Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Pauvre Madame Normandeau, ou la misère des riches

Madame Normandeau était en cour cette semaine, elle réclame le salaire qu'elle aurait dû recevoir de son employeur Cogeco, soit $722 500 car sans cet argent, elle ne pourra se défendre adéquatement contre les accusations portées par l'UPAC.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Madame Normandeau était en cour cette semaine, elle réclame le salaire qu'elle aurait dû recevoir de son employeur Cogeco, soit $722 500 car sans cet argent, elle ne pourra se défendre adéquatement contre les accusations portées par l'UPAC.

L'avocate de Mme Normandeau estime à plus de cent mille dollars les frais de défense. Du même coup, l'ex-ministre refuse de donner le montant de ses avoirs, car c'est personnel. Avoir le beurre et l'argent du beurre est devenu une norme en politique. La femme a du culot, on pourrait facilement la nommer Madame sans gêne.

Tant pis pour Cogeco, ils savaient qu'elle était visée par une enquête. Mais, avoir une ex-ministre au micro devait rapporter gros. Le poste de radio si contesté, avait annoncé en grande pompe, l'arrivée de cette nouvelle recrue. Alors, tant pis, vous l'avez voulu, vous l'avez dans les dents maintenant. Je n'ai aucune pitié pour ces chevaliers de la radio, ces chercheurs de «cote d'écoute» prêts à dépenser sans compter pour ramasser des noms populaires, tout en exploitant des gens moins connus. Tant qu'à moi, l'un vaut l'autre.

Si personne ne savait que cette femme était un cadeau empoisonné, maintenant plusieurs le comprennent. Mme Normandeau aime une personne, elle-même. Partout où elle y a mis son empreinte, il y aura bisbille, magouille, demi-vérité. La liste des victimes s'allonge. Pour un temps elle était la seule qui réussissait à sortir de la fange, sans être souillée. Le procès nous dira si elle est coupable ou non.

Pour le moment, la dame réclame son dû. Elle a besoin de ses sous, comme tous les accusés dans un procès. Les honoraires d'avocats sont élevés. Plusieurs de nos plaideurs demandent à leur client s'ils ont des «REER». J'ai entendu ce mot d'un avocat connu. Puis, un autre dont le client se plaignait du montant: «Si tu penses que je peux te défendre avec la moitié de mes moyens.» C'est bien quand tu es plein!

Que fait-on quand on manque de budget? Vous savez, les gens ordinaires, trop riches pour l'aide juridique, trop pauvres pour suivre les honoraires des avocats. Les Hells ont eu notre argent, mais Monsieur tout le monde, il fait quoi? J'ai un ami qui a englouti plus de $200 000, trois ans de sa vie et sa santé, pour prouver son innocence. Il attend encore une indemnité de la ville de Montréal. Mais si tu n'as pas de maison à hypothéquer, d'amis pour t'aider financièrement, de travail qui t'attend, tu es dans une merdouille sans nom.

La justice est comme la médecine, elle est à plusieurs vitesses. Les riches ont des avocats super, les pauvres ont l'aide juridique, le citoyen moyen est moyen. Comme je disais à un avocat: «Liberté 55 n'est pas de vivre dans un 2 1/2 avec ton épouse le reste de tes jours, pour avoir investi dans le REER de ton avocat.»

Pour le moment, le juge prend le tout en délibération. Quel que soit le résultat, la seule personne qui gagne dans tout ceci, porte une toge. L'autre un creux dans la poche de pantalon.

Dans le cas qui nous occupe, c'est ça la misère des riches.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.