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L'intimidation policière...

Il y a quelques temps, Patrick Lagacé nous informait dans La Presse qu'il avait été intimidé par un policier de la SQ, qui voulait connaitre le nom d'une de ses sources. Cette façon de faire l'avait complètement surpris et décontenancé. Ceci m'a ramené directement en arrière, en 2005 pour être exact.
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Il y a quelques temps, Patrick Lagacé nous informait dans le journal La Presse qu'il avait été intimidé par un policier de la SQ, qui voulait connaitre le nom d'une de ses sources. Cette façon de faire l'avait complètement surpris et décontenancé. Ceci m'a ramené directement en arrière, en 2005 pour être exact.

À l'époque, je m'étais intéressé au cas du délateur, informateur et agent source Éric Nadeau, qui prétendait avoir été floué par ses anciens employeurs, le SPVM. L'homme avait conservé des tonnes de documents tendant à démontrer des faits troublants lors du projet « Amigo » tels: la vente de stupéfiants en grande quantité contrôlée par les enquêteurs; des armes automatiques en grande quantité, passées de main à main; des tentatives de meurtre; des planifications réelles de meurtres avec l'aide « contrôlée » du département de police; des évasions de dangereux personnages, dont l'un finira par tirer sur un rival. Il y avait même des allégations de vol de la part d'un certain policier. J'avais pris la décision de monter un groupe d'ex-policiers, des gars à la retraite, d'anciens enquêteurs, pour vérifier tous ces dires. Tout ce beau monde était aussi estomaqué que moi. Notre sortie publique ne fut pas un succès médiatique, mais je reçus un appel d'un groupe mixte SQ et SPVM pour me rendre au 1701 Parthenais. « Nous aimerions discuter de la chose ».

J'en glissai un mot à un ami avocat qui prit la décision de m'accompagner. Un bordel à la vue de l'avocat. Les deux policiers enquêteurs, dont un me connaissait depuis plus de 25 ans, me prirent à part quelques instants pour me déconseiller de l'inclure à notre conversation.

- Pourquoi?

- Tu es un ex-policier et tout ce qui se dit entre nous reste entre nous, on n'a pas besoin qu'un avocat sache de quoi on parle.

Puis la conversation devint plus musclée. Les deux hommes se rapprochant quelque peu, un peu comme dans une cour d'école, voulaient savoir ce que j'avais comme preuve, où était la documentation, le pourquoi de la démarche, qui était avec moi, tout en m'invitant à ne pas croire l'ex-informateur, car « je pourrais bien me retrouver dans le trouble ».

Cette conversation se termina par :

- « Si tu viens avec un avocat, on ne va pas te parler. »

- C'est quand même vous qui avez appelé et je me base sur vos documents.

Il y avait longtemps que quelqu'un m'avait fait de gros yeux, c'était bizarre de voir deux bonshommes, ex-confrères de travail, tenter de jouer aux matamores et faire des yeux méchants.

Ce qui est drôle dans tout ça, c'était de me retrouver en 2005, moi qui suis passé dans ce système et qui n'ai jamais employé cette façon puérile d'intimidation, face à des pseudo-enquêteurs employant des méthodes archaïques, tout autant que rustres, pour arriver à leurs fins. Je me suis posé la question: avions-nous évolué?

Le texte de Parick Lagacé m'en fait fortement douter. Si des enquêteurs se comportent encore aujourd'hui comme ceux des années 50 et 60, « la loi et l'ordre ». Malheur à nous.

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Avril 2018

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