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L'affaire Martin Prud'homme: mystère et boule de gomme

Aucun directeur ne peut revenir en poste à la suite d’une suspension et suivant de tels soupçons. À tout point de vue, disons que le gouvernement vient de démettre le directeur de sa police.
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On dirait que, depuis quelques années, il n'est pas bon d'être nommé officier supérieur d'un gros corps policier. Il me semble que les têtes tombent à la vitesse de l'éclair.
CP/Jacques Boissinot
On dirait que, depuis quelques années, il n'est pas bon d'être nommé officier supérieur d'un gros corps policier. Il me semble que les têtes tombent à la vitesse de l'éclair.

C'est avec surprise que je suis tombé sur l'article de La Presse du 6 mars dernier, nous informant de la suspension du directeur de la Sureté du Québec et tout récemment du SPVM.

À voir le visage que faisait la ministre... et ses dires lors du point de presse, il semble bien que l'affaire soit grave. Suspendre le numéro 1 de sa police n'est pas une mince affaire. C'est presque une condamnation publique de l'homme qui fut envoyé nettoyer les auges de la police de Montréal.

On dirait que, depuis quelques années, il n'est pas bon d'être nommé officier supérieur d'un gros corps policier. Il me semble que les têtes tombent à la vitesse de l'éclair. Il semble que nous soyons les Lucky Luke des suspensions et mises à la porte.

Cette fois, l'homme de la situation et ami de Guy Ouellette semble suspecté d'avoir donné de l'information à son ami. Si l'information était avérée, le prochain «party de famille» sera plus que houleux.

Souvenons-nous que Robert Lafrenière, ex-directeur de l'UPAC et beau-père du maintenant suspect, avait mentionné vouloir épingler «le bandit» qui aurait donné cette information.

Maintenant, nous apprenons que le B.E.I. (Bureau des enquêtes indépendantes) aurait enfin trouvé quelque chose dans toute cette saga. Si la ministre le sait, elle n'en parle pas. La conférence de presse fut tout sauf un modèle de clarté. Et, autre chose qui n'est pas banale, la suspension prend effet alors que le directeur est en vacances! Comme si l'affaire ne pouvait attendre quelques jours de plus.

J'aurais compris... si des accusations et une arrestation avaient été imminentes ou déjà faites. Mais suspendre le directeur de la police de cette façon — aussi cavalière — ressemble à de l'amateurisme et à de la précipitation sans préparation.

La ministre n'avait que très peu de détails ou n'en donnait volontairement que très peu. Juste assez pour entretenir un suspense plus que malsain.

Souvenons-nous de l'affaire Ouellette, un député arrêté, puis une série tirée d'une véritable comédie-bouffe. Est-il la source? Est-il innocent? Personnellement, je n'aime pas particulièrement M. Ouellette. Mais les enquêteurs dans l'affaire n'ont pas été à la hauteur non plus. On ne va pas à la pêche dans ces cas-là et c'est ce qui est arrivé à bien des égards. Ceux qui ont procédé à l'enquête et à l'arrestation ont aussi contribué au départ presque forcé de Monsieur Lafrenière.

J'ose espérer que, cette fois, le B.E.I. aura bien fait ses devoirs avant de présenter son rapport à la ministre. Le nom de Martin Prud'homme est maintenant solidement entaché et, même s'il s'avérait plus tard qu'il n'en était rien, le lien de confiance restera brisé entre le gouvernement et le premier policier de la province. Aussi bien le dire, nous avons devant nous l'ex-directeur de la SQ! Ce n'est pas rien!

Donc, à partir de maintenant, les jours — avant le départ à la retraite de Monsieur Prud'homme — seront comptés. Aucun directeur ne peut revenir en poste à la suite d'une suspension et suivant de tels soupçons. À tout point de vue, disons que le gouvernement actuel vient de démettre son directeur de sa police.

Ce jeudi, nous apprenions que l'inspecteur André Boulanger, ex numéro 2 de L'UPAC, est en quelque sorte relégué à des tâches administratives et Caroline Grenier Lafontaine, une lieutenante ayant travaillée elle aussi dans cette section, se retrouve sur la touche. Ces deux officiers seront assurément de futurs retraités forcés.

Non, il n'est pas bon d'être officier de direction par les temps qui courent.

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