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J'ai presque l'impression que les dés sont pipés. Nous avons tellement laissé tomber de causes que maintenant les ex-accusés actionnent le gouvernement à qui mieux mieux.
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L'ancien ministre libéral québécois, Marc-Yvan Côté (à droite), à son arrivée au tribunal, à l'hôtel de justice de la Ville de Québec en octobre 2017.
CP/Jacques Boissinot
L'ancien ministre libéral québécois, Marc-Yvan Côté (à droite), à son arrivée au tribunal, à l'hôtel de justice de la Ville de Québec en octobre 2017.

Les avocats de Marc-Yvan Côté tentent une nouvelle fois de faire tomber les accusations contre lui. Quelle surprise!

Cette fois, le directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a en sa possession de l'information provenant du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) portant sur des fuites importantes venant de l'Unité permanente anticorruption (UPAC). Donc, la cause qui sera entendue en cour suprême risque d'être retardée, car elle pourrait porter préjudice tant à la journaliste Marie-Maude Denis qu'aux accusés. Le BEI n'a pas encore complété son enquête.

Dans le mémoire déposé au greffe de la Cour suprême le 16 avril, Me Olivier Desjardins et Me Jacques Larochelle dénombrent une quinzaine de fuites d'informations de l'UPAC qui ont donné lieu à autant de reportages dans les médias au sujet du financement du Parti libéral. - Extrait du Journal de Montréal

Les pas fins de l'UPAC auraient parlé à la pas fine journaliste au sujet du financement du Parti libéral. Pas drôle, car les accusés ont droit à une défense pleine et entière. Même si tout est vrai, car personne n'a démenti les affirmations, les policiers de l'UPAC se tirent dans le pied en laissant filtrer l'information. Je dirais sans trop me tromper que c'est la meilleure façon de bousiller le procès.

Pour les avocats de la défense, c'est du bonbon. Eux qui se démènent comme des diables dans l'eau bénite pour faire avorter les procès, tout devient un prétexte pour faire une demande d'arrêt des procédures.

Souvenez-vous du cas Coretti, qui voulait faire témoigner Jean Charest à son procès. Vlan, un arrêt des procédures, l'arrêt Jordan demandé par la défense et obtenu sur le banc.

Je me pose la question: qui a intérêt à ce que tout aille de travers?

Oui, l'UPAC a ses torts, certains enquêteurs ont voulu lancer des messages, mais cette façon de faire ne fonctionne plus maintenant. Les avocats de la défense ne sont pas des deux de piques et ils n'allaient pas manquer une telle occasion.

Imaginez maintenant que cette enquête s'étire quelques mois, les avocats de la défense auront maintenant beau jeu de rechigner contre la lenteur indue et de tenter encore une fois de faire tomber toutes les accusations.

J'ai presque l'impression que les dés sont pipés. Nous avons tellement laissé tomber de causes que maintenant les ex-accusés actionnent le gouvernement à qui mieux mieux.

Le BEI — les «bœufs carotte» comme ils sont appelés en France — a tellement de travail sur les bras qu'il serait bon de doubler le personnel. Il y a des années, des policiers lançaient des messages à peine subtils par l'entremise des médias. Ces temps sont révolus et aucun des criminels en cravate ne va s'en plaindre.

Normal, la crème de la société, l'élite crapuleuse garde ses entrées par ses connaissances, dans tous les sens du mot. Pas facile de frapper ce milieu, je dirais même encore moins facile que pour la mafia. Les policiers, et je les comprends, deviennent de plus en plus frustrés et laissent couler de l'information. La tactique peut fonctionner avec les motards et la mafia, mais pas avec les politiciens.

Charles de Gaulle a dit: «La politique est une chose trop sérieuse pour être laissée aux politiciens». Quelque part, il a mauditement raison.

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