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Au fil des années, nous avons tous connu nos histoires d'horreur avec les fonctionnaires. Je ne sais pas si ceux qui les engagent les obligent à laisser leur cerveau à la maison.
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Je tente de ne pas me mettre en colère face au mépris condescendant de certains de nos serviteurs de l'État, les fonctionnaires.

Le dernier en liste : je téléphone pour demander la prochaine date de comparution d'un présumé pédophile dans un palais de justice au «nord» de Montréal. Lundi : trois appels de huit minutes sans réponses, mais jolie musique de fond entrecoupée de quelques enregistrements inutiles. Mardi : deux appels de huit minutes, toujours sans réponses. Mercredi : enfin, un préposé me répond. Il me donne la date du procès, le 23 septembre 2016. Je reste étonné et je le fais répéter. Il doit le savoir, il est devant l'écran. Je lui fait la remarque que c'est bien rapide pour un gars arrêté il y a moins d'un mois. Je communique alors avec les victimes pour vérifier si elles ont reçu les avis de convocation. Bien non! Pris d'un doute, je recommunique avec les greffes, et une autre fonctionnaire tout à fait condescendante me fait comprendre que je devrais avoir le numéro de dossier. Oui, car sinon il lui faut chercher par le nom et la date de naissance, quel travail titanesque.

Enfin, nous avons le dossier. La date est la bonne. J'explique alors à la dame que les victimes ne sont pas avisées. «La procureure n'en a pas besoin». Euh... c'est pour un procès, Madame. Finalement, la jeune femme vérifie correctement : c'est une comparution pro-format. «Pas besoin de savoir lire, c'est écrit!», comme le disait un de mes ex-confrères.

Pourquoi faut-il toujours faire et refaire nos demandes? Je sais, l'erreur est humaine, mais bon sang de /$%?, ces petites erreurs se glissent dans presque tous nos rapports avec ces adorables personnes, et quand ce ne sont pas des erreurs, ce sont des gestes inutiles.

Je ne sais pas si ceux qui les engagent les obligent à laisser leur cerveau à la maison.

Il m'est arrivé, juste dans les derniers mois, de me rendre trois fois à un comptoir gouvernemental et d'y être seul. Au comptoir, la dame vous demande de prendre un numéro et d'aller vous asseoir dans la salle d'attente. Elle sait qu'il n'y a personne, elle le voit. Tu n'es pas tout à fait rendu à ta chaise qu'elle appelle ton numéro au micro, juste pour être sûre qu'à trois mètres tu puisses bien entendre et ne pas confondre ton nom avec les chaises vides.

Autre histoire : je devais reprendre un permis d'alcool pour une soirée qui avait dû être annulée par une forte tempête de neige. La jeune femme me dit tout de go : «Vous auriez dû nous aviser la veille de la tempête, comme ça vous n'auriez pas à payer une deuxième fois». Que répondre?

Ou, à un autre comptoir, le commis me rabroue pour ne pas avoir pris de numéro. Pas la peine de lui expliquer que je n'en ai pas besoin, il n'écoute pas. Après une petite attente de dix minutes, il me rabroue parce que je n'ai pas besoin de numéro. Et ne t'avises pas d'élever la voix, une pancarte nous explique qu'ici personne ne doit s'énerver.

À l'hôpital, mon épouse doit refaire sa carte. Elle demande au préposé si c'est le bon endroit. L'autre, sans répondre, lui montre la pancarte. Puis, au moment où elle se rend au guichet, le préposé des cartes lui demande brusquement pourquoi elle vient. Il ne fait que des cartes, on ne lui demande pas une consultation.

Il m'est aussi arrivé qu'un fonctionnaire zélé refuse de me donner une information («la confidentialité») et que je la trouve sur le portail du gouvernement du Québec.

Au fil des années, nous avons tous connu nos histoires d'horreur avec les fonctionnaires.

Je ne sais pas si ceux qui les engagent les obligent à laisser leur cerveau à la maison, mais comme ils travaillent pour nous et sont en principe nos employés, ne serait-il pas le temps de rappeler à ces syndiqués qui disparaissent quand on en a besoin, ou qui nous traitent comme des débiles légers, que s'ils sont là, c'est que nous payons pour cela?

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