lâcher un client. Le dossier est donc clos et le bon peuple peut dormir sur ses deux oreilles.

Ce n'est pas pour rien que la SQ n'aurait pas avisé le SPVM dans l'affaire Roberge. La confiance n'y est plus. Dans l'affaire Cacchionne et De Feo, la GRC a poussé très fort pour que le SPVM finisse par bouger. Tout ça se termine hélas en queue de poisson.

D'autres sont aussi partis sans faire de vagues, des promoteurs immobiliers, des petits fraudeurs, des Brutus, des magouilleurs. Leur dénominateur commun: Place Versailles. Tout ce beau monde se connait, tout ce beau monde se tient et se soutient.

Versailles, une tour sortie de l'imagination d'un directeur narcissique voulant laisser sa marque dans les années 90. En docteur Frankenstein, il aura créé un monstre à son image.

Le problème est que Marc Parent, en qui j'avais confiance, ressemble de plus en plus à Michel Sarrazin, un des chefs les moins charismatiques de l'histoire du SPVM. Insipide, inodore, incolore.

Monsieur Parent, j'ai mal à ma police. J'ai cru en vous, je vous l'ai déjà écrit. Mais là, je ne peux plus soutenir votre peur d'avoir peur... Depuis l'affaire Davidson, et nous nous comprenons bien, rien n'est plus pareil. Seriez-vous devenu eunuque? Avons-nous misé sur un cheval de parade? Il en va de votre crédibilité. À tout le moins, de ce qu'il en reste. L'image projetée du SPVM est celle d'un tapis usé rempli de marques de semelles.

Tout ceci plaide de plus en plus pour une unité indépendante d'enquête. Alors, en tant que directeur du SPVM, vous pourriez vous en laver les mains et continuer à sourire tout en faisant semblant que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

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