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Hé, les étudiants, ne perdez pas la tête

Il y a des gestes que l'on croit nécessaires et qui, après quelques réflexions, auraient intérêt à être repensés. Alors, repensez vos actions, s'il vous plait.
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Dans la soirée et la nuit de mercredi à jeudi, il y a eu occupation des locaux de l'UQUAM. Je sais, frustration de ne pas être suivis; déception qui s'en suit; engagement, passion. Mais avez-vous une idée de ce qu'est la démocratie? Le concept est simple : la majorité l'emporte sur la minorité. Si vous avez 200 étudiants qui disent NON et que vous êtes 50 à dire OUI, vous devez accepter le verdict sinon ça devient de la dictature. Et la dictature mène toujours au chaos.

Ce que les occupants ont fait relève de l'enfantillage. Pourquoi ne pas juste vous jeter par terre et faire le «bacon» comme quand vous étiez ti-culs? Ça aurait au moins un côté drôle.

Vous voulez occuper? Pas de problèmes. Vous entrez, prenez les locaux d'assaut et faites un sit-in, tout à fait pacifique. Vous vous assoyez, mettez des chaînes autour de vous, chantez, lancez des slogans et vous savez quoi? Vous avez gagné votre point : il y aura les médias et les idiots payeurs ne vont pas vous regarder de travers. Les policiers seront plus gentils, ils feront gaffe de ne pas vous blesser puisque vous ne résistez pas. Vous aurez même droit à des blagues entre vous. Au pire, vous terminerez la nuit avec une amende. Mais là, certains d'entre vous risquent un dossier criminel et sur le marché du travail, un dossier, c'est comme une MTS, ça colle longtemps.

Dans le passé, j'ai eu à faire face à quelques sit-in. Ils frappent l'imaginaire, bien plus que le saccage.

Maintenant, combien coûte votre bravade ? Des dizaines de milliers de dollars! Cet argent servira à réparer les dégâts. Ils viennent d'où ces dollars? Ils viennent des poches de vos parents, vos voisins, de vous-mêmes. Cet argent ne vous reviendra pas. Avant, vous pouviez espérer, mais là, il servira à colmater les trous et les bris.

Mesdames et messieurs, le gouvernement c'est nous tous. Le chauffeur d'autobus, le vendeur chez Aldo, le prof de philo, l'infirmière, le retraité et l'étudiant. Quand vous saccagez, c'est votre patrimoine qui s'envole. Vous voulez saccager? Lancez votre iPod, votre tablette, vos vêtements signés, frappez dans votre voiture, cassez tous les boutons. Personne ne va vous en tenir rigueur.

J'aimerais bien vous suivre dans cette grève; marcher dans les rues comme je le fais, crier haut et fort mon ras-le-bol. Parce que moi aussi, comme bien d'autres, je trouve qu'il y a de l'injustice. J'ai marché à plusieurs reprises, et sur plusieurs années, pour de meilleures conditions de travail. En 1969, nous avons fait une journée de grève dite sauvage. Il n'y avait plus de police dans la ville. À notre retour, une partie de Montréal avait été saccagée et nous n'en étions pas très fiers. Nous avons bloqué des ponts et la population nous en a voulu. Maintenant, nous en sommes aux marches et aux autocollants. Les temps changent, les mœurs aussi.

Il y a des gestes que l'on croit nécessaires et qui, après quelques réflexions, auraient intérêt à être repensés. Alors, repensez vos actions, s'il vous plait.

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