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Des conversations au cellulaire pas assez privées

J'ai peur qu'il soit trop tard pour établir des règles. Des simples gestes de politesse, comme dire «je vous rappelle», ou tout simplement couper la sonnerie, ne pas partager une conversation avec la foule qui ne vous connait ni d'Ève ni d'Adam, que ce soit dans un resto, la rue, un centre d'achat ou un hôpital.
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Ce matin, lors de la marche matinale de mes petits chiens, je suis tombé face à face avec une jeune dame en pleine engueulade téléphonique. Tout en marchant d'un pas décidé, cette personne criait, insultait et invectivait son interlocuteur sans se soucier le moins du monde de son entourage. Hier, au centre d'achat, la même chose. Une autre personne lors d'une discussion pour le moins animée réglait un conflit de pension alimentaire devant pas moins de trente personnes. Je veux bien croire que nous sommes dans notre bulle, mais pas à ce point.

Combien de fois dans les restos, des gens en conversations banales se foutent éperdument de déranger les clients autour! Disons-le, vos conversations ne nous intéressent pas. Encore une fois, nous, les gens autour, nous nous retrouvons au beau milieu de conversations qui ne nous regardent pas et que nous n'avons pas envie de partager. Ce n'est pas anodin, plus de 80% des gens que nos côtoyons se promènent le téléphone en main, l'oreillette toute prête, attendant un message qui doit surement être d'une importance vitale, capitale, peut être même ultime. Ou, en pleine conversation tout aussi capitale, comme «on mange quoi ce soir?» ou «Judith a perdu son chum», suivi d'exclamations poussées à 100 décibels et qu'il nous faut tolérer.

Mais que faisaient ces gens avant la grande libéralisation du cellulaire?

Pourquoi faut-il endurer ces impolis, ces sans manières, ces égocentristes qui croient que parler haut et fort au téléphone fait partie des droits et libertés protégés par la Charte. Mais que faisaient ces gens avant la grande libéralisation du cellulaire? Ils devaient attendre d'être à la maison pour communiquer, quel malheur. Que dire des textos, ces petits bips doubles ou triples aux 30 secondes, suivis de rires sonores ou de $%?**, dépendant des réponses. Tu vas au cinéma, on demande de fermer le cellulaire et tout à coup, pendant la représentation, un petit bip suivi d'un autre. Si c'est si important, sors de la salle et va en discuter, laisse nous écouter le film en paix.

J'ai peur qu'il soit trop tard pour établir des règles. Des simples gestes de politesse, comme dire «je vous rappelle», ou tout simplement couper la sonnerie, ne pas partager une conversation avec la foule qui ne vous connait ni d'Ève ni d'Adam, que ce soit dans un resto, la rue, un centre d'achat ou un hôpital.

Le gros bon sens nous dit qu'il faut respecter les autres. Désolé, ça aussi c'est maintenant une utopie. Sommes-nous si nuls qu'il faille étaler sans ambages notre vie plate? Faut-il que tous sachent que demain je vais au resto, je me fais couper les tifs, que tu n'as pas payé la pension alimentaire, que ta nouvelle blonde a de gros nichons ou que tu es devant une bonne bière avant de décrire avec détails le menu. S'il vous plait, pitié, pouvez-vous cesser de nous casser les oreilles. Au moins au resto et au cinéma, pour le reste nous ferons un détour.

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Autre petite anecdote: avez-vous vu le nouveau petit robot japonais, pouvant converser des heures durant. Ce mini robot n'a que 15 centimètres de haut et son coût est de 500$. Le fabricant nous explique qu'il servira à briser le sentiment de solitude qu'ont les Japonais. Bizarre que dans une ville de plus de 13 millions d'habitants comme Tokyo, on puisse croire que nous sommes seuls. Converser avec un robot, j'aurais préféré parler à mon chien ou à mon chat. Il est vrai que notre ordinateur de voiture nous parle, que les grandes et petites compagnies ont maintenant des voix qui nous dirigent vers des boites vocales, alors un robot, pourquoi pas? Ça nous fera un ami.

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