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La chasse aux flics ou des quidams rapides sur la gâchette

Et si, de peur de faire une gaffe et de passer à la postérité, la police décidait de ne plus agir? Après tout, ceux qui ne font rien ne peuvent faire de gaffes.
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En cherchant toujours la petite bête noire, cette population à l'affut de la bévue, la bavure, l'erreur, fera sentir aux policiers qu'ils sont surveillés de près.
MCCAIG via Getty Images
En cherchant toujours la petite bête noire, cette population à l'affut de la bévue, la bavure, l'erreur, fera sentir aux policiers qu'ils sont surveillés de près.

Je ne sais pas si vous avez lu ce texte du Journal de Montréal paru le 29 décembre dernier, on y montre un méchant policier de Laval donnant un coup de tête à un pauvre citoyen. Belle photo d'un instant pouvant laisser à penser que ce mauvais flic dépassait les bornes. Finalement, l'histoire est que le pauvre citoyen est un voleur qui se servait des menottes mal engagées comme d'un coup de poing américain. Mieux, il y avait des complices.

Depuis quelque temps, je remarque qu'il fait bon de casser du sucre sur le dos des policiers.

Alors un brave citoyen décide arbitrairement de croquer et surtout diffuser la photo sur les médias sociaux. Depuis quelque temps, je remarque qu'il fait bon de casser du sucre sur le dos des policiers. Peut-être devrions-nous, en tant que société, nous passer de policiers et résoudre nos problèmes nous-mêmes. Maintenant, comme tout le mode possède un cellulaire, n'importe qui peut devenir un reporter instantané.

Le malheur, c'est que ce faisant, le quidam ne se pose pas les questions qu'un journaliste se poserait. Que s'est-il passé avant? Pourquoi tout ça est arrivé? Avait-il d'autres options? De simples questions de base... Où, qui, quand, comment, pourquoi?

Ceci me fait penser à un autre vidéo passé il y a deux ans sur les médias sociaux. On voyait alors un policier tirer sur un individu, et comme nous ne pouvions voir l'ensemble, les gens blâmaient ce policier réclamant un procès et une peine exemplaire. Pourtant, quand nous regardions l'entièreté de ce vidéo, nous apercevions le suspect levant le bras droit, une arme à la main.

En cherchant toujours la petite bête noire, cette population à l'affut de la bévue, la bavure, l'erreur, fera sentir aux policiers qu'ils sont surveillés de près.

Vous me direz que c'est le but... Et si ces mêmes policiers décidaient de ne pas tenter d'arrêter les suspects, pour ne pas avoir à se battre avec eux et être pris en photo, la face dans le journal! Cette fois, ils seraient blâmés, car ils n'ont pas fait le travail.

En 32 ans de travail, je me suis battu plus de 300 fois, croyez-vous que c'est avec plaisir et combativité? Croyez-vous que l'on arrive la nuit au travail en se disant «À qui je vais casser la gueule cette nuit»?

Combien de fois un homme normal non-flic se battra-t-il dans sa vie? Dans ce métier, la plupart du temps, le gars en face de toi est plus costaud et parfois le nouvel équipement peut te nuire plus qu'il ne peut t'aider. Alors, si ce policier s'est servi de son front pour étourdir son agresseur, ou est la faute? Il aura réagi rapidement, n'aura pas été blessé et surtout, n'aura pas paniqué et sans aller trop loin, peut-être.

Si nous n'avions pas ces services de police, qui ont des membres de jour comme de nuit risquant leur vie, risquant de faire des erreurs, risquant d'être blâmés d'un côté comme de l'autre, nous serions bien mal pris. Nous les citoyens pouvons travailler, fêter et dormir en paix, en nous disant que quelqu'un veille à l'ordre. Oui, les flics ne sont pas parfaits, mais qui d'entre nous peut se vanter de l'être?

En partant à la chasse aux flics, prenez garde. Il se peut que vous reproduisiez ce qui se passe aux États-Unis.

En réaction aux critiques et aux accusations, les flics ne se parlent qu'entre eux et se font appeler The «blue» nation. Comme s'ils n'étaient plus amis et défenseurs de la population.

Et si ici, de peur de faire une gaffe et de passer à la postérité, la police décidait de ne plus agir? Après tout, ceux qui ne font rien ne peuvent faire de gaffes.

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