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La non-scolarisation: un grand bond vers le 17 siècle

La «non-scolarisation» gagnerait des adeptes au Canada et au Québec. Quelle belle façon novatrice de fabriquer des cancres en laissant les enfants découvrir par eux-mêmes l'éducation.
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Je ne sais pas si je suis le seul à m'inquiéter, mais cette semaine, une petite nouvelle presque sans importance a traversé mon écran télé concernant la « non-scolarisation » (the unschooling, en anglais). Une mode qui, semble-t-il, prend lentement de l'ampleur. Toujours selon ce dossier de Radio-Canada, cette mode venant du Sud gagnerait des adeptes au Canada et au Québec.

Quelle belle façon novatrice de fabriquer des cancres. Laisser les enfants découvrir par eux-mêmes l'éducation. Pas d'école, pas de devoirs, pas d'horaires, pas de cours point. Les enfants décident d'aller vers ce qui les intéresse, de la peinture à la musique, en passant par la lecture. S'il y a des mathématiques, c'est pour compter les assiettes et les fourchettes. Les enfants décident aussi de l'heure du lever, tout est en fonction de l'humeur. Maman est là, elle supervise. Je ne sais pas ce qu'elle supervise, mais elle est là.

Léonard de Vinci a commencé à étudier quand il avait près de 20 ans, mais c'était l'époque qui voulait ça. Faut-il retourner à l'époque de la grande noirceur?

J'écoutais cette mère nous raconter que ses enfants ne devaient pas être forcés à étudier. « Ils apprennent d'eux-mêmes ». Un fils nous montre ses talents de pianiste, il a appris sur le Net. Un autre peint une toile, c'est joli, presque idyllique, les enfants sont rois. Cette mère admet candidement que les enfants peuvent apprendre à lire plus tard, disons vers les 13 ans, et d'autres plus tôt. Ici, personne n'est forcé d'apprendre. C'est, selon les parents, un respect de la liberté et de la créativité de l'enfant. Sait-elle qu'ils devront vivre en société, avec des règles totalement différentes?

Ce dossier nous apprend aussi que tout dépend des commissions scolaires. Certaines exigent des parents qu'ils suivent les normes scolaires du Québec, d'autres laissent les parents libres de les suivre ou non. Nous payons des gens pour faire appliquer des règles minimales et s'ils ne le font pas, ont-ils une responsabilité? Il est vrai que 10 % de participation, c'est la norme aux élections scolaires.

Léonard de Vinci a commencé à étudier quand il avait près de 20 ans, mais c'était l'époque qui voulait ça. Autour de lui, peu de gens lisaient ou comptaient. Faut-il retourner à l'époque de la grande noirceur?

La question qui se pose est la suivante : que feront ses futurs adultes pour gagner leur vie? Certainement pas médecine. Ils feront peut-être technique McDo, ou Recycle Québec, derrière la benne. Feront-ils cueilleur de fraises et tous ces merveilleux métiers que nous imaginons avec les diplômes amassés à l'école de maman.

Essayons d'imaginer une entrevue d'emploi : «Vous avez des diplômes universitaires, du cégep, du secondaire... du primaire?» «Non, mais je sais écrire et lire, même compter et je vais sur Internet pour apprendre. »

Il n'y a pas si longtemps, un membre d'une communauté hassidique tentait de poursuivre le gouvernement du Québec pour avoir laissé l'école de cette communauté ne rien enseigner. Donc, si nous suivons la même logique, il y aura peut-être dans quelques années un recours collectif contre le gouvernement pour négligence. Des gens frustrés qui diront : vous avez failli à la tâche, vous deviez nous forcer à aller à l'école. Vous nous avez laissés libres de choisir et maintenant, on n'a pas de travail. Ils auront raison : qui peut croire qu'un enfant décide d'apprendre ou non?

Je croyais que nous avions déjà atteint notre lot de cancres, vous savez, ceux qui font deux fautes par mot et qui s'en foutent royalement. Et parmi ceux-là, il y a malheureusement des universitaires et des cégépiens. Faut-il vraiment en rajouter?

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