Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le droit à l'opinion et le respect de l'autre

J'ai peine à comprendre pourquoi des gens s'attaquent à vous, et non aux idées que vous défendez ou avancez. Serait-ce par manque d'arguments?
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Il y a maintenant plus de trois ans que je suis blogueur au Huffington Post, un média super et médiatiquement établi. Dans ma courte vie journalistique, j'ai aussi travaillé au National et au Photo Police. Nos chroniques n'avaient pas d'espace alloué aux réponses des lecteurs et donc peu de gens, sauf ceux qui me côtoyaient, pouvaient échanger des points de vue différents ou appuyer mes dires. Et comme nous étions devant un café, les échanges se faisaient entre quatre yeux. Ici, pas de faux fuyants. Des paroles directes, mais respectueuses, des faits vérifiables et diffusables.

Maintenant, avec la venue des médias sociaux, blogues, Facebook, Twitter et compagnie, les lecteurs deviennent des interlocuteurs qui, souvent, répondent en apportant des arguments qui, selon la position prise, apportent une nouvelle dimension aux débats, et même des changements d'opinions.

J'ai toujours défendu avec acharnement le droit à la différence d'opinion. Personne n'a le monopole de la vérité. Une phrase m'est revenue en tête : «J'ai raison, mais tu n'as pas tort». Cette boutade est d'un ami psy, elle nous fait comprendre qu'avec notre vécu, la vision des choses peut être différente et tout aussi pertinente. Combien de fois disons nous : «oui, mais...»? C'est ce «oui mais» qui fait de nous des gens de discussion. Cette façon de faire est un moyen de réfléchir, comprendre et modifier nos raisonnements. Sinon, il nous faudrait adhérer à la pensée unique et, avec elle, l'étroitesse d'esprit.

Tout le monde a droit à l'erreur. Une idée peut ne pas être la meilleure. Et si une autre personne vous le démontre, alors il est de notre devoir de revoir notre vision des choses. Comme le disait mon prof d'enquête, dans le mot anglais «assume», il y a le mot «ass». C'est pourquoi avant d'écrire, il faut bien s'informer. Dire n'importe quoi ne fait pas de nous des gens de savoir, il démontre tout simplement un manque d'informations ou de jugement.

Cependant, j'ai peine à comprendre pourquoi des gens s'attaquent à vous, et non aux idées que vous défendez ou avancez. Serait-ce par manque d'arguments? Ne pas respecter l'opinion des autres, même si elles sont contraires aux vôtres, c'est nier le droit à la pensée différente.

Malheureusement, il y a, comme dans tous les médias, des gens qui appellent, ou écrivent, c'est selon... juste pour détruire. Comme le dirait le grand-père de Boucar Diouf : «Ils ne veulent pas s'élever, mais nous rendre semblables à eux.»

Le phénomène n'est pas nouveau, il est connu à la radio. Des gens interpellent les animateurs et les invectivent. C'est comme ça et on n'y peut rien. Mais dans un blogue, les mots sont gravés.

Il y a peu de temps, un individu m'a interpellé directement sur un sujet d'actualité et, lors des échanges, l'homme m'a fait comprendre qu'on lui avait refusé un blogue. Alors, sa colère, il devait la passer sur quelqu'un.

Il y a aussi le phénomène «anonymat». On se prend un pseudonyme et vlan, le post est envoyé. Partiellement vrai, faux, douteux, salace, méchant, destructeur... le post est là et on y a même répondu. Il transporte la couleur sombre du doute.

Le privilège d'un blogue reconnu vient avec des règles d'éthique. Ne pas les respecter, c'est ne pas se respecter, ni surtout respecter les lecteurs de ce blogue. Il est dommage que parfois ce respect ne soit pas partagé.

Tiré d'un monologue de Boucar Diouf : Les gens détruisant les récoltes.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

12 dessins pour la liberté de la presse

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.